Joseph KI-ZERBO et son Oeuvre
cv de Joseph KI ZERBO
CURRICULUM VITAE DE JOSEPH KI-ZERBO
Né le 21 juin 1922 à Toma (Burkina Faso)
Elève aux séminaires de Pabré et Faladiè
Décédé le 04 Décembre 2006 à Ouagadougou (Burkina Faso)
Fils de Alfred Diban KI-ZERBO et de Thérèse Folo Kl
Surveillant au Lycée TERRASSON de FOUGERES (Bamako/Soudan
Français)
Candidat libre au Baccalauréat (Bamako)
Journaliste à AFRIQUE NOUVELLE (Dakar)
1949-1953 : Etudes d'Histoire à la Sorbonne
1953-1955 : Diplôme de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris
1956 : Agrégation d'Histoire (Sorbonne)
QUELQUES POSITIONS ET FONCTIONS OFFICIELLES ET PRIVEES
1950-1956 : Co-Fondateur et premier Président de l'Association des Etudiants de HAUTE-VOLTA en FRANCE. Co-Fondateur et premier Président de l'Association des Etudiants Catholiques, Africains, Antillais et Malgaches
1958-1966 : Allié politique de Patrice LUMUMBA et Kwame N'KRUMAH
1956-1963 : Professeur à Orléans, Paris, Dakar, Conakry et Ouagadougou
1963-1967 : Directeur Général de l'Education, de la Jeunesse et des Sports de HAUTE-VOLTA
1972-1978 : Membre du Conseil Exécutif de l'UNESCO
1968-1973 : Professeur à l'Université de Ouagadougou
1967-1979 : Secrétaire Général du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES)
1980-1996 : Président du Centre d'Etudes pour le Développement Africain (CEDA) - Ouagadougou
1986-1992 : Président du Centre de Recherches pour le Développement Endogène (CRDE) - Dakar
1986-1992 : Chercheur à l'Institut Français de l'Afrique Noire - IFAN (Université Cheikh Anta DIOP de Dakar)
1975-2005 : Président de l'Association des Historiens Africains
1992-2005 : Directeur du Centre d'Etudes pour le Développement Africain (CEDA) - Ouagadougou
1970-2006 : Député à l'Assemblée des Députés du Peuple et à l'Assemblée Nationale
QUELQUES TITRES HONORIFIQUES
1964 : Docteur Honoris Causa de l'Université du Ghana ;
1997 : Lauréat du Prix "Right Livelihood Award" Stockholm - Prix Nobel Alternatif
1999 : Médaille d'argent d'Avicennes de l'UNESCO en reconnaissance de sa contribution à l'Histoire Générale de l'Afrique
2000 : Prix Kadhafi des droits de l'homme et des peuples
2001 : Docteur Honoris Causa de l'Université de Padoue, Italie
2003 : Prix RFI "Témoin du monde" obtenu pour le livre : "A quand l'Afrique ?" (2003)
Membre d'honneur à vie du Comité Exécutif du Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA)
2006 : Commandeur de l'Ordre International des Palmes Académiques du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES) ; Commandeur des Palmes Académiques à titre posthume
QUELQUES POSITIONS ET FONCTIONS DANS LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Conseil d'Administration de l'Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR) (Années 1970 - 1978) ; Vice-Président du Conseil International de la Philosophie et des Sciences Humaines (1980) ; Vice-Président dans le Bureau du Conseil International pour la Rédaction de l'Histoire Générale de l'Afrique (UNESCO) ; Membre du Conseil de l'Université des Nations Unies (Tokyo) (Années 1980)
DIRIGEANT D'ORGANISATIONS POLITIQUES DE 1958 à 2005
Mouvement de Libération Nationale (MLN) ; Union Progressiste Voltaïque (UPV) ; Front Progressiste Voltaïque (FPV) ; Convention Nationale des Patriotes Progressistes/Parti Social Démocrate (CNPP/PSD) ; Parti pour la Démocratie et le Progrès / Parti Socialiste (PDP/PS)
Joseph KI-ZERBO a participé à la création et a été un membre actif du Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et des Partis Politiques (un regroupement de partis d'opposition et d'associations de la société civile). Il a créé la formule bien connue en langue nationale dioula : "Naan lara, an saara !" (Si nous nous couchons, nous sommes morts !)
Biographie du Professeur Joseph KI-ZERBO
Joseph Ki-Zerbo est un historien et homme politique burkinabè né le 21 juin 1922 à Toma (Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso) et décédé le 4 décembre 2006 à Ouagadougou.
Toma se trouve dans le nord-ouest du pays, entre Koudougou et Tougan, en pays Samo, dans la province du Nayala. Ki et Zerbo sont deux patronymes distincts. Pour l’administration coloniale, Joseph était né Ki. C’est son père (généralement considéré comme le premier chrétien de Haute-Volta), alors que Joseph était étudiant, qui est intervenu pour que les deux patronymes (expression de l’alliance des familles Ki et Zerbo) soient accolés. « Il faut redresser cela, lui dira-t-il, parce que Ki n’est pas notre nom entier. Nous nous appelons Ki-Zerbo ; il n’y a qu’à écouter les griots quand ils appellent notre famille. »
Après avoir passé son baccalauréat à Bamako, Joseph Ki-Zerbo suit des études d’histoire à Paris. Il soutient sa thèse de doctorat à l’Institut d’études politiques de l’université de Paris. Ki-Zerbo devient professeur des Universités. Il est l’un des plus grands penseurs de l’Afrique contemporaine. Il enseigne à Orléans, à Paris puis à Dakar en 1957.
Joseph Ki-Zerbo va renouveler avec le Sénégalais Cheikh Anta Diop les études sur l’histoire de l’Afrique. Ce mouvement a pour but de redonner aux Africains un petit contrôle sur la définition de leur passé. Cependant, sa démarche est beaucoup plus scientifique au sens où, dans ses écrits, il détache clairement ce qui est du fait reconnu par d'autres historiens et de ses propres investigations, de ce qui est hypothèses peu étayées. Ainsi, sur le point le plus controversé de la thèse de Cheikh Anta Diop: le fait que le peuplement égyptien originel était noir est reconnu mais affirmer que c'est seulement à cette période que l'Égypte existait comme civilisation "pure" influençant de manière dominatrice les cultures extérieures et que le mélange humain et de langue qui a suivi était un abâtardissement, est rejeté posément par J. Ki-Zerbo. Tout au plus affirme-t-il que l'Egypte, par sa richesse économique, agricole, commerciale et culturelle est un point attracteur énorme et un creuset pour de nombreux peuples (comme les Hébreux, les Hyksos, les ethiopiens, les Nubiens, etc.) qui viennent se mélanger au fond originel. Plus globalement, l'Histoire de l'Afrique (1972) est ainsi un vaste panorama diachronique et circonstancié, rendu vivant par des extraits de chroniques, des grands évènements et des évolutions des peuples du continent. En cela, la forme, le fait de présenter les évolutions sociales économiques et politiques de la même manière que d'autres encyclopédies ont présenté l'Europe et l'Asie, replace de fait, dans la pratique, l'Histoire de l'Afrique au même rang que celles des autres continents. Et cela, sans avoir besoin de clamer une Afrique originelle, objectif de pureté à retrouver que proclame Cheikh Anta Diop. La présentation diachronique à l'échelle du continent souligne ainsi de fait l'évolution contiguë des différentes grandes civilisations, soulignant ainsi les points communs et l'échange des idées mais aussi le fait que les chocs qui les ont abattues ont une origine commune : l'expansion européenne et ses conséquences (expansion marocaine, turque et omanaise).
De 1975 à 1995, Joseph Ki-Zerbo préside l’Association des historiens africains. Joseph Ki-Zerbo fut pendant de longues années un membre éminent du Conseil exécutif de l’Unesco.
C’est lors de son installation à Dakar en 1957 qu’il entre en politique en créant le Mouvement de libération nationale (MLN).
Condamné par un tribunal populaire révolutionnaire, il est contraint à l’exil. Il rentrera au Burkina en 1992.
Joseph Ki-Zerbo est fondateur en 1993 du Parti pour la démocratie et le progrès (PDP, membre de l’Internationale socialiste), parti d’opposition au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du président Blaise Compaoré. Le congrès constitutif du PDP a lieu en avril 1994 et Ki-Zerbo en devient président.
En 1997 reçoit le Right Livelihood Award, plus communément appelé en France le prix Nobel alternatif.
En 1998 il est membre fondateur du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques[1] (CODMPP). Ce collectif a été créé le 16 décembre 1998, suite à l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, alias Henri Sébégo. Le mouvement Trop c’est trop est né de ce collectif. Joseph Ki-Zerbo est l'inventeur du slogan « Naan laara an saara » qui signifie : « si on se couche on est mort ».
En 2000 il reçoit le prix Kadhafi des droits de l’homme et des peuples, récompense libyenne controversée.
Les législatives du 5 mai 2002 sont un échec pour le PDP et Ki-Zerbo, puisque le parti perd sa place de premier parti d’opposition au profit de l’ADF-RDA d’Hermann Yaméogo. Le PDP totalise 10 sièges, contre 17 pour l’ADF-RDA et 57 sur 111 pour le CDP.
Le 6 février 2005, Ki-Zerbo cède la tête du parti à Ali Lankoandé.
Ki-Zerbo est mort le 4 décembre 2006. Il a été promu commandeur dans l’ordre des Palmes académiques à titre posthume.
l'Oeuvre du Professeur Joseph KI-ZERBO
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