CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

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Historiolographie africaine: la question de l'Egypte

PLAN

 

              Introduction

          I.            La naissance de l’historiographie africaine

1-      la condition de naissance

2-      Les pionniers de l’historiographe africaine 

 

        II.            La question de l’Egypte dans l’historiographie africaine

1-      Les conceptions d’une Egypte non africaine

2-      Les conceptions d’une Egypte africaine

 

      III.            Les acquis et les défis de l’historiographie africaine

1-      Les acquis

2-      Les défis

              Conclusion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                     Introduction

Pendant longtemps, des mythes et des préjugés de toute sorte ont caché au monde l’histoire réelle de l’Afrique. Ses fils se voient alors coller l’étiquette de barbare et de retardés sociaux .Selon la conception européenne il n’ya d’histoire qu’à travers l’écriture, ce qui laisse entendre que l’Afrique ne pouvait pas  avoir d’histoire. Cette situation a été à l’origine de la naissance d’une élite intellectuelle africaine. Soucieuse d’une reconnaissance historique africaine, cette élite se lance dans l’étude de l’Egypte Pharaonique qui aboutit à une vérité historique c’est-à-dire la réhabilitation des valeurs de la culture  africaine. Elle se donne pour tache la description raisonnée des divers moments du savoir historique, conquis de façon progressive, étape par étape,  grâce aux labeurs des générations de connaissances. De ce fait, qu’en est-il de la naissance de l’historiographie africaine ? Que peut-on dire de l’Egypte dans l’historiographie africaine ? Quels sont les acquis et les défis de l’historiographie africaine                                                                                                                                     

  1. I.                    La naissance de l’historiographie africaine

                                                     1-les conditions de naissance

Trois facteurs ont contribué favorablement à la naissance de l’historiographie africaine.  En effet, sur le plan politique l’histoire africaine telle qu’elle est présentée dans le volume 1 de Histoire générale de l’Afrique publié sous la direction de Joseph KI-ZERBO est assurément le résultat du combat mené conjointement par les élites du continent, les leaders nationalistes, les Européens de la nouvelle Histoire et l’UNESCO. Pour l’élite intellectuelle africaine et les leaders nationalistes, il s’agissait de réhabilité la dignité de l’homme Noir, de décoloniser l’histoire de l’Afrique.

En plus, sur le plan social, nous pouvons que le statut du colonisé a évolué très vite après la Seconde Guerre mondiale. La conférence de Brazzaville en 1944 et la création de l’Union française en 1946 permettent aux colonisés d’être promus au rang de citoyens français et de jouir une certaine vague de liberté (abolition du travail forcé, liberté d’association, de presse,…). La montée des aspirations à la liberté se fait plus forte notamment chez les étudiants africains en Europe qui vont leurs efforts dans  un élan panafricain.

Sur le plan culturel, des combats ont été également menés. C’est ainsi que la Société Africaine de Culture est créée en 1947, au même moment que l’Ecole de la Nouvelle Histoire a Paris ou elle dispose de Présence Africaine comme maison d’édition.  Après les indépendances le combat se poursuit aussi bien en Afrique que dans le reste du monde. En Afrique la création d’universités dans de nombreux  pays permet la formation de jeunes historiens. En Europe, on assiste à la création dans les grandes universités des départements  d’histoire africaine et à l’octroie des bourses aux étudiants africains. Des faveurs sont accordés  aux chercheurs européens afin de leur permettre de se consacrer efficacement à leurs recherches en Afrique. 

 

                                                     2-Les pionniers de l’historiographie africaine

Des spécialistes de divers pays se sont penchés sur l’histoire africaine. Ils se sont efforcés de dégager les données historiques qui permettent de mieux suivre l’évolution des différents peuples africains dans leur spécificité socioculturelle :

  • Les spécialistes européens :

COQUERY-VIDROVITCH : réflexion comparée de l’historiographie africaine de langue française et anglaise.

Yves PERSAN : spécialiste de l’histoire de l’Afrique en particulier du monde mandé, a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’Afrique.

Michel IZARD : spécialiste de l’histoire du bassin des volta et particulièrement des royaumes mossi.

CHRETIEN, Jean Pierre (dir) cahier d’études africaines

  •  : Les spécialistes africains

Théophile OBENGA : Origine commune de l’égyptien ancien du copte et langues  négro-africaines modernes d’ hier à demain

Aimé CESAIRE

HAMADOU  MAPATE DIAGNE

Ousmane SOCE Cheick ANTA DIOP: Parenté génétique de l’égyptien ancien et les langues négro-africaines 1977

Joseph KI ZERBO : Histoire générale de l’Afrique

ELIKIA  N’BOKOLO

Ibrahima BABA KAKE

 

  1. II.                  La question de l’EGYPTE

Il est admis par tous que l’EGYPTE, principalement le NIL entre le DELTA et la première cataracte (AXOUAN) a connu au quatrième millénaire avant notre ère,

Un développement multiforme qui fut a l’origine de la première civilisation historique du monde. Cependant, il se pose un pose un problème quant a son appartenance à l’Afrique.

 

  1. 1.      Les conceptions d’une Egypte non africaine

Très peu connue, l’Histoire de l’Afrique a été tenue pendent longtemps à l’écart de l’Histoire du monde .Le manque de connaissance a été accentué par l’image négative que le continent notamment sa partie au sud du Sahara a entretenu avec le mon méditerranéen. En effet à parcourir l’historiographie depuis l’antiquité, il y’a une constante qui se dégage : « L’Afrique est le souffre douleur de l’humanité ». Les récits bibliques  tendancieusement interprété font descendre  les noirs de  cham. Dans l’antiquité gréco-romaine tout une litanie de préjugés,  de mythes,  et de légende à travers certains récits d’auteurs anciens s’est bâti autour de l’image noire : un être abêti un sous homme.  Ses idées vont évoluer  jusqu’au  18e-19e siècle avec l’impérialisme européen. Des auteurs comme HEGEL vont jusqu’ affirmer que l’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvement de développement à montrer,  de mouvement historique en elle. Cependant,  l’Egypte est connue comme la première civilisation au monde. Ainsi les chercheurs pour qui l’Afrique n’a pas d’Histoire n’ont pas rattaché l’Egypte à l’Afrique.  Ils rattachèrent la civilisation et l’Histoire nord africaine à l’occident car selon eux, les ne peuvent être à l’origine d’une telle civilisation.                                                                                                                                     

Cependant cette conception n’a pas fait l’unanimité.                                                                                   

2. Les conceptions d’une Egypte africaine

Des chercheurs étrangers et africains ont effectué des recherches qui ont  permis de montrer que l’Egypte est une partie  de l’Afrique.  S’agissant de l’étude de l’Egypte ancienne et son appartenance à l’Univers  négro-africaine, Check ANTA DIOP écrit : « partant de l’idée que l’Egypte ancienne fait partie de l’Univers nègre, il fallait la vérifier dans tous les domaines possible : raciale ou anthropologique, linguistique,  sociologique, philosophique,  historique… si l’idée de départ est exacte l’étude de chacun de ces différent domaines doit conduire à la sphère correspondante de l’Univers nègre africain »l   

                         Avec l’étude du peuplement les chercheurs comme ELLIST SMITH, le savant français August MARLETTE ont prouvé avec des prélèvements sur des momies que les égyptiens étaient noirs. Cheick ANTA DIOP, lui-même a retravaillé sur certaines peaux de momies provenant de MARLETTE ET il est arrivé lui aussi au même résultat .Les nègres sont de l’Afrique et l’Egypte est en Afrique. Les nègres sont nés sous les tropiques de l’Afrique et ont habité assez tôt les plaines du Sahara pendent que dans le temps d’autres hommes venus des bords de le méditerranée abordèrent la vallée du Nil.IL formèrent probablement avec les Noirs des métisses, à l’origine de la race rouge de l’ancienne Egypte.                

                         Au niveau des arguments iconographiques, Champollion qui a étudié les bas reliefs du tombeau d’OUSERI 1er, énumère les races représentées et dit après avoir reconnu les égyptiens, frères de race des Ethiopiens (les Noirs).Cheick ANTA DIOP soutient que les représentations de DJOSER, NEFERTARI, RAMSES II sont des Noirs.

                         Pour ce qui concerne les arguments philosophiques, dans les textes anciens, qu’il soit Grecs ou Latin, les Egyptiens se percevaient comme des Noirs et les autres les décrivaient noirs. Dans la littérature  gréco-romaine, on relève que l’Egypte est perçu comme noir et berceau de toute sagesse ; comme en témoigne les écrits d’HERODOTE et ESEHYLE.                                                         

                         La population africaine actuelle a hérité de l’Egypte les langues et l’organisation socio politique ; on a conclu alors que les Noirs sont à l’origine de brillantes  civilisations.

 

  1. III.                LES AQUIS ET LES DEFIS DE LHISTORIOGRAPHIE AFRICAINE
  2. 1.      Les acquis

Avec la rédaction dune histoire générale de l’Afrique sous les auspices de l’UNESCO, l’historiographie africaine moderne connait  rapide progrès. Une comite scientifique internationale a été constituée pour l’élaboration de cette histoire générale de l’Afrique. Dans le cadre de cette activité, il a été recommande de reconsidérer l’Afrique de l’intérieur d’être attentif aux idées et aux civilisations, au longtemps des sociétés africaines, de faire connaitre les valeurs de la tradition orale, les multiples formes de l’art negre.

Ces principes de travail ont permis aux comites scientifique internationale de propose a l’UNESCO organisation de colloques, de rencontre entre spécialistes pour débattre de certains problèmes historiques africain.

Ce qui est capital pour l’historiographie africaine C’est  L’Unesco publie les communications et les débats de ses colloques et rencontres, constituant ainsi une documentation historique de grande valeur. Ces documents ont une grande importance sur le plan de la critique historique.

Nous ne pouvons passer sous silence de l’apport considérable de l’œuvre de CHEICH ANTA DIOP dans le domaine de l’histoire africaine. En effet, il a inaugure une démarche scientifique dans la recherche historique. Nous notons particulièrement l’introduction du temps historique dans l’étude des sociétés africaines, l’approche pluridisciplinaire avec l’usage des sciences auxiliaires.

En réalité, grâce aux nouvelles démarche historiques, la comparaison des langues négro-africaines et les de l’Egypte ancienne a permis d’établir l’apparente, chose qui n’est plus discutable avec  les faits linguistiques. La linguistique historique a été fonde par  THEOPHILE OBENGA qui est le suivant de CHEICK ANTA DIOP dans le but de la décolonisation de l’histoire africaine. Ainsi, ils ont pu combattre les idées africanistes euro centriques racistes.

 

  1. 2.      Les défis

Pour l’africaniste, l’Afrique noire tout contre fait un déchet matériel et moral. Cela ne doit pas être le cas pour les africains. La philosophie du néant propre a l’africaniste euro centrique est le plus grand danger aujourd’hui pour l’Afrique et les africains. La philosophie inspiratrice de la recherche africaine authentique doit être la source de la vie, la source du combat pour le triomphe de l’historiographie africaine. Les bases de cette historiographie étant posées, il faut consentir des efforts pour les pérenniser. Pour cela il faut ;

  • Une confiance en soi. En effet, on ne peut pas se développer, bâtir une Afrique nouvelle et contribuer a la construction de l’avenir de l’humanité en vivant psychologiquement et culturellement dans l’aliénation, la frustration, l’abandon, le compromis, la peur de soi et de l’autre, la recherche permanente de la tutelle intellectuelle africaniste. Pour se faire, l’Afrique doit œuvrer pour réhabilitation d’identité (mère de toutes les civilisations)
  • Faire des efforts, des travaux originaux pour essayer, non pas de décrire mais de comprendre l’esprit même de la civilisation pharaonique, des civilisations egyptonubienne. Il s’agit de la lecture de l’Egypte pharaonique, selon les paradigmes intrinsèques, interne approprier selon les culturels africains et selon les paradigmes gréco judaïque, indoeuropéenne, etc.…
  • Bâtir les antiquités classiques africaines a base d’égyptiens ancien et de meroitique, car l’Egypte pharaonique appartient à l’esprit africain. Il existe des humanités classiques chinoises, indienne, européenne (antiquité gréco-latine), arabo-musulmane. Il faut des humanités classique africaine bâti par les africains modernes, à partir de la lecture approfondie de leur patrimoine culturel ancestral. L’histoire de l’humanité est riche de tous les  héritages culturels, intellectuels, littéraires, scientifiques, spirituels, philosophiques de toute l’espèce  humaine. Il faut éviter l’empirisme, le fait pour le fait. L’étude du passe na de sens que si elle est  explicative, interprétative, signifiante. Elle a une fonction non seulement mémorielle ; ais bien plus une fonction culturelle. Aussi, elle na de valeur que si elle comporte un sens et se rapporte a la vie. Toutes les questions n’ont pas la même importance. Parfois un problème de moindre importance est grossi a cause de l’actualité, de l’aliénation culturelle qui est encore la notre. Il faut donc savoir être lucide et aller a l’essentiel.

 

 

 

CONCLUSION

En définitive, l’historiographie africaine a connu une grande évolution depuis les indépendances. Par mis les pionniers de cette historiographie, certains se sont intéressés a la question égyptienne et sont tous unanime que la civilisation égyptienne est negre.

Au regard des problèmes qui minent les sociétés africaines indépendantes, la solution serait de faire un retour aux ‘roots’, en allant de l’Egypte a Ife, au ZIMBABWE, a Djenne, a Tombouctou et ressurgir dans leur esprit des héros comme RAMSES, SOUNDJATA, OUEDRAOGO, CHAKA…

 

 

BIBLIOGRAPHIE

  • IBRAHIMA BABA KAKE : COMBATS POUR L’HISTOIRE A FRICAINE, PRESENCE AFRICAINE.
  • ZOSEPH  KI ZERBO : HISTOIRE GENERALE DE L’AFRIQUE.(DIR)
  • L’historien n°6 ORGANE D’EXPRESSION DU CLUB D’HISTOIRE DE L’UNIVERSITE DE OUAGUADOUGOU
  • GOOGLE.Fr
  • WIKIPEDIA

 



24/09/2012
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