L'art du Bénin
PLAN
INTRODUCTION
I- APERCU HISTORIQUE ET DEFINITION DE L’ART DU BENIN
1- Aperçu historique
2- Définition de l’art du Benin
II- LES TYPES D’ART DU BENIN
1- L’ancien art
2- L’art contemporain
III- CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
1- Contraintes
2- Perspectives
CONCLUSION
INTRODUCTION
L’art béninois est l’un des plus anciens en Afrique. Ainsi, les population accordent une très grande importance à la spiritualité et à la pratique religieuse, qu’elles soient traditionnelles ou modernes qui constituent les fondements même de l’art. A cet égard, ces conceptions religieuses ont puissamment aidé au développement artistique du pays basé sur le principe du sacré. Alors pouvons-nous donc-nous demander ce que c’est que l’art du Benin ? Pour mieux cerner ce concept nous allons d’abord donner un aperçu historique du Benin suivi d’une définition de l’art, ensuite nous présenterons les différents types d’art béninois et enfin évoquer les contraintes et les perspectives de cet art.
I- APERCU HISTORIQUE DU ROYAME DU BENIN ET DEFINITION
DE L’ART BENINOIS
1- APERCU HISTORIQUE
Le royaume du BENIN a été fondé au XIIe siècle par des émigrants Yorouba mêlés aux populations autochtones du Bas-Niger. Ce royaume prospère et se consolide du XIIe au XIIIe siècle. Sur le plan politique, le roi était assisté par sept(07) grands conseillers et l’étiquette à la cour était sévère. Sur le plan social, le royaume avait une brillante civilisation due aux efforts des EDO qui sont des populations forestières et agricoles installées dans la région. En effet se sont scindés en chefs de quartiers et s’étaient spécialisés dans le travail de l’ivoire, le fer, le bronze, le tissu etc. La vie économique du royaume était dominée par l’agriculture, le commerce et l’artisanat qui avait connu un développement spectaculaire sous le règne du roi EVARE. En effet, au XIVe siècle, le roi EVARE par son amour pour les beaux bijoux et belles tenues va attirer des artistes et sculpteurs Yorouba de grande renommée dans le royaume ; ce qui contribua au développement de l’art vu les témoignages que EVARE a laissé au royaume(les statuettes en bronze représentant les membres de sa cours). Au moyen-âge contrairement aux autres pays du Bas-Niger le BENIN réussit à mettre en place un royaume centralisé et atteint son apogée au XVe siècle. Les premières sources dont nous disposons sur l’histoire du royaume du BENIN sont celles des portugais dans lesquelles sont relatées l’émergence d’autre royaume comme celui d’Ajase (ville nommée plus tard Porto-Novo) et aussi le royaume d’Abomey fondé en 1625 par OUEGBADJA. La prospérité de ce royaume était liée aux conquêtes et surtout au commerce avec les Européens. Mais cette prospérité du royaume d’Abomey fut freinée par les guerres qui les opposa au royaume d’OYO en 1680, 1726, 1730 et de 1739-1748. Après la victoire du royaume d’OYO, le Dahomey fut intégré dans celui d’OYO. Au XVIIIe siècle suite à l’affaiblissement de OYO à cause des crises internes le royaume d’Abomey se libère et une nouvelle prospérité économique et politique s’installe dans le royaume sous le règne de GUEZO (1818-1885).Mais ceci fut très courte durée car en 1894, les Français débarquent au Dahomey, fit du royaume une colonie française et capture BEHANZIN. L’indépendance survient le 1er Aout 1960 suite au referendum de 1958. En 1974 le colonel Mathieu KEREKOU au pouvoir proclame la république populaire du BENIN. Vu l’importance de l’art dans le royaume du BENIN, quelle définition pouvons nous donner a cet art ?
2- DEFINITION
Pour éviter tout amalgame, il faut souligner que l’art du Bénin est différent de l’art de Bénin. En ce qui concerne le nom Bénin, il a de multiples références : géographique, historique, culturelle, politique, intellectuelle, etc. L’art de Bénin se situait donc dans un ensemble géographique, politique, culturel plus vaste qu’est le royaume de Bénin. Pourtant, l’art du Bénin s’inscrit dans la république actuelle du Bénin dans un ensemble plus rétréci. L’art du Bénin résulte donc de l’art de Bénin. De façon générale on peut définir l’art comme la production d’œuvres à but esthétique selon les Occidentaux et à but utilitaire pour les Africains. Ainsi, l’art est l’expression vivante d’un peuple et fleurit inconsciemment du travail et des connaissances de l’artisan. C’est qu’est la source de la production créatrice. L’art du Bénin a été mis en valeur par les artisans qui travaillent la sculpture sur bois (trônes des rois d’Abomey, portes des anciens palais, masques mystérieuses et sacrés). Au sud du Bénin, on trouve des articles de tissages tandis qu’au nord, la toile tissée. Outre la sculpture sur bois et les tissus, la maroquinerie, la bijouterie, la poterie et la vannerie occupent une place de choix dans l’expression vivante du peuple béninois, soit pour représenter les dieux dans les sanctuaires, soit les membres de la cours du roi ou le roi lui-même.
II- LES DIFFERENTS TYPE D’ART AU BENIN
Comme il fallait s’y attendre, les artistes de l’époque historique d’Abomey étaient entièrement voués à la cause royale et s’employaient dans leurs œuvres afin de faire connaitre la doctrine du pouvoir ; de même l’aspect religieux n’était pas en reste car on retrouve des divinités, les portraits des vodous et les objets culturels dans l’art ancien. Les artistes étaient recrutés dans les circonstances diverses : la captivité, l’amitié et la négociation. Ces artistes étaient entourés de tous biens nécessaires (femmes, maison, ressources alimentaire etc.), pour leur assurer la quiétude d’esprit et permettre une bonne exécution des commandes de la cours. Egalement, ils finissaient par être élevé au rang des dignitaires avec tous les honneurs, privilèges et attributs que confère un tel statut. Cependant, l’art a connu plusieurs étapes dans son évolution qui permettre de le subdiviser en art Ancien et Contemporain.
1- L’ART ANCIEN
Les productions artistiques étaient plus perceptibles dans les domaines tels que la sculpture, l’architecture et la peinture. Ainsi, depuis le roi HOUEGBADJA, les grandes actions des souverains du royaume étaient matérialisées à travers des œuvres comme les bas-reliefs qui décorent les mins extérieurs des palais royaux d’Abomey qui constituent de véritables documents historiques. Ils louent la puissance du roi, perpétue le souvenir des hauts faits du royaume et surtout les épisodes guerriers. C’est l’illustration la plus remarquable dans l’art des ambitions hégémoniques qui déterminent la politique de tout souverain d’Abomey. Aussi les statuettes représentent le roi ou les animaux totems du royaume. Par exemple le caméléon, le lion, le requin, la panthère etc.
Notons par ailleurs que l’art ancien du Bénin ne concernait pas seulement le royaume ; le thème religieux était aussi très présent car la fonction première de l’œuvre d’art béninois était de servir le sacré c'est-à-dire les différentes divinités. Ce sont des objets surnaturels qui interviennent dans la plupart des cérémonies importantes du royaume et qui sont capable d’influencer positivement ou négativement le destin de l’être humain. En effet, les emblèmes des divinités, les portraits du vodou sont représentés par des objets culturels. Par exemple un bas relief représente le vodou HEBIOSSO (dieu du tonnerre), et un autre le vodou AYIDOHOUEDOU (dieu de l’arc-en-ciel). Quant au vodou ZOMADONOU, plus haute divinité du panthéon du royaume est représenté par un gros oiseau portant un poisson dans son bec etc .
2- L’ART COTEMPORAIN
A Dahomey, la plupart des artistes et artisans contribuent jusqu’à nos jours de travailler dans le même style que leurs antécédents. Ainsi, à partir de la colonisation française, l’extinction de la royauté d’Abomey a provoqué une interruption du renouvellement des éléments du sujet privilégié des artistes de l’époque. Mais la guerre ne faisant pas partie des réalités du contexte politique contemporain du Bénin, sa représentation dans l’art est rarement exprimée. En effet, pour l’essentiel les outils traditionnels et couleurs d’origine végétale seront remplacé par des instruments modernes et la peinture importée ; tout en conservant sans grand changement le fond thématique lié aux origines historiques de leur travail.
Ces techniques contemporaines de production ont permis aux artistes béninois de réaliser les objets d’art à la demande du marché extérieur. Avec ces œuvres datées et dont les auteurs sont mieux connus, le Bénin expose aujourd’hui ses œuvres contemporaines sur tous les marchés et même sur internet.
De nos jours, la littérature, le théâtre, le cinéma et la musique servent de canaux d’expressions de l’art contemporain béninois. Au titre de la littérature, en 1912, Louis HUKAR in premier journaliste Dahoméen diffuse des Pamphlets avant d’être exilé é à Dakar .le premier ouvrage littéraire paru en 1929 à Paris ; nous avons aussi Esclave de Félix OUCHORO, auteur d’une quarantaine de roman populaire…
Le théâtre du Bénin connait un essor en 1966 avec Jean PLIYA, auteur de kondo le requin, drame historique, et de la secrétaire particulière, en 1973. Jean PLIYA demeure le chef de fil des auteurs dramatiques béninois suivi par Sévérin AKANDO. Le théâtre exploite l’actualité nationale ;pratique la critique sociale, remet en cause les traditions.
Dans le domaine cinématographique, Pascal ABIKANLOU tourne en 1973 un long métrage le sous signe du vodou qui traite de la religion africaine et de l’exode rurale. D’autres auteurs comme Richard de MEDEIROS et François Sourou OKIOH vont faire des exploits dans ce domaine.
Pour ce qui est des arts musicaux, le Tchinkouhmey est un rythme béninois de funérailles joué sur des tohouns (calebasses retournées sur des récipients plein d’eau) accompagné de cloches et de castagnettes. A ce rythme correspond une dance très rapide exécutée par des femmes. Tohou STAN a modernisé ces instruments pour créer le tchink système très répandu au Bénin et au Togo. Le gotahoun et le gogbahoun autres rythmes sont adoptés par les groupes polyrythmo et Black Santiago. Dans les années 1980, Angélique KIDJO et Wally BARADOU greffent ces rythmes à ceux musicaux de Jazz, de Rock et de Funk.
III- LES CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE L’ART DU BENIN
1- LES CONTRAINTES
L’Afrique dispose de nombreuses œuvres d’art faisant l’objet de controverse des pays européens. En effet, si ces œuvres d’art n’étaient pas amputées, ou détruites, elles serviraient d’objets d’embellissement et de transport massif pour aller enrichir les musées des autres pays. Les Européens s’intéressaient beaucoup plus à nos cultures artistiques de telles sorte qu’ils s’ingéraient à la confection des arts. Cela défavorisa les Africains qui ignoraient l’intérêt ou l’importance qu’accordaient les Européens à leurs beaux arts.
Aussi les œuvres émanent de nos histoires culturelles et sociales étaient méconnues et isolé dans les ténèbres du mépris si toute fois un musée européen ne les a pas collectionnées, étudiées, remarquées et exposée à notre naïve curiosité. Particulièrement, l’art du Bénin a connu une interruption du renouvellement des éléments qui privilégiaient la confection des œuvres d’art des artistes due à la pénétration coloniale française. De ce fait, le Dahomey indépendant de 1960 à 1972 a connu une instabilité politique notoire avec de nombreux coup d’Etat freinant ainsi les activités artistiques.
Par ailleurs, la pauvreté constitue aussi une contrainte majeure pour l’art africain. En effet, pourquoi et ou trouverait-on les moyens de parler de culture qui occupe la 5e place des activités ; quand on a des problèmes urgents à résoudre comme le problème de la santé, la démographie, la famine, les guerres, l’éducation, etc. ; ce qui fait de l’activité artistique un souci moins capital. Bref, les contraintes sont énormes mais on peut quand même proposer quelques perspectives dans le but d’améliorer cette activité.
2- LES PERSPECTIVES
L’art béninois pour pallier à ses problèmes doit accroitre ses expositions d’œuvres d’art sur le marché international et sur l’internet qui est de nos jours un moyen de propagande très rapide. Aussi, on doit sensibiliser le public sur l’importance et l’intérêt des œuvres d’art en Afrique afin de l’amener à être maitre de ces œuvres sans que les Européens y mettent la main.
En outre, l’Afrique doit prêter un œil vigilent sur la mauvaise gestion des ressources de la part des dirigeants pour permettre aux artistes d’user pleinement de ces ressources. La pauvreté est aussi un problème à résoudre ; de ce fait, l’Etat doit investir dans le domaine culturel qui est le moteur de tout développement économique ainsi que dans les autres secteurs comme la santé, l’éducation pour permettre aux populations de mieux profiter de l’activité artistique car libéré des autres contraintes.
Par ailleurs l’art du Bénin étant parmi les plus anciens du monde et qui a conservé certains de ses traits préhistoriques doit être plus exposer avec plus de précision surtout dans la présentation des œuvres car elles sont le garant d’une heslaie.
CONCLUSION
Le Bénin est l’un des pays le plus développé sur le plan artistique de l’Afrique Noire. Cet art doit beaucoup à la brillante civilisation de NOK qui se serait transmise du Nord au Sud, d’abord dans le pays Yorouba (et surtout à Ifé, à la capitale religieuse du pays) et ensuite au Bénin. En somme, on distingue un art ancien et un art contemporain. Malgré ses caractéristiques, l’art connait de nombreuses difficultés et beaucoup de perspectives restent encore à proposer. Il nous appartient donc de faire bon usage de cet art considéré comme l’une des plus grandes richesses culturelles de l’Afrique.
BIBLIOGRAPHIE
*M’BOW A. M., KI-ZERBO J., DEVISSE J., Du VIIe au XVIe siècle, Hatier, Paris, 1970, 251p.
*M’BOKOLO E., Afrique Noire : histoire et civilisation du XIXe siècle à nos jours, Hatier, A.U.F (agence universitaire de la francophonie), Paris, 1992, 560p.
*GOOGLE-WIKIPEDIA-ART DU BENIN
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