Historiolographie européenne pendant la rennaissance
PLAN DE L’EXPOSE
INTRODUCTION
- I. DEFINITION ET ORIGINE DE LA RENAISSANCE
- 1. Définition
2. Origine
- II. LES GRANDS DOMAINES DE LA RENAISSANCE
- 1. Sur le plan politique
- 2. Sur le plan religieux
- 3. Sur le plan artistique
- III. L’HISTORIOGRAPHIE EUROPEENNE PENDANT LA RENAISSANCE EUROPEENNE
- 1. L’histoire à la période de la renaissance
- 2. Le développement de l’esprit critique dans l’écriture de l’histoire
CONCLUSION
INTRODUCTION
L’historiographie se définie comme étant l’histoire de l’histoire, la manière d’écrire l’histoire. Mais à partir du XVe siècle, l’historiographie a pris une autre tournure à travers un vaste mouvement de mutation politique, religieux et culturelle: c’est la période de la Renaissance. Considérée comme une nouvelle idéologie du monde, elle est animée par une soif de connaitre et de comprendre par les hommes de son temps. On assiste alors à la naissance d’un esprit critique dans tous les domaines. A présent, il convient pour nous d’étudier la nouvelle vision qu’a connue l’historiographie européenne pendant la Renaissance. Ainsi, qu’est-ce que la Renaissance? Quels sont les grands domaines de la Renaissance? Comment se présente l’historiographie européenne pendant la Renaissance?
I. DEFINITION ET ORIGINE DE LA RENAISSANCE
1. Définition
Le concept de Renaissance est difficile à définir. Selon Jean DELUMEAU, spécialiste de la Renaissance, le mot Renaissance nous est venu d’Italie et des Arts dès la fin du XIVe siècle.
Le terme Renaissance a été utilisé pour la première fois par Jules MICHELET en 1855 dans son volume consacré au XVIe siècle: La Renaissance. Puis ce terme a été repris en 1860 par l’historien de l’art suisse Jacob BURCKARDT (1818-1897) dans son livre Culture de la Renaissance en Italie.
Selon certains auteurs, cette période peut être plus ou moins longue: ainsi selon les auteurs, la Renaissance commence :
- Ø Avec PETRARQUE (1303-1374).
- Ø En 1415, avec la première implantation portugaise en Amérique du Nord.
- Ø Dans les années 1450, avec l’invention de GUTEMBERG.
- Ø EN 1453, chute de Constantinople : date retenue d’un point de vu académique français pour marquer la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance.
- Ø En 1492 : prise de Grenade qui marque la fin de la Reconquista espagnole alors que Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille éliminent le dernier royaume musulman de la Péninsule espagnole, puis découverte de l’Amérique par Christophe COLOMB.
Et finit :
- Ø Avec la mort de Charles QUINT(1558)
- Ø Avec la mort d’Henri IV en 1610.
- Ø Avec la mort de Shakespeare (1616).
- Ø Avec la mort de Galilée en 1642.
2. Origine
La Renaissance est une période historique qui eut comme origine la Renaissance italienne. En effet, la Renaissance naquit à Florence grâce aux artistes qui pouvaient exprimer librement leurs arts : une pré-renaissance se produisit dans plusieurs villes italiennes dès les XIIIe et XIVe siècles, se propagea au XVe siècle dans la plus grande partie de l’Italie, en Espagne, dans certaines enclaves d’Europe du Nord et d’Allemagne sous la forme de ce qu’on appelle la Première Renaissance, puis gagna l’ensemble de l’Europe au XVIe siècle.
Dans le courant du XVe et au XVIe siècle, ce mouvement permit à l’Europe de se lancer dans les expéditions d’envergure mondiale, connues sous le nom de Grandes Découvertes.
- II. LES GRANDS DOMAINES DE LA RENAISSANCE
1. Sur le plan politique
L’Europe politique de la Renaissance est marquée par deux mouvements souvent contradictoires, et parfois complémentaires. En premiers lieu, la formation de l’Etat moderne a commencé à la fin du Moyen-âge. Elle passe par l’efficacité administrative. La Renaissance se démarque des règlements suivants :
- Le contrôle de l’ordre social
- L’éveil du sentiment national
- La constitution d’une armée permanente
- La maitrise des frontières intérieures ou extérieures
- L’appropriation des territoires étrangers : elle prendra une forme
Inédite avec les grandes découvertes et l’exploitation des nouveaux mondes.
Mais cette Europe des Etats, achevés ou en devenir, est déchirée par une série de guerres provoquées par des ambitions monarchiques, des dissensions religieuse, de velléités d’indépendance et aussi par la politique de l’expansion de l’Empire Ottoman.
A l’aube de la Renaissance, l’Europe est très largement morcelée sur le plan politique. Elle commence à acquérir la physionomie dont elle conserva les traces jusqu’à l’époque de la Révolution française. Cette évolution se manifeste dans la création de trois Etats qui ont beaucoup influencé le système politique. Ce sont l’Italie, la France et l’Angleterre.
En Italie, à partir du XIVe siècle, les villes-Etats percevaient leurs propres impôts, assuraient leur défense, et élaboraient leurs propres lois en matière de commerce. Certaines villes-Etats, comme Florence à certaines époques, étaient constituées en républiques gouvernées par un conseil élu. Les membres du conseil étaient choisis parmi les gens du commun et dans les classes supérieures. Ce type de gouvernement était fort semblable à ceux de la Grèce et de la Rome Antique.
En théorie, le pouvoir des républiques était aux mains des citoyens. En réalité, les riches marchands, les nobles ou les ecclésiastiques étaient souvent détenteurs du pouvoir. Ainsi, à Florence au XIVe siècle, le véritable pouvoir était aux mains des dirigeants des grandes corporations, et pendant une longue période à partir de la première moitié du XVe siècle dans les mains de la famille Médicis dont les plus remarquables ont été Lorenzo de Medici(1449-1492) et Cosimo de Medici(1389-1464).
En France ainsi qu’en Angleterre la population se répartissait en trois principaux groupes:
- Les nobles qui généraient leurs terres et combattaient
- Les paysans qui travaillent la terre
- Les ecclésiastiques qui consacraient leur vie à Dieu
Dans les sociétés féodales, les paysans étaient pauvres et vivaient dans des conditions difficiles. Ils travaillent la terre et devaient payer un impôt en argent ou en nature à leurs seigneurs.
Dans un certain sens, les habitants des villes étaient mieux confortables même si les villes étaient des lieux bruyants et insalubres. Parfois, les plus riches avaient la possibilité de se livrer à d’autres activités. Les habitants des villes voulaient jouer un rôle dans la gestion des affaires de leurs villes-Etats. Dans certaines villes, les représentants du peuple siégeaient au conseil et exerçaient un réel pouvoir.
2. Sur le plan religieux
C’est pendant la période de la Renaissance qu’il y a eu Schisme dans la religion chrétienne : le catholicisme et le protestantisme.
En ce qui concerne le protestantisme, il y a eu des réformes en Europe (France et Allemagne) qui ont été à l’origine du protestantisme.
En 1517, Martin LUTHER, un moine et professeur de théologie allemand s’élève contre le système des indulgences promises par le Pape à tous les croyants qui donnaient l’argent pour la Basilique Saint de Mayence. Par la suite, le conflit qui l’oppose à la papauté continue de grandir : il finit par rejeter le dogme et la hiérarchie de l’Eglise catholique. Il défend l’idée d’une religion individuelle et écrit le premier programme de la réforme : il est à l’origine du protestantisme. Il sera soutenu par les princes allemands contre le Pape et contre l’empereur Charles QUINT. C’est un nouveau schisme dans la religion chrétienne qui est désormais partagé entre les catholiques, orthodoxes et les protestants.
Quant à Calvin, à partir de 1533 en France, développe un protestantisme plus radical, plus sévère en demandant à ses adeptes un mode de vie plus austère, plus rigoureux. Il écrit en latin Institution de la religion chrétienne(1539) et traduit lui-même son livre en français en 1541 : il veut que tous les croyants et pas seulement les professeurs en théologie, puissent se faire une idée par eux-mêmes des questions religieuses.
Pour ce qui est du catholicisme, il y a eu la contre-réforme ou réforme catholique. En effet, le Pape Paul III (1534-1539) comprend toute la gravité de l’affaire et entreprend la réforme de l’Eglise. Pour cela, il convoque un concile. Après de longues discussions, le concile qui s’est réuni à Trente, petite ville du Tyrol condamne les doctrines de Luther et de Calvin, maintient les croyances traditionnelles, affirme le rôle particulier des Prêtres et la valeur des bonnes actions. Les Papes trouvent des auxiliaires précieux dans les ordres monastiques qui se réforment en rétablissant l’observation sévère de leurs règles et dans un ordre nouveau.
3. Sur le plan artistique
La renaissance artistique est une composante de la Renaissance qui est une période de renouveau littéraire, artistique et scientifique qui se produit en Europe au XVIe siècle. Un des aspects essentiels de la Renaissance en tant que période est le renouvellement des thèmes et de l’art en Europe après le Moyen-âge. Donner des repères chronologiques précis pour ce mouvement artistique est difficile. Il est couramment admis que la Renaissance artistique commence en Italie au XIVe siècle puis se diffuse dans le reste du continent, à des rythmes et des degrés différents selon la géographie. Elle est le résultat de l’arrivée massive de scientifiques, architectes, artistes et intellectuels en provenance de la cours du Sultan. Les troubles qui sévissent à Constantinople incitent au départ. La fine fleure de l’ancien empire byzantin qui égayait la cours du sultan va importer en Europe l’astronomie, les mathématiques mais aussi la poésie et les arts graphiques.
Alors qu’au Moyen-âge la création artistique était essentiellement tournée vers la religion chrétienne, la Renaissance artistique utilise les thèmes humanistes (tolérance, liberté de penser, paix, éducation visant l’épanouissement de l’individu, etc.) et de la mythologie antique. Le renouvellement de réflexion philosophique fournit aux artistes de nouvelles idées : avec le néoplatonisme, l’homme est au centre de l’univers. Les peintres et les sculpteurs n’hésitent plus à représenter la beauté des corps humains dénudés. L’étude des corps, le renouveau de la philologie avec LORENZO VALLA, permettent aux architectes de s’affranchir du style gothique. Ils utilisent les enseignements de Pythagore et de Vitruve pour élaborer leur plan. La pensée se libère progressivement des contraintes religieuses et se tourne vers les aspirations au bonheur, à la paix et au progrès. Les écrivains et les philosophes s’intéressent désormais à tous les domaines de la connaissance. Ils recopient et traduisent les manuscrits et recherchent les textes nouveaux. Ces idées renouvelées se diffusent sur le continent européen grâce à l’imprimerie et aux voyages des humanistes. Les premières bibliothèques sont créées telles que la Bibliothèque Apostolique Vaticane.
- III. L’HISTORIOGRAPHIE EUROPEENNE PENDANT LA RENAISSANCE EUROPEENNE
- 1. L’histoire à la période de la renaissance
L’histoire à la Renaissance est une histoire humaniste qui se révèle critique et annonce déjà l’historiographie contemporaine. Les figures de proue de cette histoire sont les italiens Leonard BRUNI et Laurent VALLA à Naples. On peut leur adjoindre le français Jean BODIN. Avec eux, l’histoire se laïcise, devient nationale et aborde surtout sans crainte les problèmes de la critique. Les historiens de la Renaissance insistent sur la valeur des sources et l’autorité des témoins et remettent en cause les thèses traditionnelles. VALLA fut le premier à attaquer des documents diplomatiques et déclarer fausse la fameuse donation de Constantin. Ce n’est pas un effet de hasard, les hommes de la Renaissance avaient le goût de l’histoire qui devait alimenter leurs préoccupations du moment. Les humanistes découvrent l’Antiquité. D’autres par les nécessités de controverses religieuses obligeaient à un retour aux textes : il fallait s’appuyer sur une argumentation historique basée sur les preuves (dûment critiquées). La Renaissance, c’est aussi l’époque de l’affirmation de l’Etat moderne et national, qui éprouve le besoin pour s’assurer de l’exactitude des faits.
Toute cette atmosphère entraine entraîne la constitution au XVIe et surtout au XVIIe siècle d’archives d’Etat. La narration tient encore une place très importante dans l’écriture de l’histoire. Mais peu à peu, la critique prend place dans la méthode historique et est synonyme de jugement de véracité.
- 2. Le développement de l’esprit critique dans l’écriture de l’histoire
Un de pionnier de la critique st l’anglais John MARSHAM qui révèle dans son histoire monastique de l ‘Angleterre que les textes anciens peuvent contenir des mensonges. Papebroch constitue de son côté, dans les acta sanctorum un véritable corps de doctrine critique. Mais c’est Hermann CONRING qui formule la règle d’or de la critique. Il invite à comparer des actes suspects avec des actes non doutés émanés de la même autorité. Le bénédictin Jean MABILLON va s’inspirer de la méthode comparative de Conring, tout en rejetant l’idée de Marsham selon laquelle l’aspect ancien d’un document est cause de suspicion, pour mettre en place une méthode de critique des sources. Il fait remarquer que les solécismes de la langue des chartes ne doivent pas faire douter de leur authenticité et qu’ils peuvent être mêmes, si la fausseté du document n’est pas prouvée, des preuves de son ancienneté et des témoins de sa date. Pour avoir étudié les chartes, il conclut qu’une charte est vraie ou fausse selon qu’elle est ou n’est pas conforme aux usages diplomatiques déterminés par l’étude des chartes certaines. Avec la critique, l’érudition s’organise grâce aux antiquaires. L’historien de l’Antiquité Tite Live inspire le plus des historiens de la Renaissance et de l’époque Modernes. Les moines bénédictins de la congrégation de Saint Maur, à Saint Germain des Prés, sont au premier rang de ce mouvement de la (naissance de l’érudition). Parmi eux, Jean MABILLON qui publie un traité intitulé Ré diplomatica ouvrage, fondateur de la paléographie et de la diplomatie, fut l’un des historiens les plus célèbres de son temps.
CONCLUSION
Tout compte fait, l’époque de la Renaissance fut une époque importante dans l’évolution de l’historiographie européenne. L’écriture de l’histoire à cette époque contraste avec les écrits des historiens du Moyen-âge qui réduisaient l’histoire à une branche de la théologie. Libéré de cet état de fait, l’histoire à l’époque de la Renaissance solidement rattachée à l’humanisme, doctrine dominante de l’époque s’améliore par la collecte et l’organisation des sources ainsi que le développement de l’esprit critique. Cependant, l’histoire recelait des insuffisances que les historiens de la Renaissance tenteront de lever.
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RECHERCHE SUR INTERNET
- www.google.fr.
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