Les Etats Unis dans la guerre du Vietnam
PLAN
INTRODUCTION
- I. ORIGINES ET INTERVENTION DES ETATS UNIS DANS LA GUERRE DU VIETNAMIENNE
- Les origines de la guerre.
- L’interventionnisme des Etats Unis dans le conflit du Sud (1954).
- Les Etats Unis s’engagent dans la guerre au Nord(1964).
- Les Etats Unis dans le conflit terrestre au Sud(1965)
- II. ENLISEMENT
- La guerre du Vietnam au centre des élections American
- Les contestations aux Etats Unis.
- NIXON et son plan de désengagement progressif.
- III. CONSEQUENCES
- La chute de Saigon.
- Les pertes Humaines.
- Les pertes matérielles.
- Les conséquences de la guerre pour les Etats Unis.
CONCLUSION
Références Bibliographiques
- www.google.com
- www.yahoo.fr
INTRODUCTION
La guerre du Vietnam, c’est le conflit en Asie du Sud-est, le Vietnam du Sud soutenu par les Etats Unis et le Vietnam du Nord, soutenu par l’union soviétique. La guerre a commencé peu de temps après la conférence de Genève qui avait provisoirement divisée le Vietnam en deux à partir du 17ème parallèle en 1954 :d’un côté la République Démocratique du Viêt Nam(Nord) et de l’autre côté la République du Viêt Nam (Sud). Elle commença par une guerre civile entre vietnamiens et fini par un conflit international en plein contexte de guerre froide avec bien entendu l’implication direct des Etats Unis.
Ainsi, notre travail consistera à faire ressortir les origines de cette guerre et l’intervention des Etats Unis dans ce conflit, puis les réactions entrainées par cette intervention aux Etats Unis et enfin les conséquences de cette guerre.
- I. ORIGINES ET INTERVENTION DES ETATS UNIS DANS LA GUERRE VIETNAMIENNE.
- 1. Les origines de la guerre.
La guerre du Vietnam est en partie, un héritage de la colonisation française qui prit fin en 1954 avec la défaite humiliante de la France à Dien Bien Phu et l’acceptation des accords de Genève. Les élections prévues par cette conférence pour 1956 au Vietnam du Sud pour la réunification du Vietnam ont été annulées par le président Ngo Dinh Diem. L’annulation de Diem fut annoncée par Ho Chi Minh (président du Vietnam du Nord), qui s’attendait à une grande victoire des communistes. Après 1956, le gouvernement de Diem fut confronté à une forte opposition des Viet Cong, la guérilla communiste. Pourtant, même avec l’aide de l’armée américaine, Diem à été incapable de réprimer ces Viet Cong, qui avaient pour organisation politique le FNL(le Front National de Libération du Sud Vietnam) fondé par Ho Chi Minh en 1960. Les Etats Unis ayant peur de la contagion communiste dans tout le Sud-est asiatique, se lancèrent dans la guerre pour repousser les communistes du Nord.
- 2. L’interventionnisme des Etats Unis dans le conflit au Sud(1954)
Au sud (l’Etat du Vietnam), sous la pression américaine, la France nommait Ngô Diêm comme chef du gouvernement en 1954 sous la présidence de l’empereur Bao Dai. Avec le soutien du président américain Eisenhower, son gouvernement refusait les élections générales initialement prévues. De ce fait, dès Août 1955, Ngô Dinh Diêm déclarait que son pays ne se considérait pas lié en aucune façon par les accords de Genève dont il n’avait pas été signataire. Les Etats Unis déclaraient ne pas reconnaitre la République Démocratique du Viêt Nam, déclarant également ne pas avoir été signataire des accords. Entre temps, devenu chef d’Etat après le référendum truqué contre Bao Dai, Ngô Dinh Diêm proclamait la naissance de la République du Vietnam(RVN) le 24 Octobre 1955et instaurait un régime nationaliste et anticommuniste. Durant cette même année, les Etats Unis mettaient en place à Saigon une mission militaire chargée d’assumer complètement l’organisation et l’entrainement de l’armée de la République du Viêt Nam.
- 3. Les Etats Unis s’engagent dans la guerre au Nord(1964)
Le nouveau président américain Lyndon Johnson, annula le retrait des troupes, augmente le contingent et demanda l’aide de plusieurs alliés des Etats Unis, notamment la Corée du Sud et l’Australie. Cette implication grandissante était motivée par la peur des menaces de l’élargissement du communisme. Le 30 Janvier 1964, un nouveau coup d’Etat a eu lieu au Sud. Minh restait le chef officiel mais le pouvoir réel est passé aux mains du général Nguyên Khanh. En Mai ont commencé des raids américains sur le Laos pour tenter de couper la piste Hô-Chi-Minh. Soute aux incidents du golfe du Tonkin les 2 et 3 août, le congrès des Etats Unis approuva la résolution du golfe de Tonkin le 7 août qui offrait au président Lyndon Johnson, la possibilité de « prendre toutes les mesures nécessaires pour faire échec au communisme »
- 4. Les Etats Unis dans le conflit terrestre au Sud(1965)
Le 6 Février 1965, 300Viêt Cong ont attaqué le camp Holloway, à Pleiku provoquant la mort de huit(8) américains. En Février, le général Khan fut éliminé. Le 10 Février, le Viêt Cong attaqua Qui Nhon et provoqua la mort de 21 américains. Deux bataillons de missiles sol-air Hawk furent installés sur la base de Da Nang très proche de la frontière de la République Démocratique du Viêt Nam. Lyndon Johnson franchit une nouvelle étape le 13 du même mois en ordonnant des raides aériens plus étendus sur le Nord (Opération Rolling Thunder). En raison de mauvaises conditions météorologiques, les raids aériens ne commenceront que le 2 Mars. Cette opération durera trois(3) mois et déversera un demi-million de tonnes de bombes. Le 7 Mars, Johnson ordonna le déploiement terrestre d’une brigade de 3500 Marines en vue de protéger la base de Da Nang, celle-ci débarqua le lendemain. Le 9 Mars, Johnson autorisa l’usage du napalm.
En Avril 1965, la République Démocratique du Viêt Nam décréta la mobilisation générale et décida de faire intervenir des unités régulières de l’armée populaire vietnamienne au Sud. Simultanément, et à l’issu de l’opinion publique américaine, le Pentagone et le président Johnson prirent la décision d’engager les Etats Unis dans la bataille terrestre au Sud avec pour ordre une mission offensive de « recherche et destruction » (search and destroy) afin d’écraser la rébellion. En Juin, le général Nguyên Vân Thiêu, nommé chef de l’Etat par un comité militaire avec le général Nguyên Cao Ky comme premier ministre. En Juillet, le président Johnson annonça que les forces américaines seraient portées à 125000 hommes. En Octobre se déroula le premier combat terrestre entre Américains et soldats réguliers du Nord à Pleme sur les plateaux du Centre-Annam, culminant en la bataille de la vallée de la Drang. En Décembre 1965, les effectifs américains étaient de 185000 hommes. En Mai 1966, une rébellion militaire pro-bouddhiste a éclaté à Da Nang. En Décembre, les effectifs américains étaient de 390000 hommes. S’y ajoutaient 8000 Sud-Coréens et 4000 Australiens. Pendant toute l’année 1966, les bombardements se sont poursuivis sur la République Démocratique du Viêt Nam.
En Janvier 1967, ont eu lieu les premiers engagements américains dans le « Triangle de Fer »au Nord-ouest de Saigon ou étaient infiltrés de nombreux éléments Viêt Cong (dans les tunnels de Cû Chi notamment). Article détaillé : Tunnels de Cû Chi. Pendant toute l’année 1967, les bombardements se sont poursuivis sur la République Démocratique du Viêt Nam. Les effectifs américains stationnés au Sud étaient de 510000 hommes auxquels s’ajoutaient 30000 autres formations de la 7ème flotte américaine. L’Armée de la République du Viêt Nam(ARVN) était composée de 700000 hommes. Enfin, s’ajoutaient 48000 Sud-Coréens, 10000 Thaïlandais et 4000 Australiens payés sur le budget américain.
- II. ENLISEMENT.
- 1. La guerre du Vietnam au centre des élections américaines.
En 1968, le président Lyndon Johnson début sa campagne de réélection. Un membre de son propre parti, Eugène McCarthy, se présente contre lui pour l’investiture sur une plate-forme anti-guerre. McCarthy perd les premières élections primaires dans le New Hampshire, mais il provoque la surprise en réalisant un score élevé contre le sortant. Le coup porté à la campagne de Johnson, combiné à d’autres facteurs, le mène à annoncer qu’il retire sa candidature, lors d’un discours télévisé surprise le 31 Mars. Il y annonce conjointement le démarrage de pourparlers à Paris avec le Viêt Nam.
Se saisissant de l’opportunité causée par l’abandon de Johnson, Robert Kennedy brigue alors l’investiture sur une plate-forme anti-guerre. Le vice président de Johnson, Hubert Humphrey, se porte également candidat, promettant de continuer d’aider le gouvernement de la République du Viêt Nam.
Robert Kennedy est assassiné durant cet été, et McCarthy est incapable de contrer le soutien dont Humphrey jouit dans l’élite du parti. Humphrey gagne l’investiture de son parti, et se présente contre Richard Nixon dans les élections générales. Pendant sa campagne, Nixon dit avoir un plan secret pour terminer la guerre.
- 2. Des contestations aux Etats Unis.
Le 15 Avril 1967, de 100000 à 200000 personnes défilent à New York contre la guerre. A centre Park, plusieurs centaines de jeunes détruisent leurs papiers militaires. D’autres fuient au Canada pour échapper à la guerre. Le 21Octobre 1967, une marche sur le Pentagone réunit plus de 100000 personnes. En Avril 1968, des étudiants occupent le campus de l’Université Columbia ; ils sont évacués par la police le 30, ce qui entraine une guerre de protestation jusqu’à l’été 1968. Le 22-30 Août 1968, des affrontements à Chicago opposent des étudiants à la police lors de la convention du Parti démocrate. Les étudiants américains s’insurgent contre la guerre du Viêt Nam. D’autres universités prennent position contre la guerre, comme celle de Berkeley en Californie.
- 3. NIXON et son plan de désengagement progressif.
Richard Nixon est élu président et démarre à compter de Janvier 1969 sa politique de lent désengagement de la guerre. Le but est d’aider progressivement la République du Viêt Nam à mettre en place son propre armée et qu’elle puisse se défendre de ses propres moyens. Cette politique devient la clé de voûte de la « doctrine Nixon »
Appliquée au Viêt Nam, la doctrine devient la « vietnamisation »déjà effectuée par les Français (qui l’appelaient « le jaunissement de la guerre ») dès 1949 avec la création un l’Etat Vietnamien de Saigon et son « armée nationale ». Le but de la vietnamisation est de permettre à l’armée de la République du Viêt Nam de tenir de mieux en mieux contre le Front National de Libération du Sud Vietnamien et l’armée de la République Démocratique du Viêt Nam, et surtout, de ne plus faire subir autant de pertes à l’armée américaine. Cela doit aussi donner selon le mot de Henry Kissinger, « l’intervalle nécessaire » au désarmement des troupes américaines. Les soldats de la République du Viêt Nam resteront formés par les Américains.
Il faut signaler que 200000 membres du Front National de Libération du Sud Vietnamien et soldats de la République Démocratique du Viêt Nam, ont fait défection entre 1968 et 1975. En 1968, l’armée de la République du Viêt Nam se montait à 900000 hommes.
- III. LES CONSEQUENCES
- 1. La chute de Saïgon.
Début Avril, la région de Saïgon est encerclée. Après une quinzaine de jours de combat acharné, le président Thiêu démissionne le 21Avril et est remplacé par le vice président Trân Vân Hurong, lui-même remplacé par Durong Vân Minh le 28Avril, surnommé « le président de trois(3) jours ». Après que les communistes ont refusé toutes négociations, Durong Vân Minh ordonne la reddition des troupes de l’Armée de la République du Viêt Nam le 30 Avril, qui est acceptée par la République Démocratique du Viêt Nam, tandis que des hélicoptères américains surchargés évacuent la ville et que les premiers boat people font leur apparition. Le 30 Avril, lorsque le dernier hélicoptère décolle du toit de l’ambassade des Etats Unis à Saigon, des milliers de candidats à l’exil se pressent encore dans les jardins. Plus de 305000 réfugiés finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large.
Cette scène de panique à Saigon, le 30 Avril 1975 sur le toit de l’ambassade des Etats Unis à Saigon est bien connue. Le gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Viêt Nam, gouvernement du Viêt Cong s’installe à Saigon.
- 2. Les pertes humaines.
Des millions de Vietnamiens sont morts des conséquences de la guerre. Les registres officielles sont difficilement consultables, quand ils existent, et nombreux parmi les tués furent littéralement déchiquetés par les bombardements. Il est ainsi très difficile de s’accorder exactement sur ce qui doit compter comme »victime de guerre du Viêt Nam » ; des gens sont encore aujourd’hui tués par des sous-munitions non explosés et des mines, particulièrement les bombes à sous-munitions. Les effets sur l’environnement des agents chimiques, tels que l’agent orange, qui était un défoliant très utilisé par les Américains, ainsi que les problèmes sociaux colossaux causés par la dévastation du pays après tant de morts ont certainement réduit la durée de vie de beaucoup de survivants. Par ailleurs, la contamination d’une partie de sols entraine aujourd’hui encore de graves problèmes de santé (malformations à la naissance, hypertrophie, rachitisme, cancer des poumons et de la prostate, maladies de la peau, du cerveau, et des systèmes nerveux, respiratoire et circulatoire, cécité, diverses anomalie à la naissance) surtout dans les campagnes. Les estimations de pertes les plus basses, basées sur les déclarations (à présent reprises) du Nord Viêt Nam étaient autour de 1,5 million de Vietnamiens tués. Le Viêt Nam a annoncé le 3 Avril 1995qu’un total 1 million de combattants et 4 millions de civils avaient été tués durant la guerre. La validité de ces chiffres n’a généralement pas été contestée.
Les pertes du Sud Viêt Nam sont estimées à 255000 militaires et 430000 civils tué, dont 80000 en 1974, soit plus que toute autre année de guerre, alors que les forces américaines avaient été évacuées. Le bilan pour les forces armées américaines est estimé à 58177 soldats tués et 153000blessés pour un total de 8744000 militaires ayant participé à un moment ou à un autre à ce conflit. Sur les 46852 soldats australiens qui ont participé à la guerre du Viêt Nam, 492 ont été tués et 2398 ont été blessés. Le nombre des morts à partir de 1965 jusqu’à la fin du conflit au Viêt Nam se situerait au-delà de 3 millions. Des estimations diverses déclarent que le nombre de victimes suite à la répression et à l’exode après 1975 dépasse le demi-million dont 65000 à 100000 exécutions par le régime communiste, 1500000 à 175000 prisonniers disparus et le reste étant des boat-people.
- 3. Les pertes matérielles.
Concernant les pertes aériennes nord Vietnamienne, 202 MIG furent abattus en combats aériens par 174 avions américains entre Avril 1965 et Janvier 1973. Concernant les hélicoptères utilisés pour la première fois à une très grande échelle dans un conflit, plus de 10000 engins américains ont été engagés au total durant la durée de cette guerre avec un maximum instantané de 2850 en 1968. Le nombre de pilotes d’hélicoptères tués ou disparus s’élève à 2181 dont 1905 pour l’US Army. Si l’on ramène les hélicoptères abattus par l’action ennemie au nombre de sortie on obtient un ratio de 1 pour 18000.
Les opérations entre 1961 et 1975 coûteraient 533milliards USD (valeur 2005) aux Etats Unis.
- 4. Les conséquences de la guerre pour les Etats Unis.
Au début de la guerre du Viêt Nam, l’armée américaines, bien qu’utilisant la conscription lance de nombreuses campagnes de recrutements, ce qui a pour effet le départ de nombreux jeunes pour le conflit. De retour chez eux, les militaires américains, encouragés à leur départ, se retrouvent la plupart du temps montrés du doigt par l’opinion publique après la désastreuse couverture médiatique de ce long conflit.
Après la guerre, les conséquences politiques sont importantes, les gens ont moins confiance dans leur gouvernement pour gérer une guerre. Avec le scandale du Watergate, cela a paralysé pendant plusieurs années la politique étrangère des Etats Unis et compromis le lien entre l’Etat et la population. Plus de deux millions de Vietnamiens du Sud quittent leur pays dans des conditions dramatiques. Ils constituent une force économique aux Etats Unis et ailleurs.
CONCLUSION
En somme, la guerre du Viêt Nam qui opposa de 1959 à 1975 le Nord au Sud Vietnamien, sanctionna aussi bien la défaite du Sud que celle américaine. Cette guerre prit fin avec la Chut de Saigon et l’installation du gouvernement du Viêt Cong à Saigon.
Divisé depuis 1954, le Viêt Nam fut réunifié de la frontière de Chine à la pointe de « Camou »le 2 Juillet 1976 pour créer la « République Socialiste du Viêt Nam ». Saigon est renommé Hô Chi Minh, ville en l’honneur du président du Nord Viêt Nam. Cette guerre fut aussi considérée comme la première défaite militaire de l’histoire des Etats Unis et impliqua plus de 3,5millions de jeunes américains envoyés au front entre 1965 et 1972.
Les techniques matérielles de la peinture et de la sculpture
PLAN
INTRODUCTION
I- LES TECHNIQUES MATERIELLES DE LA PEINTURE
1-Définition et origine de la peinture
2-Les différentes techniques de la peinture
3-Les différents supports
4-Les différents procédés
II- LES TECHNIQUES MATERIELLES DE LA SCULPTURE
1-Définition de la sculpture
2-Les techniques de la sculpture
a- Le modelage
b- La taille
c- L’assemblage
d- La stéréo-lithographie
3-Les matériaux
4-Les types de sculptures
a- La sculpture extrême
b- La sculpture éphémère
5-Les formes de sculptures
a- Le relief
b- La ronde-bosse
CONCLUSION
INTRODUCTION
Depuis l’apparition de l’homme jusqu’ à nos jours, différentes manifestations artistiques ont accompagné sa vie. En effet l’objectif de l’art à travers la peinture, la sculpture tout comme les autres arts peut être la recherche de l’esthétique voire dénoncer certains maux de la société. C’est dans cette optique que le travail qui nous incombe concerne les techniques matérielles de la peinture et de la sculpture.
Au cours de notre analyse nous tenterons de donner la définition, l’origine de la peinture ainsi que ses différentes techniques matérielles avant d’évoquer l’étude de la sculpture en donnant sa définition; son origine et ses différentes techniques.
I- LES TECHNIQUES MATERIELLES DE LA PEINTURE
1- Définition et origine de la peinture
Le mot peinture vient du latin ‘’pingere’’, ’’pictus’’ : broder, d’où ‘’pictor : peintre’’ et ‘’pictura : peinture’’, ’’pigmentum : couleur’’, ’’la peinture est donc l’art et la technique de l’expression, figurative ou non, par les formes et les couleurs, dans les deux sens de la toile du panneau, de la feuille de papier, du mur…’’
Les plus anciennes traces montrant l’emploi d’une technique picturale furent trouvées dans les grottes préhistorique(Chauvet, Lascaux et Altamira).Les peintures rupestres furent réalisées à partir d’ocre, d’argiles de charbons ou de craies réduites en poudre et mélangés à de l’eau ou d’autres liquides comme des sécrétions humaines telles la salive ou du sang animal. Plusieurs techniques étaient employées pour appliquer la peinture, soit avec les mains, soit en utilisant une brosse rudimentaire dont on a trouvé des vestiges dans les grottes, soit en vaporisant la peinture avec la bouche. L’évolution de la peinture est liée à l’évolution des techniques mais aussi à l’évolution de la perception du monde par les hommes.
2- Les différentes techniques de la peinture
Parmi les principales techniques, nous pouvons citer :
- La fresque ou peinture à la chaux pratiquée depuis l’antiquité et redécouverte à la renaissance ;
- La tempera apparue au moyen âge
- La peinture à l’huile apparue à la fin du moyen âge
- L’aquarelle, longtemps technique d’étude, devenu à partir du XIXe siècle et surtout fin xxè siècle, une technique à part entière.
- La gouache, variante opaque de l’aquarelle, beaucoup pratiquée en milieu scolaire.
- La peinture acrylique et la peinture vinylique apparues au début des années 1950.
Trois(03) éléments sont à la base de chacune de ces techniques, nous avons : Les pigments, des substances colorantes généralement insolubles, qui ne s’imprègnent pas tels quels sur le support sur lequel on applique sont les mêmes quelque soit la technique et qui définissent l’étendue de la palette colorée ;
Le liant, élément servant à mêler et à enrober la poudre de pigment afin de former une pâte épaisse ou fluide qui se laissera fixer sur le support, diffère selon la technique et qui définit sa spécificité.
Le support de la peinture qui doit être adapté à chaque technique selon sa nature et ses compatibilités.
3- Les différents supports
Le support est le matériau sur lequel est apposée la peinture. Dans le domaine artistique les supports sont variés :
- Le mur pour la fresque
- La toile qui a remplacé le bois à la renaissance convient bien aux peintures en pâte (peinture à l’huile, acrylique).Les deux doivent subir une préparation à l’aide d’un enduit ou apprêt. Le papier est le support privilégié des peintures à l’eau (aquarelle, gouache) et du pastel (sec ou gras).
4- Les différents procédés
Certains procédés picturaux sont étroitement liés à l’utilisation d’une technique picturale spécifique ; jusqu’à parfois devenir la marque d’un artiste ou d’une époque. Nous avons :
- Le sfumato de Léonard de Vinci a été élaboré grâce à la peinture à l’huile.
- Les empâtements, possibles à l’huile (et aujourd’hui à l’acrylique), furent prisés par les impressionnistes.
- La technique ‘alla prima’ est pratiquée à l’huile et à l’acrylique.
- L’action painting (Jackson Pollock) est née avec l’apparition de la peinture acrylique.
- La technique mouillée sur mouillée est propre à l’aquarelle contemporaine.
II- LES TECHNIQUES DE LA SCULPTURE
1- Définition de la sculpture
La sculpture est une activité qui consiste à concevoir et réaliser des formes en volume, en relief, soit en ronde-bosse, en haut-relief, en bas-relief ; par modelage, par taille directe, par soudure ou assemblage.
Le mot ’’sculpture’’ vient étymologiquement du latin <<sculpere>> qui signifie <<taille>>ou<<enlever des morceaux à une pierre>>.Cette définition, qui distingue <<sculpture>>et<<modelage>>, illustre l’importance donnée à la taille de la pierre dans la civilisation romaine. Au Xe siècle, on parle d’<<ymagier>>et la plupart des temps, le travail du sculpteur est un travail d’équipe avec un maitre et des tailleurs de pierre (voir architecture romane et art roman).Plusieurs équipes travaillent simultanément sur les grands chantiers des cathédrales.
2- Les techniques de la sculpture
a- Le modelage
L’idée de modelage fait tout de suite penser à la pâte à modeler que l’on travaille si facilement avec les doigts. C’est la technique la plus primitive et la plus directe de mise en forme d’un solide plastique, en l’occurrence la terre ou l’argile (grès, porcelaine, ou faïence).Le modelage en terre n’a cessé d’être pratiquée au fil des siècles. Dans un bon nombre des cas, il a permis au sculpteur de préciser sa pensée. Il a rarement eu un caractère définitif à cause de sa fragilité mais à partir de la renaissance, il se voit attribuer un caractère privilégié puisque le sculpteur exécute tous ses modèles en terre et donne à reproduire ses œuvres à des mouleurs, fondeurs ou praticiens (agrandisseurs).
Beaucoup d’artistes modernes en quête de nouveauté emploient pour leurs créations des matériaux inattendus : des tôles, des pièces métalliques et même des matières plastiques La méthode consiste à ajouter de la matière d’un ou plusieurs centres qui deviendront <<l’âme>>de la sculpture. Cette technique du modelage s’applique aux matériaux dits <<plastiques>>. C’est-à-dire susceptibles d’être déformer de façon réversible sous l’effet de forces minimes (l’argile, la cire, le plâtre et des pâtes à modeler diverses). A tout moment de la matière peut être retirée ou ajoutée; les<<repentirs>> sont permis (jusqu’à un certain point). Cependant la souplesse du matériau permet d’enregistrer les impressions les plus fugitives avec une liberté totale. La limitation principale du matériau réside dans sa résistance souvent assez faible. Le séchage lent de la sculpture est l’étape suivante pour l’argile et le plâtre, le refroidissement pour la cire et la cuisson pour l’argile sèche
b- La taille
La taille, dont le principe est de souscrire, à l’aide d’un outil persécuté par un galet (préhistoire) ou une massette, des éclats dans une matière dure pour dégager de sa gangue une forme : il existe deux techniques fondamentales de taille pour sculpter la pierre ou le bois :
La taille directe, sans croquis préalable ni modèle et qui tient compte de la forme originelle du bloc pour faire émerger une forme imaginée par le sculpteur, et la taille avec mises aux points, qui recopie fidèlement un modèle à partir de mesures exactes.
c- L’assemblage
L’assemblage consiste à assembler des objets divers lieux ou du quotidien ensemble pour former une sculpture unique.
d- La stéréo-lithographie
La stéréo-lithographie, ou prototypage rapide, permet de créer un volume d’après des données informatiques crées ex-nihilo ou scannées d’après un modèle réel en trois dimensions.
3- Les matériaux
Traditionnellement, les matériaux utilisés en sculpture sont généralement d’origine minérale, la pierre (marbre, granite, calcaire, jade) ; le ciment (qui peut être moulé) ou le béton (en taille directe dans la période de prise). L’argile (porcelaine, terre cuite, pâte fumo qui sèchent ou four ou la terre glaise qui sèche à l’air libre en 24heures), mais peuvent également être en métal (bronze, acier, aluminium, étain) et encore d’origine animale tel l’ivoire et végétale tel le bois, certains fruits, légumes ou cucurbitacées (la citrouille, d’halloween).
La sculpture moderne et contemporaine utilise également le textile (déjà utilisé depuis le XVIe siècle, comme sur <<Marietta>>, le verre, le sel, le sable : (les châteaux de sable), la glace, l’eau, les cristaux liquides et d’autres matériaux fabriqués par l’homme, tels que les matières plastiques, et en particulier les PMM (polymétacrylate de méthyle) connus sous des noms déposés comme Plexiglas ou Altuglas, ainsi que n’importe quel objet trouvé. Le papier mâché est également et extrêmement économique et les techniques de réalisation de sculpture avec ce matériau sont simples à mettre en œuvre. Aussi, les possibilités d’association avec d’autres matières sont quasi illimités.
Dans les derniers écrits, Joan Muo affirme même qu’à l’avenir, on pourrait imaginer des sculptures utilisant les gaz comme matériaux. Lui faisant écho, Louis Leygues, dans son discours de réception de Nicolas Schöffer à l’académie des Beaux-arts, définissait ainsi la sculpture.
4- Les types de sculptures
a- La sculpture extrême
Dès le début du XXe siècle, on note chez plusieurs artistes une forte envie de se dissocier du naturalisme, réalisme et l’art figuratif : <<ce n’est pas la forme extérieure des choses qui est réelle, mais leur essence. A partir de cette vérité, personne ne peut exprimer la réalité en imitant la surface externe des choses>>(Brancusi).
Si Brancusi est l’incontestable fondateur de la sculpture moderne et le maitre, la réduction afin de parvenir à la forme artistique pure, Marcel Duchamp est <<l’inventeur>> des ready-made. Brancusi, suit systématiquement, l’esprit primordial et les principes fondamentaux de la forme, la dégageant des aspects éphémères, accidentels ou contingents. Le ready-made est un objet trouvé, considéré par son caractère esthétique comme une œuvre d’art. La réalisation d’un ready-made consiste, en effet à choisir un objet manufacturé et le désigner, donc le définir, comme œuvre d’art. La démarche initiée par Brancusi et Duchamp a donné naissance à une grande partie de pratiques artistiques modernes et contemporaines tels que le non-figuratif, l’assemblage, l’accumulation, l’installation, le in-situ, le concept Hundertwasser, le concept Gaudi, le concept Botano, et plusieurs autres.
b- Sculpture éphémère
Elle consiste à faire de la sculpture sur glace. Par exemple chaque année, au début de février, se déroule à l’occasion du festival de la neige de Sapporo un grand concours de sculpture sur glace. En France, l’équivalent est le festival de Valloire, et au Québec, celui du Carnaval de Québec, sculpture de sable sur la cote belge.
5- Les formes de sculpture
On distingue deux grandes catégories de sculptures à savoir le relief et la ronde-bosse.
a- Le relief
Le relief est une sculpture qui demeure attachée à un arrière-plan, se dressant hors de cet arrière-plan, Se dressant hors de cet arrière-plan. Selon le degré de projection des figures au dessus du plan, les reliefs sont qualifiés différemment : le relief écrasé (stacciato relievo) : dont le relief est très faible. Les contours des figures finement incisés (ex certains reliefs assyriens). Notons que dans la catégorie du relief nous distinguons :
- Le bas relief (basso-relievo) : l’avancée d’une figure hors du plan est inférieure à la moitié de son volume, sans contre dépouille. Le moyen ou demi-relief (mezzon-relievo): L’avancée de la figure hors du plan est égale ou légèrement supérieure à la moitié de son volume, avec parfois de légères-contre-dépouilles.
- Le haut relief (alto-relievo) les formes sont quasiment complètes(en ce qui concerne leur volume), mais elles restent attachées au fond. Certaines parties(les membres, la tête) sont complètement détachées et en contre-dépouille.
- L’intaille est un relief où le sujet est incisé dans l’épaisseur de la surface plane. Celle-ci a été utilisée par les égyptiens, d’où le nom de<<relief égyptien>>. Un autre nom de l’intaille est<<relief comme l’anaglyptique>> les parties les plus hautes de la figure affleurent à la surface, tandis que leurs contours sont profondément entaillés de façon à accentuer l’impression de volume. C’est en quelque sorte un procédé de gravure.
b- La ronde-bosse
La ronde-bosse est une sculpture conçue de façon à pouvoir être observée de tous les côtés, ou presque tous les côtés. La ronde-bosse repose souvent sur le sol ou sur un socle. Elle est parfois logée dans une niche.
CONCLUSION
En somme, nous pouvons dire que la peinture et la sculpture occupent une place importante dans le domaine de l’art. Elles ont subi des modifications multiples sur le plan technique et matériel dans le temps et dans l’espace à des époques bien précises dans l’histoire. Les œuvres sculptées en bois, en pierre, en ivoire de même que la peinture ont souvent montré le mode de vie et la culture de certains peuples. Dans le domaine de l’art, la peinture et la sculpture ont servi de sources aux historiens pour l’écriture de l’histoire des peuples.
Les sociétés à pouvoir centralisé
INTRODUCTION
Situé au carrefour des routes caravanières, les pays de la HAUTE –VOLTA actuel BURKINA FASO furent, très tôt, convoités par les pays industrialises d’EUROPE à la fin du XIX ième siècle. Ils furent l’objet d’une rivalité vive entre l’Allemagne, l’Angleterre et la France qui voulaient chacun les occuper. En effet, la colonisation étant dans son principe une extorsion de richesse et de travail, elle portait en soi les causes de son rejet subit de la part des colonisés. C’est ainsi que les peuples des pays de la Haute- Volta constitués des sociétés à pouvoir centralisé et lignagère menèrent une résistance aux colons. De ce fait notre étude portera sur celle des sociétés à pouvoir centralisé. Pour mieux approfondir notre réflexion, nous ferons d’abord une brève présentation des sociétés à pouvoir centralisé, ensuite nous donnerons les causes et les formes de ces résistances et enfin nous analyserons les conséquences de celles-ci.
I. PRESENTATION DES SOCIETES A POUVOIR CENTRALISE
1. AU MOOGHO
a. LE ROYAUME DE OUAGADOUGOU
A la fin du XIIIème siècle, un fils de Naaba ZOUNGR ANA soumis les Nyonyossé des régions de Zignaré, Boussouma, Boulsa, La-todin. Lorsqu’ il devient roi de Tenkodogo à la mort de Naaba Ouédraogo, il avait déjà constitué le royaume d’Oubritenga qui s’appellera plus tard le royaume de OUAGADOUGOU dont Oubri fut le premier MOOGO NAABA.
b- LE ROYAUME DE YATENGA
Fondé à la fin du XVI siècle par YADEGA, le royaume de YATENGA était beaucoup moins étendu. Plusieurs villes furent tour à tour sa capitale, la derniere fut OUAHIGOUYA au XVIIième siècle.
Les moosi de Yatenga avaient pour voisins les Habés ou les Dogons, habitants des falaises situées entre Bandiagara et Hombori. Ce peuple a toujours conservé son indépendance et, de nos jours encore il a gardé de curieuses coutumes.
c. LE ROYAUME DE TENKODOGO
Les fondateurs des royaumes du Yatenga et Ouagadougou sont des descendants de Ouédraogo fondateur du royaume de Tenkodogo. Situé au Sud-est du Burkina Faso actuel, le royaume de Tenkodogo fut le premier royaume des Moosi, descendants des dagomba et des Mampoursi, venus du royaume de Gambaga au début du XIIIième siècle.
2. LES ROYAUMES GOULMANTIEBA
Les royaumes Goulmantieba ont été fondes à partir du XVIème siècle .Les Burkimba venus, de la rive gauche du Niger et conduit par Diaba Lompo en firent les fondateurs.la communauté goulmantié actuel est née du métissage entre les Burkimba et les autochtones Goulmantieba.
Au XVIIIième siècle le Goulma était bien organisé, il comprenait des royaumes indépendants et des royaumes autochtones, unis par la culture et la fidélité au Numbado.
3. L’EMIRAT PEULH DU LIPTAAKO
Le Liptaako a été fonde au début du XIXième siècle par les peulhs Féroobé.c’était un Emirat ; le roi gouvernait selon la loi du Coran.il régnait sur une société divisée en couches distinctes. L’élevage, l’agriculture et le commerce constituaient les principales richesses du pays.
II.LES CAUSES DE LA RESISTANCE
- 1. LES CAUSES POLITIQUES
La politique des amendes, il existait deux types d’amendes : l’amende de guerre et celle politique. La première qui sanctionnait les défaites des indigènes au temps de la conquête, fut remplacée par la seconde qui punissait les actes de résistance. L’application de la justice française ajouta aux deux exemples cites un troisième type d’amende : la judiciaire. Perçut au début de la colonisation en nature, grains et animaux sur pied, les amendes de guerre facilitèrent le ravitaillement des colonnes.les populations participèrent par ce biais à l’autofinancement de la répression.
2. LES CAUSES ECONOMIQUES
Il n’existait pas de rôle d’impôt au début de la colonisation, les résidents prélevaient grains et animaux en fonction des besoins des troupes d’occupation. Mais l’expansion territoriale du domaine colonial français à la fin du XIXième siècle, accrut fortement les dépenses de fonctionnement des colonies, nécessitant une organisation fiscale plus structurée.par une loi du 13 avril 1900,le parlement établit le principe selon lequel : «toutes les dépenses civiles, y compris celle relative à la gendarmerie, serait à la charge des budgets coloniaux ».pour ce faire, les territoires firent appel au financement obligatoire par les populations, à travers des recettes divers.
Parmi les recettes des budgets, les contributions directes et principalement l’impôt personnel intervenant pour une part importante qui alla croissant. Conformément aux arrêtés des 3 juillet et 14 novembre 1903, tous les indigènes des deux territoires militaires étaient soumis aux paiements annuel d’un impôt personnel ou impôt de capitation dont le taux est fixé en 1904 de 0,50 à 4,50f varia dans le temps et d’une région à l’autre.
3. LES CAUSES SOCIALES
Comme les amendes de guerre, l’impôt de capitation, les prestations ou corvées accompagnèrent la colonisation dans sa phase d’installation et participèrent par la suite à la croissance de ses structures. Fondées sur le principe du travail gratuit ou peu rémunéré dû par les indigènes à l’administration, les prestations entaient effectuées par voie de réquisition et couvraient des domaines variés : travaux de construction et maintenance des travaux administratifs, ouverture et entretien des routes, partage du ravitaillement et du courrier, ainsi que tous les travaux nécessaires au développement des infrastructures coloniales.
IV.LES FORMES DE RESISTANCES DES SOCIETES A POUVOIR CENTRALISE
L’infériorité technologique de la population voltaïque face aux armes à feu des colonnes françaises, les obligea à adopter des formes de résistances semblables d’une région à l’autre. Toutes pratiquèrent la « stratégie défensive de la dispersion ». Si l’on a pu noter des combats de front mossi aux forces de conquête ou de répression, les indigènes utilisèrent de préférence le harcèlement, des méthodes de guérilla qui permettaient à leur armement rudimentaire d’obtenir quelques succès. Très vite cependant la supériorité des armes coloniales imposa partout la trêve et les populations se retranchèrent dans des méthodes de luttes non violentes connues sous l’appellation de résistance passive. Nous tenterons ici une analyse des deux formes de résistances : la passive et l’active.
- 1. LA FORME ACTIVE
Cette première forme de résistance se manifesta lors de la prise de Ouagadougou.
En effet à l’approche de la capitale, selon le rapport de Voulet, il aurait dépêché auprès du Moogho Naaba un émissaire. Le souverain aurait refusé d’entendre cet ambassadeur, et l’aurait chassé après l’avoir fait molester. Lorsque l’envoyer est venu rendre compte, la colonne n’était plus qu’à 7 ou 8 Km de Wagadougou. De nombreux cavaliers mossis ont alors fait feu sur eux, tandis que des fantassins leur lançaient des flèches. Le combat s’est engagé et la colonne française traversa de vive force les nombreux villages qui les séparèrent de Wagadougou et de la demeure du Naaba.
A cinq du soir , toute résistance était anéantie et le pavillon français était hissé sur le Dionfoutou de Bokary qui s’est enfui avec les siens vers Bakata c'est-à-dire dans l’Est de Lallé.
- 2. LA FORME PASSIVE
La forme la plus élémentaire de la résistance pacifique était le refus d’obéissance aux ordres, se traduisant par le non paiement de l’impôt, le non présentation de porteurs et de prestataires, ou l’absence de volontaires pour guider les colonnes. Les rapports contiennent de nombreux exemples de ces actions couramment menées dans l’ensemble des pays étudiés. Une autre manifestation de la résistance passive fut le rejet par les populations des chefs nommés par l’administration marquant par là un grave défi à l’autorité du commandant. Nous avons rencontré ce fait au Yatenga lorsque l’administrateur de Ouahigouya se mêla des problèmes de successions pour écarter les «fils de Sagha » du pouvoir. Le refus de l’obéissance au chef imposé pouvait parfois dégénéré en action violente. Ainsi en 1900, les chefs installés par le capitaine Amman dans le KIRPISI (région située à l’Ouest de la piste Ouagadougou-Yako) furent chassés par les villageois. Quand elles ne chassèrent pas ces chefs importuns, les populations utilisèrent d’autres méthodes pour échapper à leur autorité, aux répressions et aux corvées. Parmi celles-ci, l’émigration vers les territoires français voisins ou vers les colonies anglaises de la Gold Coast et du Nigeria. Exemple des peulhs du Liptaako fuyant vers Sokoto.
Ils se pratiquaient chez les populations voltaïques une forme de résistance pacifique que méprisèrent les coloniaux pour son caractère irrationnel mais dont les indigènes n’attendaient pas moins d’efficacité. Il s’agit des sortilèges appelés maraboutage, ou de vœux prononcés sur les autels des ancêtres demandant leur protection contre le pouvoir des blancs, avec la promesse de leur résister pour toujours. Les marabouts et autres féticheurs de renom pratiquèrent à la demande des gens, un grand nombre de « sacrifices » pour « attacher » l’esprit des blancs en vue de s’attirer ses faveurs ou pour les chasser du pays. En 1900, le Naaba de Tibi, village situé à une trentaine de km de Boulsa, envoya aux résidents de Ouagadougou un colis macabre contenant le cadavre d’un enfant. Ce sortilège destiné à expulser les européens du Mossi fit parait-il une forte impression sur la population.
IV.LES CONSEQUENCES DE LA RESISTANCE
- 1. LES CONSEQUENCES POLITIQUES
A ce niveau les populations perdent leur indépendance. Elles se soumettent, en effet, à l’autorité de l’administration française .Elles paient de ce fait de fortes amendes de guerres. Tous les chefs de la résistance sont soit condamnés à la déportation, soit tués. Ce fut le cas du chef de Tokuna (Djakpangou).
- 2. LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES
A ce niveau de lourdes amendes de guerres (or et cauris) ruinent les populations. Les opérations militaires et la mobilisation freinent la mise en valeur des terres, réduisent la production agricole, l’activité des artisans, ralentissent les échanges commerciaux entre les populations locales. Les échanges avec les traitants européens sont imposés.
- 3. LES CONSEQUENCES SOCIO-CULTURELLES
Sur ce plan, la défaite provoque une crise de confiance et un affaiblissement du pouvoir traditionnel (sorciers, féticheurs, chefs). Elle prépare la pénétration de religion monothéiste comme le christianisme et le syncrétique(le harrisme) dans les régions animistes.
CONCLUSION
La conquête française a rencontré une vive résistance dans les pays du Burkina. Les peuples du Burkina en particulier ceux à pouvoir centralisé (Ouagadougou, Yatenga, Gulmu, Tenkodogo, Liptaako) se sont battus avec courage pour sauvegarder leur liberté et leur intégrité territoriale. Mais leur courage et leur détermination n’ont pu empêcher l’occupation. Cependant ils ont laissé une véritable leçon de patriotisme à leurs descendants.
BIBLIOGRAPHIE
-JEANNE- MARIE KAMBOU –FERRAND ,peuples voltaïques et conquêtes coloniales(1885-1914)Burkina Faso, éd Acct /l’harmattan, collection racine du présent .
-LIVRE D’HISTOIRE CM1, INSTITUT PEDAGOGIQUE DU BURKINA.