Recherches
Publication sur les exposés de classe en Histoire et archéologie
L'art du Bénin
PLAN
INTRODUCTION
I- APERCU HISTORIQUE ET DEFINITION DE L’ART DU BENIN
1- Aperçu historique
2- Définition de l’art du Benin
II- LES TYPES D’ART DU BENIN
1- L’ancien art
2- L’art contemporain
III- CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
1- Contraintes
2- Perspectives
CONCLUSION
INTRODUCTION
L’art béninois est l’un des plus anciens en Afrique. Ainsi, les population accordent une très grande importance à la spiritualité et à la pratique religieuse, qu’elles soient traditionnelles ou modernes qui constituent les fondements même de l’art. A cet égard, ces conceptions religieuses ont puissamment aidé au développement artistique du pays basé sur le principe du sacré. Alors pouvons-nous donc-nous demander ce que c’est que l’art du Benin ? Pour mieux cerner ce concept nous allons d’abord donner un aperçu historique du Benin suivi d’une définition de l’art, ensuite nous présenterons les différents types d’art béninois et enfin évoquer les contraintes et les perspectives de cet art.
I- APERCU HISTORIQUE DU ROYAME DU BENIN ET DEFINITION
DE L’ART BENINOIS
1- APERCU HISTORIQUE
Le royaume du BENIN a été fondé au XIIe siècle par des émigrants Yorouba mêlés aux populations autochtones du Bas-Niger. Ce royaume prospère et se consolide du XIIe au XIIIe siècle. Sur le plan politique, le roi était assisté par sept(07) grands conseillers et l’étiquette à la cour était sévère. Sur le plan social, le royaume avait une brillante civilisation due aux efforts des EDO qui sont des populations forestières et agricoles installées dans la région. En effet se sont scindés en chefs de quartiers et s’étaient spécialisés dans le travail de l’ivoire, le fer, le bronze, le tissu etc. La vie économique du royaume était dominée par l’agriculture, le commerce et l’artisanat qui avait connu un développement spectaculaire sous le règne du roi EVARE. En effet, au XIVe siècle, le roi EVARE par son amour pour les beaux bijoux et belles tenues va attirer des artistes et sculpteurs Yorouba de grande renommée dans le royaume ; ce qui contribua au développement de l’art vu les témoignages que EVARE a laissé au royaume(les statuettes en bronze représentant les membres de sa cours). Au moyen-âge contrairement aux autres pays du Bas-Niger le BENIN réussit à mettre en place un royaume centralisé et atteint son apogée au XVe siècle. Les premières sources dont nous disposons sur l’histoire du royaume du BENIN sont celles des portugais dans lesquelles sont relatées l’émergence d’autre royaume comme celui d’Ajase (ville nommée plus tard Porto-Novo) et aussi le royaume d’Abomey fondé en 1625 par OUEGBADJA. La prospérité de ce royaume était liée aux conquêtes et surtout au commerce avec les Européens. Mais cette prospérité du royaume d’Abomey fut freinée par les guerres qui les opposa au royaume d’OYO en 1680, 1726, 1730 et de 1739-1748. Après la victoire du royaume d’OYO, le Dahomey fut intégré dans celui d’OYO. Au XVIIIe siècle suite à l’affaiblissement de OYO à cause des crises internes le royaume d’Abomey se libère et une nouvelle prospérité économique et politique s’installe dans le royaume sous le règne de GUEZO (1818-1885).Mais ceci fut très courte durée car en 1894, les Français débarquent au Dahomey, fit du royaume une colonie française et capture BEHANZIN. L’indépendance survient le 1er Aout 1960 suite au referendum de 1958. En 1974 le colonel Mathieu KEREKOU au pouvoir proclame la république populaire du BENIN. Vu l’importance de l’art dans le royaume du BENIN, quelle définition pouvons nous donner a cet art ?
2- DEFINITION
Pour éviter tout amalgame, il faut souligner que l’art du Bénin est différent de l’art de Bénin. En ce qui concerne le nom Bénin, il a de multiples références : géographique, historique, culturelle, politique, intellectuelle, etc. L’art de Bénin se situait donc dans un ensemble géographique, politique, culturel plus vaste qu’est le royaume de Bénin. Pourtant, l’art du Bénin s’inscrit dans la république actuelle du Bénin dans un ensemble plus rétréci. L’art du Bénin résulte donc de l’art de Bénin. De façon générale on peut définir l’art comme la production d’œuvres à but esthétique selon les Occidentaux et à but utilitaire pour les Africains. Ainsi, l’art est l’expression vivante d’un peuple et fleurit inconsciemment du travail et des connaissances de l’artisan. C’est qu’est la source de la production créatrice. L’art du Bénin a été mis en valeur par les artisans qui travaillent la sculpture sur bois (trônes des rois d’Abomey, portes des anciens palais, masques mystérieuses et sacrés). Au sud du Bénin, on trouve des articles de tissages tandis qu’au nord, la toile tissée. Outre la sculpture sur bois et les tissus, la maroquinerie, la bijouterie, la poterie et la vannerie occupent une place de choix dans l’expression vivante du peuple béninois, soit pour représenter les dieux dans les sanctuaires, soit les membres de la cours du roi ou le roi lui-même.
II- LES DIFFERENTS TYPE D’ART AU BENIN
Comme il fallait s’y attendre, les artistes de l’époque historique d’Abomey étaient entièrement voués à la cause royale et s’employaient dans leurs œuvres afin de faire connaitre la doctrine du pouvoir ; de même l’aspect religieux n’était pas en reste car on retrouve des divinités, les portraits des vodous et les objets culturels dans l’art ancien. Les artistes étaient recrutés dans les circonstances diverses : la captivité, l’amitié et la négociation. Ces artistes étaient entourés de tous biens nécessaires (femmes, maison, ressources alimentaire etc.), pour leur assurer la quiétude d’esprit et permettre une bonne exécution des commandes de la cours. Egalement, ils finissaient par être élevé au rang des dignitaires avec tous les honneurs, privilèges et attributs que confère un tel statut. Cependant, l’art a connu plusieurs étapes dans son évolution qui permettre de le subdiviser en art Ancien et Contemporain.
1- L’ART ANCIEN
Les productions artistiques étaient plus perceptibles dans les domaines tels que la sculpture, l’architecture et la peinture. Ainsi, depuis le roi HOUEGBADJA, les grandes actions des souverains du royaume étaient matérialisées à travers des œuvres comme les bas-reliefs qui décorent les mins extérieurs des palais royaux d’Abomey qui constituent de véritables documents historiques. Ils louent la puissance du roi, perpétue le souvenir des hauts faits du royaume et surtout les épisodes guerriers. C’est l’illustration la plus remarquable dans l’art des ambitions hégémoniques qui déterminent la politique de tout souverain d’Abomey. Aussi les statuettes représentent le roi ou les animaux totems du royaume. Par exemple le caméléon, le lion, le requin, la panthère etc.
Notons par ailleurs que l’art ancien du Bénin ne concernait pas seulement le royaume ; le thème religieux était aussi très présent car la fonction première de l’œuvre d’art béninois était de servir le sacré c'est-à-dire les différentes divinités. Ce sont des objets surnaturels qui interviennent dans la plupart des cérémonies importantes du royaume et qui sont capable d’influencer positivement ou négativement le destin de l’être humain. En effet, les emblèmes des divinités, les portraits du vodou sont représentés par des objets culturels. Par exemple un bas relief représente le vodou HEBIOSSO (dieu du tonnerre), et un autre le vodou AYIDOHOUEDOU (dieu de l’arc-en-ciel). Quant au vodou ZOMADONOU, plus haute divinité du panthéon du royaume est représenté par un gros oiseau portant un poisson dans son bec etc .
2- L’ART COTEMPORAIN
A Dahomey, la plupart des artistes et artisans contribuent jusqu’à nos jours de travailler dans le même style que leurs antécédents. Ainsi, à partir de la colonisation française, l’extinction de la royauté d’Abomey a provoqué une interruption du renouvellement des éléments du sujet privilégié des artistes de l’époque. Mais la guerre ne faisant pas partie des réalités du contexte politique contemporain du Bénin, sa représentation dans l’art est rarement exprimée. En effet, pour l’essentiel les outils traditionnels et couleurs d’origine végétale seront remplacé par des instruments modernes et la peinture importée ; tout en conservant sans grand changement le fond thématique lié aux origines historiques de leur travail.
Ces techniques contemporaines de production ont permis aux artistes béninois de réaliser les objets d’art à la demande du marché extérieur. Avec ces œuvres datées et dont les auteurs sont mieux connus, le Bénin expose aujourd’hui ses œuvres contemporaines sur tous les marchés et même sur internet.
De nos jours, la littérature, le théâtre, le cinéma et la musique servent de canaux d’expressions de l’art contemporain béninois. Au titre de la littérature, en 1912, Louis HUKAR in premier journaliste Dahoméen diffuse des Pamphlets avant d’être exilé é à Dakar .le premier ouvrage littéraire paru en 1929 à Paris ; nous avons aussi Esclave de Félix OUCHORO, auteur d’une quarantaine de roman populaire…
Le théâtre du Bénin connait un essor en 1966 avec Jean PLIYA, auteur de kondo le requin, drame historique, et de la secrétaire particulière, en 1973. Jean PLIYA demeure le chef de fil des auteurs dramatiques béninois suivi par Sévérin AKANDO. Le théâtre exploite l’actualité nationale ;pratique la critique sociale, remet en cause les traditions.
Dans le domaine cinématographique, Pascal ABIKANLOU tourne en 1973 un long métrage le sous signe du vodou qui traite de la religion africaine et de l’exode rurale. D’autres auteurs comme Richard de MEDEIROS et François Sourou OKIOH vont faire des exploits dans ce domaine.
Pour ce qui est des arts musicaux, le Tchinkouhmey est un rythme béninois de funérailles joué sur des tohouns (calebasses retournées sur des récipients plein d’eau) accompagné de cloches et de castagnettes. A ce rythme correspond une dance très rapide exécutée par des femmes. Tohou STAN a modernisé ces instruments pour créer le tchink système très répandu au Bénin et au Togo. Le gotahoun et le gogbahoun autres rythmes sont adoptés par les groupes polyrythmo et Black Santiago. Dans les années 1980, Angélique KIDJO et Wally BARADOU greffent ces rythmes à ceux musicaux de Jazz, de Rock et de Funk.
III- LES CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE L’ART DU BENIN
1- LES CONTRAINTES
L’Afrique dispose de nombreuses œuvres d’art faisant l’objet de controverse des pays européens. En effet, si ces œuvres d’art n’étaient pas amputées, ou détruites, elles serviraient d’objets d’embellissement et de transport massif pour aller enrichir les musées des autres pays. Les Européens s’intéressaient beaucoup plus à nos cultures artistiques de telles sorte qu’ils s’ingéraient à la confection des arts. Cela défavorisa les Africains qui ignoraient l’intérêt ou l’importance qu’accordaient les Européens à leurs beaux arts.
Aussi les œuvres émanent de nos histoires culturelles et sociales étaient méconnues et isolé dans les ténèbres du mépris si toute fois un musée européen ne les a pas collectionnées, étudiées, remarquées et exposée à notre naïve curiosité. Particulièrement, l’art du Bénin a connu une interruption du renouvellement des éléments qui privilégiaient la confection des œuvres d’art des artistes due à la pénétration coloniale française. De ce fait, le Dahomey indépendant de 1960 à 1972 a connu une instabilité politique notoire avec de nombreux coup d’Etat freinant ainsi les activités artistiques.
Par ailleurs, la pauvreté constitue aussi une contrainte majeure pour l’art africain. En effet, pourquoi et ou trouverait-on les moyens de parler de culture qui occupe la 5e place des activités ; quand on a des problèmes urgents à résoudre comme le problème de la santé, la démographie, la famine, les guerres, l’éducation, etc. ; ce qui fait de l’activité artistique un souci moins capital. Bref, les contraintes sont énormes mais on peut quand même proposer quelques perspectives dans le but d’améliorer cette activité.
2- LES PERSPECTIVES
L’art béninois pour pallier à ses problèmes doit accroitre ses expositions d’œuvres d’art sur le marché international et sur l’internet qui est de nos jours un moyen de propagande très rapide. Aussi, on doit sensibiliser le public sur l’importance et l’intérêt des œuvres d’art en Afrique afin de l’amener à être maitre de ces œuvres sans que les Européens y mettent la main.
En outre, l’Afrique doit prêter un œil vigilent sur la mauvaise gestion des ressources de la part des dirigeants pour permettre aux artistes d’user pleinement de ces ressources. La pauvreté est aussi un problème à résoudre ; de ce fait, l’Etat doit investir dans le domaine culturel qui est le moteur de tout développement économique ainsi que dans les autres secteurs comme la santé, l’éducation pour permettre aux populations de mieux profiter de l’activité artistique car libéré des autres contraintes.
Par ailleurs l’art du Bénin étant parmi les plus anciens du monde et qui a conservé certains de ses traits préhistoriques doit être plus exposer avec plus de précision surtout dans la présentation des œuvres car elles sont le garant d’une heslaie.
CONCLUSION
Le Bénin est l’un des pays le plus développé sur le plan artistique de l’Afrique Noire. Cet art doit beaucoup à la brillante civilisation de NOK qui se serait transmise du Nord au Sud, d’abord dans le pays Yorouba (et surtout à Ifé, à la capitale religieuse du pays) et ensuite au Bénin. En somme, on distingue un art ancien et un art contemporain. Malgré ses caractéristiques, l’art connait de nombreuses difficultés et beaucoup de perspectives restent encore à proposer. Il nous appartient donc de faire bon usage de cet art considéré comme l’une des plus grandes richesses culturelles de l’Afrique.
BIBLIOGRAPHIE
*M’BOW A. M., KI-ZERBO J., DEVISSE J., Du VIIe au XVIe siècle, Hatier, Paris, 1970, 251p.
*M’BOKOLO E., Afrique Noire : histoire et civilisation du XIXe siècle à nos jours, Hatier, A.U.F (agence universitaire de la francophonie), Paris, 1992, 560p.
*GOOGLE-WIKIPEDIA-ART DU BENIN
L'art Baroque
PLAN
Introduction
I. Naissance et évolution du concept de baroque
1. Naissance et évolution
2. Les prémices
3. La diffusion
II. Caractéristique
- L’opulence
- Théâtralité
- Créativité
- Urbanisme
III. Domaines de l’Art baroque
- Architecture
- Littérature et philosophie
- Peinture et sculpture
- Musique et théâtre
Conclusion
Eléments de bibliographie
- Le grand quid illustré, 1980 ed. Robert Laffort, S. A, Et société des Encyclopédies Quid, 6, place Saint-Sulpice 75006 Paris.
Introduction
Le baroque est un style naît en Italie, à Rome, Mantoue, Venise et Florence à la charnière des XVI ème et XVII ème et se répand rapidement dans la plupart des pays d’Europe. Il touche tous les domaines artistiques, la sculpture, peinture, littérature architecture et musique. Il se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exulcération et la grandeur parfois pompeuse.
Ainsi notre exposé s’articulera autour de trois grands points à savoir la naissance et l’évolution de l’art baroque, les caractéristiques et enfin les domaines dans lesquels on retrouve ledit art.
I - Naissance et évolution du concept de baroque
1-Naissance et évolution
Dans un premier temps, le terme « baroque » vient du portugais qui signifie de forme inrregulière à propos d’une perle, d’une pierre. Mais le terme « baroque » dans son sens actuel, comme la plupart des périodes ou désignations stylistique, à été inventé postérieurement par le critique d’art et non par les praticiens des XVII ème et XVIII ème siècles. Le « baroque » est né à Rome à la fin du XVI ème siècle signifie "extravagant", " imprévu" " irrégulier".
En français le terme est attesté en 1531 à propos d’une perle à la fin du XVII ème siècle au sens figuré.
En 1694, pour l’académie française se dit seulement des perles baroques qui sont d’une rondeur parfaite. Un collier de perles baroques. Près d’un siècle plus tard en 1762, alors que le baroque s’achève, outre sa première signification, et toujours selon la même Académie, il se dit aussi au figuré, pour irrégulier, bizarre, inégal. Au XIX ème siècle, pour la sixième édition de son dictionnaire, l’Académie inverse l’ordre des définitions. C’est en 1855 que, pour la première fois, le mot est utilisé pour décrire la période et l’art succédant à la Renaissance sous la plume de l’historien d’art Suisse Jacob Burckhardt dans le Cicérone. Ce n’est pas un hasard si c’est dans le monde allemand que naît cette acception du mot, les français et les anglais disposent de leurs nois pour décrire l’évolution des styles alors qu’à l’époque, l’Allemagne est divisée en une myriade de micro Etats, le Kleinstaaterei.
Il faut attendre une génération et 1878 pour que le « style baroque » fasse son entrée dans le dictionnaire de l’Académie française et que la définition perde un peu de son caractère dépréciatif. L’historien d’art d’origine suisse Heinrich Wolfflin (1864-1945), dans Renaissance et Baroque, définit le baroque comme un « mouvement importé en masse », un art antithèse de l’art de la Renaissance. En France et en Grande Bretagne l’étude du baraque n’est prise au sérieux qu’à partir de l’influence prédominante que wolfflin acquiert au sein de l’école germanique.
2. Les prémices
Le développement du style baroque est généralement défini comme consubstantiel de la contre-réforme. Il a néanmoins été adopté par les élites des pays protestants du Nord de l’Europe et par celles du monde orthodoxe slave. Sa naissance à Rome est concomitante avec celle de la compagnie de Jesus, fondée en 1537 pour renforcer l’influence catholique perdue et évangeliser le nouveau monde, et avec celle du concile de Trente (1545-1563) qui reforme les excès les plus patents de l’Eglise catholique romaine dont la réputation était entachés par le népotisme systématique et le scandale des indulgences. Il a ainsi essaimé dans l’Europe entière et le nouveau mondé.
Le dernier édifice de Michel-Ange, basilique Saint-Pierre peut être considéré comme le précurseur de l’expression baroque en architecture de par ses dimensions colossales inédites. Son élève Giacomo della porta en développe le langage, en particulier à travers l’élévation de la façade l’Eglise du Gesu (1584) église mère de la compagnie de Jésus alors en pleine expansion. Cet édifice est souvent considéré comme le premier exemple d’architecture baroque lequel influencera l’architecture religieuse pour le siècle à venir.
3. La diffusion
La popularité et le succès du baroque sont encouragés par l’Eglise catholique romaine quand elle décide que le côté théâtral des style des artistes du baroque pouvait promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe et émotionnelle c’est un art du catholicisme tel qu’il fut défini en 1545-1563 par le concile de Trente, dont le décret le plus significatif est le « Décret sur l’innovation et les répliques des saints, et sur les images saintes ». C’est donc une esthétique de la contre reforme, que l’on retrouve particulièrement dans « l’art baroque ». Cette esthétique rencontre de fortes résistances dans les pays acquis à la Réforme, où se développe un art protestant. L’Angleterre reste très réfractaire, la France également.
L’aristocratie laïque considérait également l’effet spectaculaire des arts et de l’architecture baroque comme une façon d’impressionner leurs visiteurs et leurs éventuels rivaux. Les palais baroques sont constitués d’une succession de cours à l’entrée d’anti chambre, de grandes escaliers et de salles de réception dans un ordre de splendeur croissante. De nombreuses formes d’art (musique, architecture et littérature) s’inspirent les unes des autres au sein de ce mouvement culturel.
Le charme du style baroque se transforme consciemment passant de la finesse, des qualités intellectuelles de l’art maniériste du XVI ème siècle au charme viscéral des sens. Il emploie une iconographie directe, simple, évidente et dramatique. L’art baraque s’inspire dans une certaine mesure des tendances héroïques d’Annibal carracci et de son cercle, et trouve l’inspiration à travers d’autres artistes comme corrigé et le Caravage et Federico Barocci, qualifiés parfois de nos jours de « proto baroques ». On oppose souvent l’art des carraches à l’art du Caravage par les termes de classique et baroque, ce sont deux influences opposées au niveau plastique qui vont avoir beaucoup d’influences sur leurs successeurs.
Le baroque tardif ou Rococo succède au baroque classique, au XVIII ème siècle. Il apparaît dés la fin du XVII ème en Allemagne, en Autriche et en Bohême. Le goût de la beauté sensuelle apporte une composition libre au caractère systématique du baroque du XVII ème siècle. L’ornementation se multiplie, devient riche et fantaisiste. Les fresques en trompe –d’œil, les escaliers, les nymphées et les sculptures allégoriques vont jusqu'à la surcharge des églises, des châteaux et des fontaines. Vienne, Londres, Dresde, Turin, l’Allemagne du sud et la Bohême en adoptent toute les audaces. Le plaisir des yeux est impératif autour du ‘Capriccio’’ exubérant du baroque tardif, comme la fontaine de Trevi à Rome (1732-1762) par Salvi et l’escalier de Caserte près de Naples (1751-1758) par vanvitelli.
Les espaces architecturaux s’ouvrent à Paris, à Bordeaux à Nancy. En Autriche, Fischer Von Erlach et Lucas Von Hilde –Brandt rivalisent d’architecture fantastique. En Bavière, les abbayes rurales se couvrent d’angelots. Les frères Adam sont célèbres à Munich le Rococo de Bohème, de Moldavie et d’Allemagne du sud Orne les églises de pèlerinage, comme à Wies ou les murs croulent sous les effets de dorures sur fond blanc.
Les colonies Américaines de l’Espagne et du Portugal influencent le style plateresque ibérique. En France, les disciplines de Mansart se tournent vers les hôtels particuliers et leur décor intérieur, visibles dans le faubourg saint – Germaine et dans le Marais ou encore sur les Boiseries extraordinaires de Rambouillet.
II. Caractéristiques
- L’opulence
L’architecture baroque est caractérisée par l’opulence, avec les progrès techniques et les avancées en statique, les nefs s’élargissent, voire adoptent des formes rondes. Les architectes n’hésitent pas à avoir recours à une ornementation « à outrance »en particulier en Espagne avec le style churrigueresque,et multiplient l’usage des faux marbres et du stuc, en particulier avec un usage généralisé des marbres polychromes, les sculptures d’anges et de putti joufflus et moqueurs, souvent dorés sont omniprésentes de même que les volutes, spirales, rocaille, cartouches, etc. ; les fresque couvrant l’intégralité du planfond apportent une touche de couleur, très souvent elle « ouvrent » l’espace en y plaçant un ciel, donnant l’impression d’une architecture à ciel ouvert, et ne reculent pas devant le recours au trompe –l’œil en particulier en intégrant peinture et architecture.
Même les colonnes se mettent à virevolter sur elles-mêmes et présentent cet aspect typique qu’on appelle « colonne de Salomon »elles sont mises à la mode par le Bernin qui, dans son Baldaquin surmontant le maître-actuel de la Basilique saint –Pierre de Rome crée un modèle immédiatement repris et copié
- Théâtralité
Chapelle de la Transverération de sainte Thérèse par le Bernin. Des « spectateurs » sur les cotes, sont confortablement installés dans leurs « loges »
Le plan des premières églises Baroques reste « sage » et conserve le schéma basilical classique. Ce qui rend ces églises « Baroque » est le fait que leur façade soit traitée comme un proskénion de théâtre arctique avec colonnes, riches peuplées de statues, etc.…
Jamais avant et rarement après n’a-t-on autant osé mettre en scène un autel d’église comme une scène de théâtre, entourés de colonnes, peuplés d’anges et de saints qui sont comme en représentation une scène biblique en toile de fond, le saint –votif de église sculpté sur l’avant scène, le tout surmonté de dais d’ou pendant les rideaux qui rappellent funestement ceux du théâtre. Le vérin va jusqu’à placer des spectateurs autour de sa célèbre chapelle Cornaro à Notre-Dame de la victoire
- Créativité
Si le classicisme est le respect des formes antiques romaines ou Grecques, le baroque s’en distingue par l’innovation. Jean-Baptiste Ache écrit à son propos : « l’esprit baroque réside dans la liberté de modifier les formes classiques à l’origine de manière à les rendre perméables à toutes les rances d’expression émotive, rupture de soubassement, doublement des colonnes, incurvation des frontons, effets de trompe l’œil »
Les architectes n’ont jamais été aussi libres de tenter des formes nouvelles, aussi audacieuses par rapport à l’héritage du passé. Une église en forme de trèfle pour évoquer la Trinité C’est possible à la rappelle de Waldsassen .Un château au plan tout aussi triangulaire visitez Karlova Kouna ou lepavillon chinois de Sanssouci. Le plan cruciforme vous semble « déjà –vu » ? Santini – Aichl vous offre une église en étoile à cinq branches à Zelena rora. L ‘église saint-Pierre de vienne présente un plan de forme ovale.
L’usage du clais-Obscar et des jeux de lumière : avec les progrès techniques, les baies s’élargissent et inondent les espaces de la lumière du jour et typiquement, le maître actuel des églises s’élève en contre-jour. Les toits en bulbe d’oignon, spécialement en Baxiére, Autriche, Hongrie, et dans les pays slaves s’élèvent souvent pour surmonter tours et clochers baroques .La fresque du dôme de saint –Ignace, vue depuis le nef elle donne l’impression qu’un vrai dôme s’élève sur la croisée du transept.
- Urbanisme
D’abord c’est dans la conception de la ville que l’art baroque innove réellement. La renaissance italienne avait commencé à repenser l’urbanisme mais le faisait dans les marges de la ville médiévale « fermée ».Le baroque, lui « ouvre ». IL ouvre la ville, pensée comme espace systématisé, il perce des perspectives infinies, il conçoit la capitale comme le centre de forces qui rayonnent bien au-delà de ses limites .Il n’est pas interdit de penser que la révolution copernicienne puis newtonienne qui s’imposent alors, influent sur les esprits des commanditaires comme des architectes urbanistes.
Comme pour tout ce qui est baroque, tout a commencé à Rome, avec le percement de grandes voies dégagées pointant vers des églises pour les mettre en valeur, les escaliers de la Piazzadi Spagna, la place et la fontaine de Trevi . Mais le véritable modèle copié dans toute l’Europe est Versailles, entant que forme de ville idéale au XVII ème siècle
Ensuite, plus modeste mais non moins représentative, la place Stanislas de Nancy témoigne de l’allégeance envers le roi de France dont une statue est initialement érigée en son centre en face d’un arc triomphal à sa gloire. La place réunifiant les deux villes développent un nouvel axe structurant de la ville dont chaque extrémité est ornée d’un arc en l’honneur du duc roi et de son épouse. Il s’agit d’une vaste composition ou s’élève un palais du gouverneur : un théâtre et une académie des sciences : des fontaines aux sujets mythologiques et un travail de ferronnerie raffiné laisse ouvert les angles sur la ville et le paysage.
Enfin, toutes les villes d’Europe devraient être citées à un titre au un autre, tant le siècle connaît d’innovations urbanistiques et de projets citadins, en particulier en Allemagne qui se relève alors des ravages et destructions de la guerre de trente Ans, mais citons Battre, en Angleterre qui expérimente un concept nouveau qui fera florès, celui de la « ville jardin » avec une liberté conceptuelle rarement vue jusqu’alors dans la créativité urbaine : le royal Cressent est en demi-cercle sur le modèle du théâtre antique, le King’s cirrus est une place ronde sur celui du colisée.
III- Domaines de l’Art baroque
1- Architectures
Dans l’architecture baroque, l’occident est mis à la fois sur l’aspect massif et chargé, colonnades, dômes claire obscur, effets colorés de peinture, et le jeu chargé des volumes opposés au vide. Dans les intérieurs, le mouvement baroque se manifeste autour et à travers un savant escalier monumental sans précédent en architecture. L’autre invention du baroque que l’on retrouve dans les intérieurs du monde entier est l’appartement public, une succession processionnelle d’intérieurs de richesse croissante culminant avec l’emplacement de la chambre à coucher, de la salle du trône, ou d’une chambre publique. L’enchaînement de l’escalier monumental suivi de l’appartement public fut copié à moindre échelle partout dans la résidence aristocratique de toutes prétentions.
L’architecture baroque fut reprise avec enthousiasme dans la partie centrale de l’Allemagne, en Autriche et en Pologne. En Angleterre, le point culminant de l’architecture baroque fut incarné par l’œuvre de sir Christopher Wien, sir John Vanbrugh et Nicolas Hawksmoor, de 1660 vers 1725. On retrouve de nombreux exemples d’architecture baroque et de plan de ville dans les autres villes d’Europe, ainsi qu’en Amérique hispanique. Les plans de ville de cette époque comprennent des avenues rayonnantes, avec des squares à leurs intersections, s’inspirant des plans des jardins baroques
2- Littérature et philosophie
En fait, le baroque exalte de nouvelles valeurs que l’on résume souvent à l’utilisation de métaphores et d’allégories, que l’on retrouve largement en littérature baroque, et en recherche de « maraviglia » (merveilleux, étonnement comme dans le maniérisme) et l’utilisation d’artifices. Si le maniérisme ouvrit une première brèche à la Renaissance, le baroque en fut la réponse apposée. On retrouva l’affliction psychologique de l’homme à la fois dans l’art et l’architecture de la période baroque une part révélatrice des œuvres fut réalisée sur des thèmes religieux, depuis que l’Eglise catholique romaine était le principal « client ». Les artistes recherchaient la virtuosité avec le réalisme, soucieux du délai. Le privilège donné aux formes extérieures devait composer et équilibrer le manque de contenu observé dans de nombreuses œuvres baroques : maraviglia de marina par exemples, fut pratiquement réalisé à partir d’une forme primitive. Elles devraient susciter au spectateur, au lecteur à l’auditeur, fantaisie et imagination. Toutes étaient focalisées sur l’homme en tant qu’individu comme une relation directe avec l’artiste ou directement entre l’art et ses utilisateurs, ses clients. L’art est alors moins distant de son utilisateur, s’approche de lui de manière plus directe, résolvant le fossé culturel qui tenait à l’écart l’art et l’usager l’un de l’autre par maraviglia. Mais l’attention croissante de l’individu créa également avec ces principes quelques ganses importants comme le Roman go (romain) et met de côté d’autres formes populaires ou locales en particulier la littérature dialectale, ce qu’il faut souligner. En Italie ce mouvement face au simple individu fut la cause du remplacement irrémédiable du latin par l’italien.
3- Peinture et sculpture
Une définition de la signification de baroque en peinture est fournie par les séries de tableaux exécutés par Pierre Paul Rubens pour marie de Médicis au palais du Luxembourg à Paris, dans lesquels un peintre catholique satisfait aux exigences d’un mécène catholique. Les conceptions de la monarchie à l’ère baroque, l’iconographie, la maîtrise de la peinture et les compositions tout comme la description de l’espace et du mouvement. Du Caravage à Pietro da Cortona il avait différentes ramifications dans l’école Italienne baroque, tous deux approchant la dynamique émotionnelle dans des styles différents. Une autre œuvre fréquemment citée, sainte Thésée en extase du Bernin, pour la chapelle Cornaro de Sainte Marie de la victoire rassemble architecture, sculpture et théâtre dans une grandiose vérité.
En sculpture baroque, les ensembles de figures prirent une importance nouvelle, il y eut un mouvement dynamique et une énergie portée par les formes humaines. A ce titre l’Annonciation (1603-1608) de Francesco Mochi, pour la cathédrale d’Orvieto, représente l’un des tous premiers exemples du genre. De façon novatrice la sculpture baroque eut plusieurs angles de vue supplémentaires, par exemple, des éclairages dissimulés ou des fontaines.
L’architecture, les sculptures et les fontaines du Bernin (1598-1680) donnèrent les caractéristiques hautement chargées du style baroque. Le Bernin était sans aucun doute le plus important sculpteur de la période baroque. Il s’approcha de Michel-Ange, du point de vue de ses compétences multiples : le Bernin sculptait, travaillait comme architecte peignait, écrivait des pièces et mettait en scène des spectacles. A la fin du XX ème siècle, le Bernin «était très reconnu pour sa sculpture, à la fois pour sa virtuosité à tailler le marche et sa capacité à créer des formes alliant physique et esprit C’était aussi un bon sculpteur de bastes très demandé des puissants
4- Musique et Théâtre
En musique, le baroque s’applique à la fin de la période de la domination du contre point imitatif. Né dans une Italie ou les idées fusaient mais ne se déplaçaient qu’au rythme des transports de l’époque, on constate en ces années 1600 le développement parallèle de genre constituant peu à peu ce que l’on a appelé ensuite la musique baroque. Ces aventures musicales sont liées à des villes ou des régions bien distinctes. Le terme baroque est utilisé pour désigner à la fois le style de musique composé au cours de la période chevauchant celle de l’art baroque, et également celui d’une période légèrement plus tardive. Jean Sébastien Bach et Mendel sont considérés comme leurs figures culminantes.
L’étendue des points communs de la musique baroque avec les principes esthétiques des arts graphiques et littéraires de la période baroque est encore une question débattue. L’amour de l’ornementation est un élément commun assez clair, et il est peut être significatif que le rôle de l’ornement fut grandement diminué à la fois en musique et en architecture lorsque la période classique remplaça le baroque. On peut noter que l’application du terme « baroque » à la musique est un développement relativement récent: le premier usage du mot appliqué à la musique apparut seulement en 1919 inventé par Court Sachs. Il fallut attendre 1940 pour qu’il fût employé pour la première fois en anglais (dans un article publié par Manfred Bukofzer) ; même à la fin des années 1960, il y avait encore d’importants désaccords dans les cercles académiques pour déterminer si une musique aussi variée que celle de Jacob Perie, François Couperin et J.S. Bach pouvait être regroupée, de façon sensée, sous une même appellation.
Le théâtre baroque peut se définir, dans un premier temps comme le négatif du théâtre classique. A l’analyse intellectuelle le baroque préfère l’émotion, la perception ; face à la recherche de la vraisemblance, le baroque promeut l’illusion ; à l’unité de ton, le baroque privilégie l’inconstance et le paradoxe ; à la simplicité, le baroque oppose la complexité.
L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu’à attendre ; il s’agit de montrer, de convoquer les images par le procédé théorique de l’hypotypose.
Alors que l’esthétique classique recherche l’unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d’où son goût pour l’accumulation.
Le baroque donne les deux versants d’une médaille : la variété est indissociable du mensonge, comme le réel l’est du rêve, comme la vie l’est de la mort.
Au théâtre, le baroque est également traduit grâce à une certaine mise en scène qui met en évidence les caractères du mouvement.
Conclusion
Le baroque s’épuise dans un académisme précieux, et qualifie de vain par ses détracteurs, dans le rococo. L’architecture baroque est consubstantielle à l’absolutisme, sa période rococo se termine avec celle du despotisme éclairé. Et on peut faire l’hypothèse que si le baroque s’épuise, c’est en raison de l’épuisement de la philosophie politique et religieuse qui le sous-tend. L’architecture baroque revient à la mode sous forme néobaroque dans la deuxième moitié du XIX ème siècle. Il n’est pas interdit de penser qu’il correspond alors à une certaine réaction absolutiste, en particulier le second Empire de Napoléon III ème et l’Autriche Hongrie de François –Joseph I er.
L'Arabie Saodite dans les relations internationales au Moyen Orient
PLAN DE L’EXPOSE
INTRODUCTION
I. L’ARABIE SAOUDITE AVANT LA GUERRE FROIDE
- 1. Le wahhabisme et la fondation du royaume d’Arabie Saoudite.
- 2. Le soutien des britannique aux wahhabites
- 3. La naissance des relations avec les Etats-Unis
II. L’ARABIE SAOUDITE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES AU MOYEN ORIENT PENDANT LA GUERRE FROIDE.
- 1. Généralité des relations de l’Arabie Saoudite pendant la guerre froide
- 2. L’Arabie Saoudite dans la guerre israélo-arabe
- 3. Les relations de l’Arabie Saoudite avec la Syrie
- 4. Les relations de l’Arabie Saoudite avec l’Iran
- III. L’ARABIE SAOUDITE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES AU MOYEN ORIENT APRES LA GUERRE FROIDE
- 1. L’Arabie Saoudite dans la guerre du golfe
- 2. Les relations syro-saoudienne après la guerre du Golfe
- 3. L’Arabie Saoudite dans la nouvelle conception des enjeux stratégiques au Moyen Orient après le 11 septembre 2001
- 4. L’Arabie Saoudite : indispensable sur la scène régionale et internationale ?
CONCLUSION
INTRODUCTION
Compris entre la rive Orientale de la Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l’Iran d’une part, le Pakistan et l’Afghanistan d’autre part, mais aussi de l’Afrique du Nord, le Moyen Orient abrite plusieurs groupes culturels et ethniques. Cette région afro-asiatique comprend une vingtaine de pays dont l’Arabie Saoudite.
L’Arabie Saoudite de l’arabe ‘’ As Su'udīyah’, pays du Proche Orient occupant la plus grande partie de la Péninsule Arabique dont la capitale est Riyad, est entourée au nord par la Jordanie, l’Irak et le Koweït, à l’est par le Golfe Arabo-persique et le Qatar ; au sud-est par les Emirats Arabes Unis et le Sultanat d’Oman ; au sud par la république de Yémen et à l’ouest par la mer rouge et le Golfe d’Aqaba. Les frontières du sud-est et du sud ne sont pas délimitées avec précision et font l’objet de contentieux avec les pays concernés. Relativement peu peuplée et disposant de très importantes réserves pétrolières, l’Arabie Saoudite est l’un des pays les plus riches de l’orient. Elle est gouvernée depuis près d’un siècle par la dynastie des Saoud qui s’appuient sur une interprétation stricte des recommandations islamiques. Le royaume a su se tailler une place très importante parmi les Etats les plus puissants du monde, d’où son rôle important dans les relations internationales au Moyen Orient. Sur ce, quels peuvent être les relations de l’Arabie Saoudite sur le plan international avant, pendant et après la guerre froide ?
I.L’ARABIE SAOUDITE AVANT LA GUERRE FROIDE
- 1. Le wahhabisme et la fondation du royaume d’Arabie Saoudite
Les circonstances de l’apparition du wahhabisme sont liées à un besoin de réforme sociale et religieuse d’une société marquée à l’époque par les superstitions et l’ignorance … Ils ont essayé donc de se baser sur leurs propres efforts juridiques pour construire une doctrine puritaine qui va jusqu’à nier les quatre doctrines reconnues par l’ensemble de la Umma (communauté). Ils ont été surtout favorisés par les tendances du nationalisme arabe (une identité arabe contre l’empire Ottoman).
A la base du wahhabisme se trouve Muhammad Ibn ‘Abd al Whahhâb, théologien, qui s’est dit sunnite fixé en 1739, où il se fait connaitre par une prédication marquée par le puritanisme, l’intolérance et une interprétation littérale du Coran. Ses propos sont repris dans un traité, intitulé ‘’traité de l’unicité divine’’ (Kitâb Al-Tawhîd), dans lequel il rejette tout à la fois les pratiques et les spiritualités chiites ainsi que tout compromis avec la modernité sociale. De fait, une telle pensé ne peut que provoquer l’hostilité des populations majoritairement chiites. Alors, Abd Al Whahhâb trouve refuge auprès d’un chef local, nommé Muhammad Al-Saoud (1705-1785), qu’il convertit à ses vues théologiques et politiques. La descendance de ce personnage est elle-même durablement acquise au wahhabisme.
Le wahhabisme a imposé ses principes archaïques et vidés de toute spiritualité dans la majeure partie de l’Arabie (de la Mecque à Oman) dès le début du XIXe siècle. Mais au début du XXe siècle, son influence s’est peu à peu restreinte à la petite république du Nedjd dont la capitale est Riyad. C’est cette petite république qui deviendra, par la suite le Royaume d’Arabie Saoudite (par la fusion du Nadjd et du Hedjaz le 22septembre 1932).
Dans les années 1960, la famille royale saoudienne et ses alliées wahhabites s’emploient à une politique active de prosélytisme international propageant la conception wahhabite au-delà des frontières du royaume. Grace aux importantes ressources financières dont elle dispose, l’Arabie Saoudite favorise l’idéologisation, selon la conception wahhabite, d’Etats tels que le Pakistan et le Soudan. Ainsi, l’Arabie Saoudite a financé directement ou indirectement à la création et le développement de mouvements islamistes radicaux poussant parallèlement à certains autres mouvements islamistes à une radicalisation dogmatique et/ ou politique.
- 2. Le soutien des britanniques aux wahhabites
Les préceptes du wahhabisme sont des faits importants ou influents dans les sphères religieuses et politiques des pays musulmans. Dès sa création, les Britanniques ont joué un grand rôle dans le soutien à l’influence et à la diffusion du wahhabisme en Arabie Saoudite, avant l’expansion de cette doctrine qui a trouvé des adeptes dans le monde musulman. Cette doctrine a été soutenue par les Britanniques pour contrecarrer et affaiblir l’empire Ottoman surnommé « homme malade » à l’époque. Après le départ des Britanniques et grâce aux importantes ressources financières dont elle dispose, l’Arabie Saoudite a favorisé l’idéologisation de la conception wahhabite, dans nombres de pays tels que le Pakistan et le Soudan. Par ailleurs, on estime que le wahhabisme est surtout une doctrine ultraconservatrice et résolument passéiste, qui vise à maintenir les masses populaires dans l’ignorance des réalités scientifiques et philosophique.
- 3. La naissance des relations avec les Etats-Unis
Au début du XXe siècle, Abdelaziz Ben Abdel Rahman al Saoud, le fondateur du royaume saoudien moderne, voulant protéger l’indépendance du pays, décida de prendre le premier contact avec les américains, seule puissance à ne pas avoir eu une démarche colonisatrice dans la région. C’est au début des années 1930, contraint par des problèmes de finance publique désastreuse, que le monarque attribua à une compagnie américaine une concession de forage.
Le 14 février 1945, le Président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), reçoit à bort du croiseur Quincy le Roi d’Arabie Saoudite sur le Lac Amer, dans le Canal de Suez en Egypte. Roosevelt propose alors au régime saoudien le soutien américain et la garantie de la sécurité de son territoire contre l’exploitation de ses richesses pétrolières. Le Roi accepte d’attribuer les concessions pétrolières à la société ARAMCO (Arabian American Oïl Company), contrôlées principalement par las compagnies américaines, sur 1.500.000 Km² pour une période de 60 ans. L’accord entre les deux chefs d’Etats prévoit qu’entre 18 à 21% par baril exporté de cette zone doivent être réservés Royaume. Le soutien américain permet alors au Roi Abd Al Aziz d’assoir confortablement son pouvoir sur l’ensemble du territoire et de s’assurer un revenu nécessaire à la modernisation du pays. Les Etats-Unis peuvent quant à eux contrôler les ressources saoudiennes et s’appuyer sur un allié de poids dans la région. En effet, le pétrole prend une importance considérable pour la croissance économique américaine et le Moyen Orient devient le centre de l’industrie pétrolière. Ce rapprochement entre les deux pays va être renforcé tout au long de la guerre froide, période durant laquelle, l’Arabie Saoudite devient un allié important contre la propagation du communisme dans la région.
II. L’ARABIE SAOUDITE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES PENDANT LA GUERRE FROIDE.
- 1. Généralité des relations de l’Arabie Saoudite pendant la guerre froide
Le Roi Ibn Séoud mourut le 9 novembre 1953. Son fils aîné Séoud Ibn Abd Al Aziz né lui succéda. Prônant la neutralité arabe dans la guerre froide opposant l’Est et l’Ouest, l’Arabie Saoudite s’oppose au pacte de Bagdad signé en 1955 par la Turquie, l’Irak , le Pakistan et la Grande Bretagne. La même année, des représentants de l’Arabie Saoudite assistèrent à la conférence de Bandung de Non-alignés. En octobre 1955, les forces britanniques du sultanat de Mascate et d’Oman reprirent une oasis située dans la zone de conflit occupée en 1952 par la Police saoudienne. L’Arabie Saoudite fit appel, mais en vain, à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour obtenir son soutien contre les Britanniques. L’Arabie Saoudite se rapprocha de l’Egypte nassérienne et de la Syrie, qu’elle soutint financièrement par ailleurs. Après que les Israéliens, les Britanniques et les Français eurent conjointement attaqué l’Egypte en 1956, l’Arabie Saoudite durcit ses relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne et la France, et cessa d’approvisionner leurs ankers en pétrole. Après la crise de Suez, l’influence américaine en Arabie Saoudite s’accru encore. Le Roi Séoud effectua une visite aux Etats-Unis en janvier 1957: en échange de facilité en Arabie Saoudite (base aérien d’Oharan) les Etats-Unis fourniraient des armes au pays.
En mars 1958, le Roi Séoud(Saoud) conféra ses pouvoirs exécutifs et législatifs au Premier Ministre, son frère le prince héritier Fayçal Ibn Abd Al-Aziz, tout en conservant le droit de véto. En mai, un décret royal établit un cabinet. Toutefois, en 1960, le Roi Séoud démit Fayçal, reprit le contrôle du gouvernement et assuma lui-même les fonctions de Premier Ministre. Lors d’une conférence à Bagdad du 10 au 14 septembre 1960, l’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Venezuela et le Koweït fondèrent l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole(OPEP) afin de coordonner leurs politiques et de maintenir les prix du pétrole.
En octobre 1962, le Roi Séoud renonça de nouveau à sa fonction de Premier Ministre en faveur de Fayçal. Entre temps, les relations avec l’Egypte s’étaient détériorées, du fait de la révolution de septembre 1962 au Yémen : l’Egypte accorda son soutien au nouveau gouvernement républicain tandis que l’Arabie Saoudite accueillait l’Imam yéménite en exil et s’engageait à l’aider à remonter sur le trône. Ce soutient provoqua le bombardement des villes saoudiennes par l’aviation égyptienne en novembre 1962. Le prince Fayçal, qui avait renforcé son pouvoir et introduit des réformes économiques et sociale importantes, succéda Séoud le 2 novembre 1964.
Depuis les années 1970, l’Arabie Saoudite renforce son rôle sur la scène internationale au Moyen Orient grâce à sa puissance financière et au recule des idéologies socialistes dans le monde arabe. Elle cherche en effet, à devenir l’un des axes fondamentaux sinon le centre de l’ensemble musulman. C’est ainsi que Faysal se fait l’un des plus actifs artisans de la création en 1972 de l’Organisation de la Conférence Islamique(OCI) qui institutionnalise la solidarité et la coopération entre les Etats musulmans dans le domaine économique. Après l’antimarxisme et l’islamisme, le troisième fondement de la politique économique extérieure du royaume est la lutte contre le sionisme, qui passe par la revendication constante de l’évacuation de Jérusalem (où se trouve le troisième lieu saint de l’islam, la mosquée d’Al-Aqsa) par Israël, ainsi par un soutien financier aux adversaires de l’Etat hébreu dont l’OLP.
Faysal Ier est assassiné le 25 mars 1975 par un de ces neveux. Son deuxième successeur qui fut l’Emir Fahd bin Abdul-Aziz Al Saoud va consacrer une partie importante du budget à l’armement et à accède de ce fait au rang de puissance militaire. Forte de ses pétrodollars, l’Arabie Saoudite tient en effet un rôle majeur dans la région du Golfe et même au-delà : les saoudiens ont par exemple soutenu financièrement le afghans moudjahidin contre l’armée rouge. Craignant les tentatives hégémoniques du pouvoir islamique de Téhéran (plus encore que celle de l’Irak sur le Koweït), les saoudiens accusent les chiites iraniens d’être à l’origine de très graves incidents qui auraient ensanglanté le pèlerinage à la Mecque le 31 juillet 1987 (402 victimes) et soutient financièrement Bagdad lors du conflit irano-irakien (1979-1988).
Depuis les années 1970, l’Arabie Saoudite renforce son rôle sur la scène internationale au Moyen Orient grâce à sa puissance financière et au recule des idéologies socialistes dans le monde arabe. Elle cherche en effet, à devenir l’un des axes fondamentaux sinon le centre de l’ensemble musulman. C’est ainsi que Faysal se fait l’un des plus actifs artisans de la création en 1972 de l’Organisation de la Conférence Islamique(OCI) qui institutionnalise la solidarité et la coopération entre les Etats musulmans dans le domaine économique. Après l’antimarxisme et l’islamisme, le troisième fondement de la politique économique extérieure du royaume est la lutte contre le sionisme, qui passe par la revendication constante de l’évacuation de Jérusalem (où se trouve le troisième lieu saint de l’islam, la mosquée d’Al-Aqsa) par Israël, ainsi par un soutien financier aux adversaires de l’Etat hébreu dont l’OLP.
Faysal Ier est assassiné le 25 mars 1975 par un de ces neveux. Son deuxième successeur qui fut l’Emir Fahd bin Abdul-Aziz Al Saoud va consacrer une partie importante du budget à l’armement et à accède de ce fait au rang de puissance militaire. Forte de ses pétrodollars, l’Arabie Saoudite tient en effet un rôle majeur dans la région du Golfe et même au-delà : les saoudiens ont par exemple soutenu financièrement le afghans moudjahidin contre l’armée rouge. Craignant les tentatives hégémoniques du pouvoir islamique de Téhéran (plus encore que celle de l’Irak sur le Koweït), les saoudiens accusent les chiites iraniens d’être à l’origine de très graves incidents qui auraient ensanglanté le pèlerinage à la Mecque le 31 juillet 1987 (402 victimes) et soutient financièrement Bagdad lors du conflit irano-irakien (1979-1988).
2. L’Arabie Saoudite dans la guerre Israélo-Arabe
En 1967, peu avant la guerre des six jours, le Roi Fayçal exprima son soutien total à au Président Gamal Abdel Nasser et envoya 20.000 hommes en Jordanie pour combattre Israël. Le 6 juin, toutes les exportations de pétrole d’Arabie Saoudite vers la Grande-Bretagne et les Etats-Unis furent suspendues ; toutefois, les relations diplomatiques ne furent pas rompues ; le commerce du pétrole reprit avec la défaite arabe. Une conférence au sommet des pays arabes se tint plus tard dans l’année et déboucha sur le retrait de l’Egypte du Yémen ; en juillet 1970, l’Arabie Saoudite reconnut officiellement le gouvernement républicain du Yémen après sept (7) années d’affrontement intermittents. L’Arabie Saoudite accrut son aide à l’Egypte pour compenser la perte de revenu occasionnée par la fermeture du canal de Suez pendant la guerre. Le Roi Fayçal continua à demander une action panislamique contre Israël. Cependant, il fut toujours réticent à militer contre l’Occident. Lors de la guerre de Kippour, l’Arabie Saoudite joua un rôle décisif en suspendant brièvement les livraisons de pétrole vers les pays qui avaient soutenu Israël et en multipliant par quatre le prix mondial du pétrole. Le choc pétrolier et la participation majoritaire acquise en 1974 par l’Arabie Saoudite dans la société ARAMCO, augmentèrent fortement les revenues du gouvernement et permirent de financer un plan important de développement économique.
3. Les relations de l’Arabie Saoudite avec la Syrie
Le Syrie et l’Arabie Saoudite mettent en place des relations à la suite de la prise du pouvoir par Hafez el-Assad le 13 novembre 1970 qui devint Président le 22 février 1972.
A cet époque, la Syrie recherche des alliées régionaux, afin notamment de faire face à Israël qui occupe le Golan syrien depuis la Guerre de six jours. De son coté, l’Arabie Saoudite redoute l’Iran gouverné par des chiites et contrôlant la rive nord-est du Golfe, ainsi que le Détroit d’Ormuz. Elle souhaite donc renforcer sa sécurité régionale et sa stabilité interne et se rapproche de la Syrie. A l’époque de la guerre froide, des divergences en politique étrangère existent entre la Syrie et l’Arabie Saoudite. La Syrie entretenait des relations avec l’Union Soviétique (vente d’armes notamment) et l’Arabie Saoudite considérant ce pays commun régime communiste et athée. Mais ces divergences ne remettent pas en cause les relations syro-saoudiennes. Celles-ci s’orientent sur la base d’une aide financière versée par l’Arabie Saoudite à la Syrie : en 1971, l’Arabie Saoudite lui verse deux fois 100 millions de dollar. Dans les années 1980, cette aide est estimée à 500 millions de dollar par an.
A partir de 1980, alors que la République islamique venait d’être établie en Iran en février 1979, la Syrie se rapproche de l’Iran. Ce rapprochement n’est pas idéologique car la Syrie étant un pays sunnite dominé par le parti Baas nationaliste et laïque et l’Iran un régime chiite théocratique. En outre, lors de la guerre Irak-Iran qui débute le 22 septembre 1980, la Syrie soutient l’Iran considérée comme une menace par ses voisins sunnites du Golfe. Des intérêts communs motivent cette alliance, pérenne depuis 1980, alors que les monarchies du Golfe et l’Arabie Saoudite considèrent l’Iran comme une menace, en raison de la contagion qui risque de s’effectuer en direction des populations chiites du Golfe. Mais l’alliance entre la Syrie et l’Arabie Saoudite persiste. L’Arabie Saoudite devant ménager son alliée pour des raisons de stabilité
4. Les relations de l’Arabie Saoudite avec l’Iran
Depuis l’instauration du régime islamique d’Iran en 1970, le pèlerinage annuel aux lieux saints musulmans de la Mecque et de Médine est devenu l’occasion d’affrontement récurent entre pèlerins iraniens et polices saoudiennes. La question de pèlerinage aux lieux saints demeure une source constante de tension entre les deux voisins.
Par ailleurs, Téhéran reproche à la monarchie saoudienne de s’être éloignée des préceptes de l’Islam et d’être des alliées des américains et d’Israël. Les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ont connu un nouveau tournant. Depuis 1987, les saoudiens prônent la fermeté et reconnaissent l’inanité d’une politique d’apaisement la république islamique qui, non seulement en désarme pas mais attaque profondément les fondements même de la dynastie des Saoud.
Cette situation amène les saoudiens à couper les relations diplomatiques avec Téhéran le 26 avril 1988. Il faut observer qu’en effet, l’Arabie Saoudite a toujours cherché à affaiblir la révolution islamique. Elle a profité de l’engagement de l’Irak et de l’Iran dans la guerre du Golfe pour mettre en place le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), avec le Koweït, Qatar, Bahreïn, les Emirats arabes unis et Oman. L’Iran de son coté le considère comme une alliance militaire dirigée par les cercles impérialistes similaire à l’OTAN, dont la principale raison d’être est d’empêcher la victoire de la révolution islamique dans la région.
Au-delà de l’hostilité traditionnelle entre arabes et perces ; entre sunnites et chiites, l’affrontement irano-saoudien symbolisait de manière emblématique la compétition que la monarchie saoudienne et le régime des Mollahs se livraient au même moment, sur plus d’un continent, chacun cherche à affirmer la légitimité de son leadership sur la communauté musulmane. Interne et régionale.
III. L’ARABIE SOUDITE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES AU MOYEN ORIENT APRES LA GUERRE FROIDE
1. L’Arabie Saoudite dans la guerre du Golfe.
La prise du Koweït par l’Irak en août 1990 eut des répercutions militaires, politiques et économiques importantes en Arabie Saoudite. Une coalition dirigée par les Etats-Unis prit position sur le territoire saoudien pour le défendre contre une éventuelle invasion irakienne et, ultérieurement, pour libérer le Koweït et anéantir l’armée irakienne lors de la guerre du Golfe. Entre temps, afin de compenser la perte des livraisons de pétrole en provenance de l’Irak et du Koweït, l’Arabie Saoudite augmente fortement sa production de pétrole. Des réformes politiques décrétées par le Roi Fahd en 1992 mirent en place un conseil consultatif, la choura et une déclaration des droits ; elles modifièrent aussi les règles de succession. Les problèmes économiques devinrent manifestes en 1993.
Les Etats-Unis avaient insisté pour que l’Arabie Saoudite paie pour la guerre du Golfe, ce qui coûta au pays 51 milliards de dollars. En dépit de ses problèmes économiques, l’Arabie Saoudite aida à déjouer un plan iranien visant à augmenter artificiellement le prix du pétrole en mars 1994. L’Arabie Saoudite a été le plus ardent défenseur des pourparlers israélo-palestiniens. Mais le soutien de Yasser Arafat à Saddam Hussein lors de l’invasion du Koweït a fourni aux saoudiens une occasion de réduire considérablement les aides financières consenties à l’OLP (près de 500 millions de dollars en 25 ans).
2. Les relations Syro-saoudienne après la guerre froide
Les relations entre ces deux pays sont rompues à la suite de l’assassinat du premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005 connu pour ses liens avec l’Arabie Saoudite. Le Président Bachar al- Assad est ainsi convoqué en mars 2005 à Riyad par le roi Abdallah, qui lui demande d’appliquer la résolution de l’ONU et de retirer ses troupes du Liban. En outre, l’aide de la Syrie au Hezbollah libanais et au Hamas, mouvement soutenu par l’Iran, ne peut-être acceptée par l’Arabie Saoudite, qui craint le renforcement de son voisin chiite au dépend des sunnites.
Mais la participation de Bachar al-Assad au sommet de paris pour la méditerranée le 13 juillet 2008 puis l’arrivée de la nouvelle administration Obama au pouvoir en janvier 2009 marquant un tournant dans les relations avec la Syrie, tant du coté occidental que de l’Arabie Saoudite. Concernant les raisons du rapprochement Syro-Saoudien, certains estiment que l’Arabie de Saoudite se rapproche de la Syrie afin de la détacher de l’Iran. D’autres avancent l’hypothèse que l’administration Obama a permise ou souhaitée le rapprochement entre les « modérés » (Egypte, Jordanie et Arabie Saoudite) et les proches de l’Iran afin de reprendre le dialogue avec l’axe Syrie-Iran.
3. L’Arabie Saoudite dans la nouvelle conception des enjeux stratégiques au Moyen Orient.
L’après 11 septembre 2001 marque un tournant important dans la trajectoire politico-économique du Royaume saoudien au Moyen Orient. D’une part, sa relation de confiance avec les Etats-Unis est durablement affectée ; d’autre part, on observe un net déclin de son emprise et sur sa traditionnelle sphère d’influence (le conseil de coopération du Golfe). Ce nouveau contexte pousse les dirigeants saoudiens à développer une autre conception stratégique pour un Moyen Orient pacifié. Cela repose sur la volonté du royaume d’impliquer davantage la communauté internationale et de voir réduire l’influence américaine pour le règlement des crises régionales (israélo-palestiniennes, irakiennes, programme nucléaire iranien…), ainsi que sur la défense de l’idée de garder le Moyen Orient libre de toutes armes de destruction massive avec la participation de toutes les acteurs concernés, y compris Israël. Cette vision globale saoudienne de la sécurité est inédite depuis la création du Royaume en 1932. Elle est davantage liée à la panique que suscite à Riyad la future prise en main par les chiites d’Irak et ses possibles conséquences sur la communauté chiite présente dans le nord-est du royaume, à Bahreïn et au Koweït, que sur une volonté d’afficher son indépendance vis-à-vis de Washington. La nouvelle perception régionale voisine qui, de la résignation à la tutelle américaine, adhèrent aujourd’hui à la vision stratégique américaine d’un « remodelage du Moyen Orient ».
En outre, les évènements du 11 septembre 2001 ont obligé les dirigeants saoudiens à remettre en cause les fondements de la politique qui régit l’Arabie Saoudite. En effet, les relations avec les Etats-Unis qui reposaient sur l’accord « pétrole saoudien contre protection américaine » ont été fortement ébranlées. Dès lors, l’Arabie Saoudite doit se faire à l’idée que dans le Golfe elle a perdu de l’influence dans les monarchies pétrolières qui s’appuyaient jusqu’à présent sur la protection américaine. L’apparition au début de 2000 d’un terrorisme djihadiste a conduit à une profonde remise en cause de la mission que s’est assignée l’Arabie Saoudite : le tabou autour du dogme wahhabite est levé, les terroristes s’en réclamant, sont désormais combattus ouvertement
4. L’Arabie Saoudite : indispensable sur la scène régionale et internationale ?
Pour l’ensemble des pays du Moyen Orient, la puissance saoudienne en leur sein surtout avec une si grande abondance en hydrocarbure (pétrole mais aussi le gaz naturel) devrait être interpréter comme une bénédiction pour ses riverains et pour l’ensemble moyen oriental. Mais hélas, cela est devenue plus pue jamais une source de malédiction pour cette partie du monde. Tant de richesses, partagées au gré des frontières héritées de la colonisation, sont sources de conflits interminables, de convoitise de la part des voisins plus peuplés et moins pourvus. Elles placent aussi la région sous la surveillance, pour ne pas dire sous la tutelle, des grandes puissances industrialisées dont l’économie est fortement dépendante des approvisionnements énergétiques en provenance du Moyen Orient.
En outre, la puissance saoudienne est telle qu’elle est crainte par les superbes puissances mondiales. Ainsi, les Etats-Unis ont tiré de ces mythes éculés une attitude de différence à l’égard de l’Arabie Saoudite parce qu’ils sont persuadés que ce pays a le pouvoir de ruiner l’Occident grâce à son pétrole. Sur ce, la politique Occidentale a plus de respect pour l’Arabie Saoudite que pour aucun autre pays. Mais le jour où ses décideurs politiques se rendront compte que l’économie mondiale est moins entre les mains de l’Arabie Saoudite que ne l’est l’économie saoudienne entre les mains des clients occidentaux, alors ils cesseront d’être effrayés. Ils devraient réaliser que la réalité à changé et que la menace du pétrole n’a plus cours.
CONCLUSION
En somme, on peut retenir au terme de notre étude que l’Arabie Saoudite reste au cœur de la vie internationale. Elle est cet « Etat sans Nation » qui tient pour sa fortune pétrolière et la force de la dynastie au pouvoir. Mais la longue fin du règne du Roi Fahd a concentré tous les dangers : la tension avec l’Iran, l’invasion du Koweït par l’Irak, l’émergence d’Al Qaïda, organisation hyper-terroriste islamique anti-occidentale et d’origine arabe, l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis. Les tensions internes s’accumulent : lutte des palais, essor du fondamentalisme sunnite contestataire, irruption du terrorisme islamique à l’intérieur. L’alliée américaine est devenue imprévisible. Sa présence massive en Irak est une menace potentielle.
L’Arabie Saoudite tient les clés des questions qui la dépassent au Moyen Orient : l’approvisionnement pétrolier des économies industrielles, la garde des lieux saints de l’Islam, l’équilibre stratégique au Moyen Orient selon les jeux du pouvoir au gré des circonstances et suivant l’habilité des acteurs. Il apparait aujourd’hui que l’argent du pétrole saoudien a été à l’origine de la résurgence de l’Islam militant et terroriste à travers le monde. On a besoin de chasser les mythes éculés de la puissance du pétrole saoudien pour établir une nouvelle politique réaliste et saine pour la région.
BIBLIOGGRAPHIE
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- Ø Internet : www.google.fr