CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

Recherches

Publication sur les exposés de classe en Histoire et archéologie


Historiolographie européenne pendant la rennaissance

                                       PLAN DE L’EXPOSE 

           

                        INTRODUCTION

  1. I.                DEFINITION ET ORIGINE DE LA RENAISSANCE
    1. 1.  Définition

2. Origine

 

  1. II.           LES GRANDS DOMAINES DE LA RENAISSANCE
    1. 1.  Sur le plan politique
    2. 2.  Sur le plan religieux
    3. 3.  Sur le plan artistique

 

  1. III.      L’HISTORIOGRAPHIE EUROPEENNE PENDANT LA RENAISSANCE EUROPEENNE
    1. 1.  L’histoire à la période de la renaissance
    2. 2.  Le développement de l’esprit critique dans l’écriture de l’histoire

 

                      CONCLUSION

                          INTRODUCTION

L’historiographie se définie comme étant l’histoire de l’histoire, la manière d’écrire l’histoire. Mais à partir du XVe siècle, l’historiographie a pris une autre tournure à travers un vaste mouvement de mutation politique, religieux et culturelle: c’est la période de la Renaissance. Considérée comme une nouvelle idéologie du monde, elle est animée par une soif de connaitre et de comprendre par les hommes de son temps. On assiste alors à la naissance d’un esprit critique dans tous les domaines. A présent, il convient pour nous d’étudier la nouvelle vision qu’a connue l’historiographie européenne pendant la Renaissance. Ainsi, qu’est-ce que la Renaissance? Quels sont les grands domaines de la Renaissance? Comment se présente l’historiographie européenne pendant la Renaissance?  

 

I.  DEFINITION ET ORIGINE DE LA RENAISSANCE

1. Définition

           Le concept de Renaissance est difficile à définir. Selon Jean DELUMEAU, spécialiste de la Renaissance, le mot Renaissance nous est venu d’Italie et des Arts dès la fin du XIVe siècle.

       Le terme Renaissance a été utilisé pour la première fois par Jules MICHELET en 1855 dans son volume consacré au XVIe siècle: La Renaissance. Puis ce terme a été repris en 1860 par l’historien de l’art suisse Jacob BURCKARDT (1818-1897) dans son livre Culture de la Renaissance en Italie.

       Selon certains auteurs, cette période peut être plus ou moins longue: ainsi selon les auteurs, la Renaissance commence :

  • Ø Avec PETRARQUE (1303-1374).
  • Ø En 1415, avec la première implantation portugaise en Amérique du Nord.
  • Ø Dans les années 1450, avec l’invention de GUTEMBERG.
    • Ø EN 1453, chute de Constantinople : date retenue d’un point de vu académique français pour marquer la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance.
    • Ø En 1492 : prise de Grenade qui marque la fin de la Reconquista espagnole alors que Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille éliminent le dernier royaume musulman de la Péninsule espagnole, puis découverte de l’Amérique par Christophe COLOMB.

Et finit :

  • Ø Avec la mort de Charles QUINT(1558)
  • Ø Avec la mort d’Henri IV en 1610.
  • Ø Avec la mort de Shakespeare (1616).
  • Ø Avec la mort de Galilée en 1642.

 

2.   Origine

          La Renaissance est une période historique qui eut comme origine la Renaissance italienne. En effet, la Renaissance naquit à Florence grâce aux artistes qui pouvaient exprimer librement leurs arts : une pré-renaissance se produisit dans plusieurs villes italiennes dès les XIIIe et XIVe siècles, se propagea au XVe siècle dans la plus grande partie de l’Italie, en Espagne, dans certaines enclaves d’Europe du Nord et d’Allemagne sous la forme de ce qu’on appelle la Première Renaissance, puis gagna l’ensemble de l’Europe au XVIe siècle.

     Dans le courant du XVe et au XVIe siècle, ce mouvement permit à l’Europe de se lancer dans les expéditions d’envergure mondiale, connues sous le nom de Grandes Découvertes.  

 

  1. II.          LES GRANDS DOMAINES DE LA RENAISSANCE

1. Sur le plan politique

L’Europe politique de la Renaissance est marquée par deux mouvements souvent contradictoires, et parfois complémentaires. En premiers lieu, la formation de l’Etat moderne a commencé à la fin du Moyen-âge. Elle passe par l’efficacité administrative. La Renaissance se démarque des règlements suivants :

  • Le contrôle de l’ordre social
  • L’éveil du sentiment national
  • La constitution d’une armée permanente
  •  La maitrise des frontières intérieures ou extérieures
  • L’appropriation des territoires étrangers : elle prendra une forme

Inédite avec les grandes découvertes et l’exploitation des nouveaux mondes.

     Mais cette Europe des Etats, achevés ou en devenir, est déchirée par une série de guerres provoquées par des ambitions monarchiques, des dissensions religieuse, de velléités d’indépendance et aussi par la politique de l’expansion de l’Empire Ottoman.

      A l’aube de la Renaissance, l’Europe est très largement morcelée sur le plan politique. Elle commence à acquérir la physionomie dont elle conserva les traces jusqu’à l’époque de la Révolution française. Cette évolution se manifeste dans la création de trois Etats qui ont beaucoup influencé le système politique. Ce sont l’Italie, la France et l’Angleterre.

    En Italie, à partir du XIVe siècle, les villes-Etats percevaient leurs propres impôts, assuraient leur défense, et élaboraient leurs propres lois en matière de commerce. Certaines villes-Etats, comme Florence à certaines époques, étaient constituées en républiques gouvernées par un conseil élu. Les membres du conseil étaient choisis parmi les gens du commun et dans les classes supérieures. Ce type de gouvernement était fort semblable à ceux de la Grèce et de la Rome Antique.

    En théorie, le pouvoir des républiques était aux mains des citoyens. En réalité, les riches marchands, les nobles ou les ecclésiastiques étaient souvent détenteurs du pouvoir. Ainsi, à Florence au XIVe siècle, le véritable pouvoir était aux mains des dirigeants des grandes corporations, et pendant une longue période à partir de la première moitié du XVe siècle dans les mains de la famille Médicis dont les plus remarquables ont été Lorenzo de Medici(1449-1492) et Cosimo de Medici(1389-1464).

      En France ainsi qu’en Angleterre la population se répartissait en trois principaux groupes:

  • Les nobles qui généraient leurs terres et combattaient
  • Les paysans qui travaillent la terre
  • Les ecclésiastiques qui consacraient  leur vie à Dieu

     Dans les sociétés féodales, les paysans étaient pauvres et vivaient dans des conditions difficiles. Ils travaillent la terre et devaient payer un impôt en argent ou en nature à leurs seigneurs.

      Dans un certain sens, les habitants des villes étaient mieux confortables même si les villes étaient des lieux bruyants et insalubres. Parfois, les plus riches avaient la possibilité de se livrer à d’autres activités. Les habitants des villes voulaient jouer un rôle dans la gestion des affaires de leurs villes-Etats. Dans certaines villes, les représentants du peuple siégeaient au conseil et exerçaient un réel pouvoir.

2.  Sur le plan religieux

    C’est pendant la période de la Renaissance qu’il y a eu Schisme dans la religion chrétienne : le catholicisme et le protestantisme.

    En ce qui concerne le protestantisme, il y a eu des réformes en Europe (France et Allemagne) qui ont été à l’origine du protestantisme.

    En 1517, Martin LUTHER, un moine et professeur de théologie allemand s’élève contre le système des indulgences promises par le Pape à tous les croyants qui donnaient l’argent pour la Basilique Saint de Mayence. Par la suite, le conflit qui l’oppose à la papauté continue de grandir : il finit par rejeter le dogme et la hiérarchie de l’Eglise catholique. Il défend l’idée d’une religion individuelle et écrit le premier programme de la réforme : il est à l’origine du protestantisme. Il sera soutenu par les princes allemands contre le Pape et contre l’empereur Charles QUINT. C’est un nouveau schisme dans la religion chrétienne qui est désormais partagé entre les catholiques, orthodoxes et les protestants.

      Quant à Calvin, à partir de 1533 en France, développe un protestantisme plus radical, plus sévère en demandant à ses adeptes un mode de vie plus austère, plus rigoureux. Il écrit en latin Institution de la religion chrétienne(1539) et traduit lui-même son livre en français en 1541 : il veut que tous les croyants et pas seulement les professeurs en théologie, puissent se faire une idée par eux-mêmes des questions religieuses.

     Pour ce qui est du catholicisme, il y a eu la contre-réforme ou réforme catholique. En effet, le Pape Paul III (1534-1539) comprend toute la gravité de l’affaire et entreprend la réforme de l’Eglise. Pour cela, il convoque un concile. Après de longues discussions, le concile qui s’est réuni à Trente, petite ville du Tyrol condamne les doctrines de Luther et de Calvin, maintient les croyances traditionnelles, affirme le rôle particulier des Prêtres et la valeur des  bonnes actions. Les Papes trouvent des auxiliaires précieux dans les ordres monastiques qui se réforment en rétablissant l’observation sévère de leurs règles et dans un ordre nouveau.

 

3.     Sur le plan artistique

         La renaissance artistique est une composante de la Renaissance qui est une période de renouveau littéraire, artistique et scientifique qui se produit en Europe au XVIe siècle. Un des aspects essentiels de la Renaissance en tant que période est le renouvellement des thèmes et de l’art en Europe après le Moyen-âge. Donner des repères chronologiques précis pour ce mouvement artistique est difficile. Il est couramment admis que la Renaissance artistique commence en Italie au XIVe siècle puis se diffuse dans le reste du continent, à des rythmes et des degrés  différents selon la géographie. Elle est le résultat de l’arrivée massive de scientifiques, architectes, artistes et intellectuels en provenance de la cours du Sultan. Les troubles qui sévissent à Constantinople incitent au départ. La fine fleure de l’ancien empire byzantin qui égayait la cours du sultan va importer en Europe l’astronomie, les mathématiques mais aussi la poésie et les arts graphiques.

      Alors qu’au Moyen-âge la création artistique était essentiellement tournée vers la religion chrétienne, la Renaissance artistique utilise les thèmes humanistes (tolérance, liberté de penser, paix, éducation visant l’épanouissement de l’individu, etc.) et de la mythologie antique. Le renouvellement de réflexion philosophique fournit aux artistes de nouvelles idées : avec le néoplatonisme, l’homme est au centre de l’univers. Les peintres et les sculpteurs n’hésitent plus à représenter la beauté des corps humains dénudés. L’étude des corps, le renouveau de la philologie avec LORENZO VALLA, permettent aux architectes de s’affranchir du style gothique. Ils utilisent les enseignements de Pythagore et de Vitruve pour élaborer leur plan. La pensée se libère progressivement des contraintes religieuses et se tourne vers les aspirations au bonheur, à la paix et au progrès. Les écrivains et les philosophes s’intéressent désormais à tous les domaines de la connaissance. Ils recopient et traduisent les manuscrits et recherchent les textes nouveaux. Ces idées renouvelées se diffusent sur le continent européen grâce à l’imprimerie et aux voyages des humanistes. Les premières bibliothèques sont créées telles que la Bibliothèque Apostolique Vaticane.

 

 

  1. III.    L’HISTORIOGRAPHIE EUROPEENNE PENDANT LA RENAISSANCE EUROPEENNE
    1. 1.  L’histoire à la période de la renaissance

    L’histoire à la Renaissance est une histoire humaniste qui se révèle critique et annonce déjà l’historiographie contemporaine. Les figures de proue de cette histoire sont les italiens Leonard BRUNI et Laurent VALLA à Naples. On peut leur adjoindre le français Jean BODIN. Avec eux, l’histoire se laïcise, devient nationale et aborde surtout sans crainte les problèmes de la critique. Les historiens de la Renaissance insistent sur la  valeur des sources et l’autorité des témoins et remettent en cause les thèses traditionnelles. VALLA  fut le premier à attaquer des documents diplomatiques et déclarer fausse la fameuse donation de Constantin. Ce n’est pas un effet de hasard, les hommes de la Renaissance avaient le goût de l’histoire qui devait alimenter leurs préoccupations du moment. Les humanistes découvrent l’Antiquité. D’autres par les nécessités de controverses religieuses obligeaient à un retour aux textes : il fallait s’appuyer sur une argumentation historique basée sur les preuves (dûment critiquées). La Renaissance, c’est aussi l’époque de l’affirmation de l’Etat moderne et national, qui éprouve le besoin pour s’assurer de l’exactitude des faits.

    Toute cette atmosphère entraine entraîne la constitution au XVIe et surtout au XVIIe siècle d’archives d’Etat. La narration tient encore une place très importante dans l’écriture de l’histoire. Mais peu à peu, la critique prend place dans la méthode historique et est synonyme de jugement de véracité. 

 

  1. 2.   Le développement de l’esprit critique dans l’écriture de l’histoire

Un de pionnier de la critique st l’anglais John MARSHAM qui révèle dans son histoire monastique de l   ‘Angleterre que les textes anciens peuvent contenir des mensonges. Papebroch constitue de son côté, dans les acta  sanctorum un véritable corps de doctrine critique. Mais c’est Hermann CONRING qui formule la règle d’or de la critique. Il invite à comparer des actes suspects avec des actes non doutés émanés de la même autorité. Le bénédictin Jean MABILLON va s’inspirer de la méthode comparative de Conring, tout en rejetant l’idée de Marsham selon laquelle l’aspect ancien d’un document est cause de suspicion, pour mettre en place une  méthode de critique des sources. Il fait remarquer que les solécismes de la langue des chartes ne doivent pas faire douter de leur authenticité et qu’ils peuvent être mêmes, si la fausseté du document n’est pas prouvée, des preuves de son ancienneté et des témoins de sa date. Pour avoir étudié les chartes, il conclut qu’une charte est vraie ou fausse selon qu’elle est ou n’est pas conforme aux usages diplomatiques déterminés par l’étude des chartes certaines. Avec la critique, l’érudition s’organise grâce aux antiquaires. L’historien de l’Antiquité Tite Live inspire le plus des historiens de la Renaissance et de l’époque Modernes. Les moines bénédictins de la congrégation de Saint Maur, à Saint Germain des Prés, sont au premier rang de ce mouvement de la (naissance de l’érudition). Parmi eux, Jean MABILLON qui publie un traité intitulé Ré diplomatica ouvrage, fondateur de la paléographie et de la diplomatie, fut l’un des historiens les plus célèbres de son temps.     

 

                     CONCLUSION

     Tout compte fait, l’époque de la Renaissance fut une époque importante dans l’évolution de l’historiographie européenne.  L’écriture de l’histoire à cette époque contraste avec les écrits des historiens du Moyen-âge qui réduisaient l’histoire à une branche de la théologie. Libéré de cet état de fait, l’histoire à l’époque de la Renaissance solidement rattachée à l’humanisme, doctrine dominante de l’époque s’améliore par la collecte et l’organisation des sources ainsi que le développement de l’esprit critique. Cependant, l’histoire recelait des insuffisances que les historiens de la Renaissance tenteront de lever.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                           BIBLIOGRAPHIE

  • Ø CLAUDE Q, (dir), les fondements du Monde contemporain, Paris 1996, 300p
  • Ø CHARLES-OLIVIER C, Historiographie, PUF, QSJ ? 126p
  • Ø CHRISTIAN D, FRANCOIS D, PATRICK G, Historiographies : concepts et débats, 2 vol, Paris, Folio-histoire, Gallimard, Paris 2010
  • Ø FERNAND B, Ecrit sur l’histoire, Paris, Flammarion, 1969.
  • Ø FRANCOIS D, L’histoire, Paris, Armand Colin, 2000.
  • Ø MICHEL DE CERTEAU, L’écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975.
  • Ø PHILIPP P, Aborder l’histoire, Paris, Seuil, 2000.
  • PHILIPP P, Introduction à l’historiographie, Paris, Berlin, 2009.
  • Ø ROBERT L, Histoire et sociologie en France : de l’histoire-science à la sociologie durkheimienne, Paris, PUF, 1998.

 

  • Ø MAGLOIRE SOME, Cours d’Initiation au Travail Historique (ITH), Koudougou, 2009-2010.

 

                                  RECHERCHE SUR INTERNET

  • www.google.fr.

 


24/09/2012
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Historiolographie africaine: la question de l'Egypte

PLAN

 

              Introduction

          I.            La naissance de l’historiographie africaine

1-      la condition de naissance

2-      Les pionniers de l’historiographe africaine 

 

        II.            La question de l’Egypte dans l’historiographie africaine

1-      Les conceptions d’une Egypte non africaine

2-      Les conceptions d’une Egypte africaine

 

      III.            Les acquis et les défis de l’historiographie africaine

1-      Les acquis

2-      Les défis

              Conclusion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                     Introduction

Pendant longtemps, des mythes et des préjugés de toute sorte ont caché au monde l’histoire réelle de l’Afrique. Ses fils se voient alors coller l’étiquette de barbare et de retardés sociaux .Selon la conception européenne il n’ya d’histoire qu’à travers l’écriture, ce qui laisse entendre que l’Afrique ne pouvait pas  avoir d’histoire. Cette situation a été à l’origine de la naissance d’une élite intellectuelle africaine. Soucieuse d’une reconnaissance historique africaine, cette élite se lance dans l’étude de l’Egypte Pharaonique qui aboutit à une vérité historique c’est-à-dire la réhabilitation des valeurs de la culture  africaine. Elle se donne pour tache la description raisonnée des divers moments du savoir historique, conquis de façon progressive, étape par étape,  grâce aux labeurs des générations de connaissances. De ce fait, qu’en est-il de la naissance de l’historiographie africaine ? Que peut-on dire de l’Egypte dans l’historiographie africaine ? Quels sont les acquis et les défis de l’historiographie africaine                                                                                                                                     

  1. I.                    La naissance de l’historiographie africaine

                                                     1-les conditions de naissance

Trois facteurs ont contribué favorablement à la naissance de l’historiographie africaine.  En effet, sur le plan politique l’histoire africaine telle qu’elle est présentée dans le volume 1 de Histoire générale de l’Afrique publié sous la direction de Joseph KI-ZERBO est assurément le résultat du combat mené conjointement par les élites du continent, les leaders nationalistes, les Européens de la nouvelle Histoire et l’UNESCO. Pour l’élite intellectuelle africaine et les leaders nationalistes, il s’agissait de réhabilité la dignité de l’homme Noir, de décoloniser l’histoire de l’Afrique.

En plus, sur le plan social, nous pouvons que le statut du colonisé a évolué très vite après la Seconde Guerre mondiale. La conférence de Brazzaville en 1944 et la création de l’Union française en 1946 permettent aux colonisés d’être promus au rang de citoyens français et de jouir une certaine vague de liberté (abolition du travail forcé, liberté d’association, de presse,…). La montée des aspirations à la liberté se fait plus forte notamment chez les étudiants africains en Europe qui vont leurs efforts dans  un élan panafricain.

Sur le plan culturel, des combats ont été également menés. C’est ainsi que la Société Africaine de Culture est créée en 1947, au même moment que l’Ecole de la Nouvelle Histoire a Paris ou elle dispose de Présence Africaine comme maison d’édition.  Après les indépendances le combat se poursuit aussi bien en Afrique que dans le reste du monde. En Afrique la création d’universités dans de nombreux  pays permet la formation de jeunes historiens. En Europe, on assiste à la création dans les grandes universités des départements  d’histoire africaine et à l’octroie des bourses aux étudiants africains. Des faveurs sont accordés  aux chercheurs européens afin de leur permettre de se consacrer efficacement à leurs recherches en Afrique. 

 

                                                     2-Les pionniers de l’historiographie africaine

Des spécialistes de divers pays se sont penchés sur l’histoire africaine. Ils se sont efforcés de dégager les données historiques qui permettent de mieux suivre l’évolution des différents peuples africains dans leur spécificité socioculturelle :

  • Les spécialistes européens :

COQUERY-VIDROVITCH : réflexion comparée de l’historiographie africaine de langue française et anglaise.

Yves PERSAN : spécialiste de l’histoire de l’Afrique en particulier du monde mandé, a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’Afrique.

Michel IZARD : spécialiste de l’histoire du bassin des volta et particulièrement des royaumes mossi.

CHRETIEN, Jean Pierre (dir) cahier d’études africaines

  •  : Les spécialistes africains

Théophile OBENGA : Origine commune de l’égyptien ancien du copte et langues  négro-africaines modernes d’ hier à demain

Aimé CESAIRE

HAMADOU  MAPATE DIAGNE

Ousmane SOCE Cheick ANTA DIOP: Parenté génétique de l’égyptien ancien et les langues négro-africaines 1977

Joseph KI ZERBO : Histoire générale de l’Afrique

ELIKIA  N’BOKOLO

Ibrahima BABA KAKE

 

  1. II.                  La question de l’EGYPTE

Il est admis par tous que l’EGYPTE, principalement le NIL entre le DELTA et la première cataracte (AXOUAN) a connu au quatrième millénaire avant notre ère,

Un développement multiforme qui fut a l’origine de la première civilisation historique du monde. Cependant, il se pose un pose un problème quant a son appartenance à l’Afrique.

 

  1. 1.      Les conceptions d’une Egypte non africaine

Très peu connue, l’Histoire de l’Afrique a été tenue pendent longtemps à l’écart de l’Histoire du monde .Le manque de connaissance a été accentué par l’image négative que le continent notamment sa partie au sud du Sahara a entretenu avec le mon méditerranéen. En effet à parcourir l’historiographie depuis l’antiquité, il y’a une constante qui se dégage : « L’Afrique est le souffre douleur de l’humanité ». Les récits bibliques  tendancieusement interprété font descendre  les noirs de  cham. Dans l’antiquité gréco-romaine tout une litanie de préjugés,  de mythes,  et de légende à travers certains récits d’auteurs anciens s’est bâti autour de l’image noire : un être abêti un sous homme.  Ses idées vont évoluer  jusqu’au  18e-19e siècle avec l’impérialisme européen. Des auteurs comme HEGEL vont jusqu’ affirmer que l’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvement de développement à montrer,  de mouvement historique en elle. Cependant,  l’Egypte est connue comme la première civilisation au monde. Ainsi les chercheurs pour qui l’Afrique n’a pas d’Histoire n’ont pas rattaché l’Egypte à l’Afrique.  Ils rattachèrent la civilisation et l’Histoire nord africaine à l’occident car selon eux, les ne peuvent être à l’origine d’une telle civilisation.                                                                                                                                     

Cependant cette conception n’a pas fait l’unanimité.                                                                                   

2. Les conceptions d’une Egypte africaine

Des chercheurs étrangers et africains ont effectué des recherches qui ont  permis de montrer que l’Egypte est une partie  de l’Afrique.  S’agissant de l’étude de l’Egypte ancienne et son appartenance à l’Univers  négro-africaine, Check ANTA DIOP écrit : « partant de l’idée que l’Egypte ancienne fait partie de l’Univers nègre, il fallait la vérifier dans tous les domaines possible : raciale ou anthropologique, linguistique,  sociologique, philosophique,  historique… si l’idée de départ est exacte l’étude de chacun de ces différent domaines doit conduire à la sphère correspondante de l’Univers nègre africain »l   

                         Avec l’étude du peuplement les chercheurs comme ELLIST SMITH, le savant français August MARLETTE ont prouvé avec des prélèvements sur des momies que les égyptiens étaient noirs. Cheick ANTA DIOP, lui-même a retravaillé sur certaines peaux de momies provenant de MARLETTE ET il est arrivé lui aussi au même résultat .Les nègres sont de l’Afrique et l’Egypte est en Afrique. Les nègres sont nés sous les tropiques de l’Afrique et ont habité assez tôt les plaines du Sahara pendent que dans le temps d’autres hommes venus des bords de le méditerranée abordèrent la vallée du Nil.IL formèrent probablement avec les Noirs des métisses, à l’origine de la race rouge de l’ancienne Egypte.                

                         Au niveau des arguments iconographiques, Champollion qui a étudié les bas reliefs du tombeau d’OUSERI 1er, énumère les races représentées et dit après avoir reconnu les égyptiens, frères de race des Ethiopiens (les Noirs).Cheick ANTA DIOP soutient que les représentations de DJOSER, NEFERTARI, RAMSES II sont des Noirs.

                         Pour ce qui concerne les arguments philosophiques, dans les textes anciens, qu’il soit Grecs ou Latin, les Egyptiens se percevaient comme des Noirs et les autres les décrivaient noirs. Dans la littérature  gréco-romaine, on relève que l’Egypte est perçu comme noir et berceau de toute sagesse ; comme en témoigne les écrits d’HERODOTE et ESEHYLE.                                                         

                         La population africaine actuelle a hérité de l’Egypte les langues et l’organisation socio politique ; on a conclu alors que les Noirs sont à l’origine de brillantes  civilisations.

 

  1. III.                LES AQUIS ET LES DEFIS DE LHISTORIOGRAPHIE AFRICAINE
  2. 1.      Les acquis

Avec la rédaction dune histoire générale de l’Afrique sous les auspices de l’UNESCO, l’historiographie africaine moderne connait  rapide progrès. Une comite scientifique internationale a été constituée pour l’élaboration de cette histoire générale de l’Afrique. Dans le cadre de cette activité, il a été recommande de reconsidérer l’Afrique de l’intérieur d’être attentif aux idées et aux civilisations, au longtemps des sociétés africaines, de faire connaitre les valeurs de la tradition orale, les multiples formes de l’art negre.

Ces principes de travail ont permis aux comites scientifique internationale de propose a l’UNESCO organisation de colloques, de rencontre entre spécialistes pour débattre de certains problèmes historiques africain.

Ce qui est capital pour l’historiographie africaine C’est  L’Unesco publie les communications et les débats de ses colloques et rencontres, constituant ainsi une documentation historique de grande valeur. Ces documents ont une grande importance sur le plan de la critique historique.

Nous ne pouvons passer sous silence de l’apport considérable de l’œuvre de CHEICH ANTA DIOP dans le domaine de l’histoire africaine. En effet, il a inaugure une démarche scientifique dans la recherche historique. Nous notons particulièrement l’introduction du temps historique dans l’étude des sociétés africaines, l’approche pluridisciplinaire avec l’usage des sciences auxiliaires.

En réalité, grâce aux nouvelles démarche historiques, la comparaison des langues négro-africaines et les de l’Egypte ancienne a permis d’établir l’apparente, chose qui n’est plus discutable avec  les faits linguistiques. La linguistique historique a été fonde par  THEOPHILE OBENGA qui est le suivant de CHEICK ANTA DIOP dans le but de la décolonisation de l’histoire africaine. Ainsi, ils ont pu combattre les idées africanistes euro centriques racistes.

 

  1. 2.      Les défis

Pour l’africaniste, l’Afrique noire tout contre fait un déchet matériel et moral. Cela ne doit pas être le cas pour les africains. La philosophie du néant propre a l’africaniste euro centrique est le plus grand danger aujourd’hui pour l’Afrique et les africains. La philosophie inspiratrice de la recherche africaine authentique doit être la source de la vie, la source du combat pour le triomphe de l’historiographie africaine. Les bases de cette historiographie étant posées, il faut consentir des efforts pour les pérenniser. Pour cela il faut ;

  • Une confiance en soi. En effet, on ne peut pas se développer, bâtir une Afrique nouvelle et contribuer a la construction de l’avenir de l’humanité en vivant psychologiquement et culturellement dans l’aliénation, la frustration, l’abandon, le compromis, la peur de soi et de l’autre, la recherche permanente de la tutelle intellectuelle africaniste. Pour se faire, l’Afrique doit œuvrer pour réhabilitation d’identité (mère de toutes les civilisations)
  • Faire des efforts, des travaux originaux pour essayer, non pas de décrire mais de comprendre l’esprit même de la civilisation pharaonique, des civilisations egyptonubienne. Il s’agit de la lecture de l’Egypte pharaonique, selon les paradigmes intrinsèques, interne approprier selon les culturels africains et selon les paradigmes gréco judaïque, indoeuropéenne, etc.…
  • Bâtir les antiquités classiques africaines a base d’égyptiens ancien et de meroitique, car l’Egypte pharaonique appartient à l’esprit africain. Il existe des humanités classiques chinoises, indienne, européenne (antiquité gréco-latine), arabo-musulmane. Il faut des humanités classique africaine bâti par les africains modernes, à partir de la lecture approfondie de leur patrimoine culturel ancestral. L’histoire de l’humanité est riche de tous les  héritages culturels, intellectuels, littéraires, scientifiques, spirituels, philosophiques de toute l’espèce  humaine. Il faut éviter l’empirisme, le fait pour le fait. L’étude du passe na de sens que si elle est  explicative, interprétative, signifiante. Elle a une fonction non seulement mémorielle ; ais bien plus une fonction culturelle. Aussi, elle na de valeur que si elle comporte un sens et se rapporte a la vie. Toutes les questions n’ont pas la même importance. Parfois un problème de moindre importance est grossi a cause de l’actualité, de l’aliénation culturelle qui est encore la notre. Il faut donc savoir être lucide et aller a l’essentiel.

 

 

 

CONCLUSION

En définitive, l’historiographie africaine a connu une grande évolution depuis les indépendances. Par mis les pionniers de cette historiographie, certains se sont intéressés a la question égyptienne et sont tous unanime que la civilisation égyptienne est negre.

Au regard des problèmes qui minent les sociétés africaines indépendantes, la solution serait de faire un retour aux ‘roots’, en allant de l’Egypte a Ife, au ZIMBABWE, a Djenne, a Tombouctou et ressurgir dans leur esprit des héros comme RAMSES, SOUNDJATA, OUEDRAOGO, CHAKA…

 

 

BIBLIOGRAPHIE

  • IBRAHIMA BABA KAKE : COMBATS POUR L’HISTOIRE A FRICAINE, PRESENCE AFRICAINE.
  • ZOSEPH  KI ZERBO : HISTOIRE GENERALE DE L’AFRIQUE.(DIR)
  • L’historien n°6 ORGANE D’EXPRESSION DU CLUB D’HISTOIRE DE L’UNIVERSITE DE OUAGUADOUGOU
  • GOOGLE.Fr
  • WIKIPEDIA

 


24/09/2012
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Histoire des luttes des noirs pour leur émencipation au Etats Unis

INTRODUCTION

L’histoire des Etats Unis est indissociable de celle de l’esclavage des Noirs. La traite des Noirs a été à l’origine de la présence des noirs sur le continent américain. Ceux-ci y seront confrontés à des conditions inhumaines voire un asservissement total de la part des blancs ; cause de la mort de nombreux d’entre eux. Cette situation sociale va amener les noirs à revendiquer leur liberté et leur droit civique par tous les moyens. Ces revendications seront un combat quotidien de tous les noirs américains depuis le début du XIXème jusqu’à la fin du XXème siècle. Pour la suite de notre travail nous allons d’abord évoquer les causes de la lutte des Noirs, ensuite nous nous attarderons sur les différentes révoltes et enfin les conséquences.

 

                                                                                        I-          LES CAUSES DES LUTTES  DES NOIRS

  1. 1.  LES CONDITION DE VIE DES ESCLAVES

 

-SUR LE PLAN SOCIAL :

  • les esclaves étaient considérés comme du bétail, de la marchandise. Il n'y avait aucune pitié, aucune compassion à leur égard, et cela durait souvent toute leur vie.
  • La nourriture des esclaves était essentiellement composée de bananes, de riz, d'ignames et rarement de viande. Elle n'était donc pas adaptée à un travail lourd.
  • Les maîtres avaient tous les droits et avaient toujours raison, ils dirigeaient la vie de ses esclaves à tous points de vue en décidant de leur avenir, de leur religion, en leur interdisant de parler de leur pays.  

Tant d'exemples cités ci-dessus prouvent que pour les maîtres, un esclave n'était pas vraiment un homme mais plutôt une "chose’’

-SUR LE PLAN PHYSIQUE ET MORAL: Les esclaves ont subi des violences morales et des violences physiques.

  • La violence morale commençait tout d'abord par le déracinement. C'est pourquoi de nombreux esclaves se sont suicidés. De plus, on les baptisait deux fois ; par cet acte, les esclavagistes s’appropriaient l'identité de leurs esclaves qui devaient subir bien d'autres humiliations.
  • La violence physique s'exprimait dans les mauvaises conditions de vie et de travail, sans oublier la sous-alimentation. Les châtiments et la répression pouvaient se présenter sous différentes formes : le fouet, les brûlures, les mutilations, l'enchaînement, la peine de mort. Par conséquent l'espérance de vie d'un esclave travaillant sur les plantations était réduite.

 

                                                                                                     I-      LES CONDITIONS DE TRAVAIL

 

-Le travail quotidien : Le travail épuisait les esclaves du matin tôt jusque tard dans la nuit. Aux Antilles, les esclaves étaient réveillés vers 5 h du matin par un claquement de fouet.  A midi, ils disposent de deux heures pour préparer leur repas et manger. Puis le travail reprend jusqu'a la tombée de la nuit. Vers minuit, épuisés, ils se jettent sur leur lit pour une courte nuit de sommeil.

-Le système de travail : Deux principaux systèmes de travail, parfois non exclusifs l'un de l'autre, ont coexisté au sein du système des plantations américaines : le task system et le gang system.  Il n'existait pas non plus de hiérarchie établie entre esclaves sur la base de l'appartenance à l'un ou l'autre de ces deux types de métiers. Si les domestiques étaient globalement mieux nourris et bénéficiaient de conditions de travail plus clémentes, ils subissaient aussi plus directement l'arbitraire des décisions et des châtiments des propriétaires.

Ces conditions de vie et de travail contraignantes seront à l’origine des révoltes des noirs.

 

                                                                                II-     LES MANIFESTATIONS

  1. 1.  Les révoltes individuelles

 Pour ne pas subir l'esclavage, les esclaves feignent la maladie ; certains pratiquent l'automutilation ; certaines mères sont allées jusqu'à tuer leur enfant nouveau-né. En outre la destruction des outils, c’est-à-dire des moyens de production, était une façon d'être au chômage, et de ne pas travailler. Il était aussi courant d'exercer des brutalités envers le bétail, afin que celui-ci soit hors d'état de travailler. Des esclaves pouvaient également abîmer les récoltes ou les semis, ce qui entraînait un gaspillage c’est-à-dire une baisse des rendements et donc, au final, de la richesse du planteur. Pour ne pas travailler certains esclaves fuyaient les plantations pour aller vivre dans les forêts et les marais.

 

 

 2- Révoltes collectives

Les révoltes collectives comprenaient les mutineries et les complots collectifs. En ce qui concerne les mutineries, elles étaient fréquentes à bord des négriers qui transportaient leur "marchandise" vers les Etats Unis ; à tel point qu'une partie d'entre elle était considérée, dès avant le voyage, comme perdue, pour cause de soulèvements. Les deux mutineries les plus retentissantes eurent lieu après l'abolition de la traite (1807).

Au titre des complots collectifs, nous retenons :

  • 1er complot d'Africains en 1663 dans le comté de Gloucester en Virginie ;
  • La 1ère révolte à être bien connue est celle de 1712 à New York où plusieurs esclaves complotèrent de se venger de leurs maîtres pour des traitements durs qu'ils avaient subis de leur part, en vue d'obtenir leur liberté. Ainsi, dans la nuit du 6 avril, ils mirent le feu à plusieurs habitations et tuèrent une dizaine de Blancs qui cherchaient à éteindre les incendies.
  • En 1791, l'esclave noir haïtien François Dominique Toussaint, dit Toussaint Louverture, prend la tête d'une révolte dans son pays. Ce soulèvement général, soutenu par les acteurs de la Révolution française, mène à l'abolition de l'esclavage en 1793. Le premier pouvoir noir autonome est constitué en 1800, lorsque T. Louverture prend le titre de gouverneur général de St Domingue. Les succès de cet ancien esclave devenu homme politique sont importants dans l'histoire des esclaves américains car ces derniers en eurent connaissance et placèrent Toussaint comme un exemple et voyait en sa réussite l'espoir de réussir eux aussi un jour un complot et de se libérer enfin.

Durant les années 1930, la NAACP organisa une bataille légale acharnée contre la discrimination notamment sur la ségrégation dans l’enseignement public.

En 1966, la SNCC annonça que le but du mouvement noir n’était plus les droits civiques mais le "Black Power" (pouvoir noir). Lors des Jeux Olympiques de 1968, pendant la remise des médailles, Tommie Smith et John Carlos, athlètes Noirs américains levèrent le poing ganté de noir et baissèrent la tête au son de l’hymne des Etats-Unis. Ils manifestaient contre la ségrégation raciale. Une nette tendance à l’action directe apparut dans les centres urbains du Nord, avec à sa tête les Black Muslims de Malcolm X. Ses idées devinrent de plus en plus populaires, surtout après son assassinat en 1965. Ses appels à l’auto défense armée reflétaient la colère généralisée des Noirs des villes qui se traduisit par des explosions de violence raciales en 1964 à Harlem ou en 1965 à Watts en Californie. Ces émeutes montrèrent surtout le déclin de l’influence de Martin Luther King et de ses méthodes pacifiques. De nouvelles organisations militantes telles que le Parti des Black Panthers, fondé par Huey P. Newton et Bobby Seale, se créèrent pour organiser le mécontentement des Noirs dans les villes.

 

 

                                                                                                  III-   LES CONSEQUENCES

  1. 1.  les impacts négatifs

Des mesures ont été prises pour lutter contre les révoltes des noirs :

-Dans les plantations : des mesures telles que le  système de gardes, rondes et couvre-feu propre à chaque plantation. En effet, un régisseur pour surveiller les travaux des champs, fouiller les cabanes des Noirs.

Les pouvoirs du planteur, du maître, qu'il délègue à un régisseur sont très étendus : il peut tout sur ses esclaves, sauf les mutiler ou les tuer sans motif. Des châtiments corporels sont administrés par le régisseur ou le maître, privations de sorties ou de laissez-passer ; travail supplémentaire ; diminution des rations ; emprisonnement ; pilori (en Louisiane et en Géorgie) ; mise aux fers (en particulier pour les fugitifs) ; marquage au fer rouge (idem) ; fouet. La cruauté était utilisée pour réprimer les révoltes.

-Au niveau local : une importante présence des forces armées pour maintenir l'ordre : troupes fédérales régulières et de maréchaussée et surtout des milices. Ce sont des gardes et des patrouilles locales organisées et obligatoires

Un tel déploiement devait inspirer crainte et respect aux esclaves et ainsi décourager tout espoir de révolte. Notons aussi que la résistance des femmes utilisant des moyens de contraception afin de limiter les naissances fut brisée par la violence, les viols. Des lois interdisaient aux Noirs de posséder des terres, de voter ou de se marier avec des Blancs, d’aller à l’école, de travailler dans des postes qualifiés, donc d’avoir des responsabilités

-Au niveau national : les codes noirs visent à empêcher le rassemblement des Noirs (interdit hors de la présence d'un Blanc) ; l'éveil d'une conscience collective (interdiction d'apprendre à lire et écrire, de distribuer des tracts, coller des affiches...); les relations entre esclaves noirs et Noirs affranchis (dont les droits étaient d'ailleurs bien inférieurs à ceux d'un homme blanc). Les codes noirs deviennent plus restrictifs et répressifs après chaque complot.

Exemples : après les événements de 1740, le code noir de Caroline du Sud devient le plus sévère de l'époque : interdiction de se réunir, de quitter la plantation sans autorisation, d'apprendre l'anglais, de gagner de l'argent grâce au commerce des produits de son lopin; surveillance renforcée.

En 1850, suite au renforcement de la propagande abolitionniste et à l'accroissement des activités du chemin de fer clandestin, les Sudistes obtiennent un renforcement de la loi sur les esclaves fugitifs : tout Noir soupçonné d'être fugitif peut être arrêté sans mandat et sans preuve de propriété. De plus, il est interdit d'héberger un esclave fugitif sous peine de sanction.

  1. 2.  les impacts positifs

Au  Sud, les révoltes des Noirs s’achèveront par sa ruine, l’abolition de l’esclavage et la consolidation des institutions des Etats-Unis. Le 1er Janvier 1863, le Président Lincoln proclama l’émancipation des esclaves du territoire rebelle et avec le vote du 13ème amendement, l’esclavage fut constitutionnellement aboli sur tout le territoire. Puis, les 14ème et 15ème amendements (en 1868 et 1870), qui garantissaient les droits civiques des Noirs, et leur égalité devant la loi avec les Blancs furent votés. Les protestations pour les droits civiques remportèrent de grands succès dans les centres urbains du Sud aussi grâce aux marche de la liberté en 1961-1962 et connurent leur apogée le 28 Août1963 lors d’une gigantesque manifestation non violente : la marche sur Washington. C’est là que le pasteur King, devant 250000 personnes prononça son fameux discours "I have a dream…" où il exprimait sa volonté de vivre dans une Amérique fraternelle où Blancs et Noirs se retrouveraient unis et libres. La lutte pour les droits civiques dans le Sud provoqua une montée de la fierté raciale et de la ferveur chez les Noirs dans tout le pays.

La 2ème Guerre mondiale fut l’occasion de grands changements dans la politique raciale nationale et rendit les Blancs plus conscients du danger des idées racistes. Au début de la guerre, la menace d’une marche des Noirs sur Washington, força le Président Roosevelt à émettre un décret-loi prohibant la discrimination raciale dans les industries de la défense et au gouvernement. Par la suite, les Noirs cherchèrent à obtenir une amélioration de leur condition par le service militaire.

La période de l’après guerre vît d’importants changements dans les relations raciales aux Etats Unis. La situation économique des Noirs s’améliora, même si leurs revenus restaient inférieurs à ceux des Blancs. En 1954, la Cour jugea à l’unanimité dans l’arrêt Brown que les établissements d’enseignements séparés étaient illégaux et ordonna aux écoles de cesser la ségrégation.
En dehors des revers, l’activisme Noir des années 60 obtint des gains politiques durables. A mesure que les résidents noirs des villes devenaient une minorité importante de l’électorat, parfois même une majorité, des candidats Noirs se mirent à remporter des élections. La 1ère femme sénateur Afro-Américaine, Carol Moseley Braun fut d’ailleurs élue en 1992 en Illinois. Dans les années 80, des maires Noirs furent élus à Chicago, Philadelphie, New York et dans d’autres villes de tout le pays. Plus récemment, Colin Powell occupa le poste de secrétaire d’Etat pendant 4 ans sous le 1er mandat du Président Bush après s’être illustré dans l’armée. Il a depuis été remplacé par Condoleeza Rice, également Afro-Américaine.
De nombreux Afro Américains sont des exemples de réussite de la lutte des noirs pour leur émancipation. On les retrouve dans tous les domaines : au cinéma, dans le secteur musical, dans le sport, en politique (Jesse Jackson, Barrack Obama), dans les affaires ou en matière de littérature.
La vie des Afro Américains s’est considérablement améliorée depuis l’esclavage. Toutefois, des progrès restent encore à accomplir afin que toutes les communautés soient sur le même pied d’égalité.

 

Conclusion

Au terme de notre analyse, il convient de noter que la lutte des noirs pour leur émancipation n’a pas débuté ex-nihilo. Elle tire ses causes des traitements violents qui leur étaient réservés. C'est à l'aune de ces violences que l'on peut mesurer le poids insupportable de l'esclavage. On assiste ainsi à des révoltes violentes tant individuelles que collectives dont les conséquences furent aussi positives que négative. La prévalence des impacts positifs, sera à l’origine de l’implication des Noirs dans la politique des Etats Unis.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

-Exposé Sandrine Brugot Maillard, les révoltes d’esclaves Noirs aux Etats-Unis

-Yasmina Yacou, La lutte des noirs pour les droits civiques aux Etats-Unis

- Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed, le mouvement Noirs au Etats-Unis

-Google

 

 

 

 

 


24/09/2012
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