CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

l'A.O.F et la communauté franco-africaine

PLAN

 

                                                                         INTRODUCTION

 

                                        I-L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE : HISTOIRE ET FONCTIONNEMENT 

                                                                 1-HISTOIRE

                                                                 2-FONCTIONNEMENT

 

                                          II-LA COMMUNAUTE FRANCO-AFRICAINE

                                                                1-LA CONDITION DE NAISSANCE

                                                                2-ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

 

                                    III- L EXPLOITATION ECONOMIQUE

                                                                     1-LA FISCALITE

                                                                     2-EXPLOITATION ET PILLAGE : TYPOLOGIE

                                                                     3-LA MACHINE DE GUERRE ECONOMIQUE

                                                                     4-LA PLACE DES AFRICAINS DANS L’ECONOMIE

                                                                                       CONCLUSION

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                          

 

                                                                      INTRODUCTION

                           Au XIXe siècle, les visées impérialistes des puissances européennes les poussèrent à la conquête de l’Afrique. La colonisation, facilitée par l’action des explorateurs et des missionnaires ne s’est pas passée sans heurts. En effet les africains opposèrent une résistance farouche à la pénétration coloniale mais la suprématie des colonisateurs eut raison sur eux. Ainsi tous les territoires du continent furent conquis et pacifiés dès 1895 et on assiste à la création de grand ensemble. 

                           C’est sous cet ordre d’idée que la France ayant pu faire la jonction de ses colonies de la cote à ses possessions du soudan au sud du Sahara crée l’AOF. L’AOF est une désignation géopolitique qui émane de l’orientation territoriale sur le plan économique, politique et sociale des territoires colonisés. C’était un groupe d’économie créé par le décret du 16 juin 1895. Et comme son nom l’indique, l’AOF est situé à l’ouest du continent africain, occupait une superficie d’environ 4633985 km². Elle est limitée à l’EST par la colonie italienne de la Lybie, la colonie soudanienne de la Grande Bretagne ainsi que de l’Afrique Equatoriale. Au Nord se trouve le désert saharien. Au sud nous avons le Nigeria et à l’Ouest elle s’ouvre sur l’océan atlantique. Avec l’évolution politique, économique et sociale au sein de  cet ensemble des projets de réformes seront opérés par la métropole juste pour assurer ses intérêts et maintenir sa domination qui va aboutir à la communauté franco-africaine.  

                Ce périple nous mènera d’abord à la découverte de l’AOF sous l’angle historique et son mode de fonctionnement. Ensuite, nous percerons le mystère de la communauté franco-africaine et enfin nous évoquerons la question de l’organisation économique de  l’AOF.

I-L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE: HISTOIRE ET FONCTIONNEMENT

                     1-HISTOIRE

             L’Afrique occidentale française est une fédération regroupant entre 1895 et 1958 huit colonies françaises d’Afrique de l’Ouest avec pour objectif de coordonner sous une même autorité, la pénétration coloniale française sur le continent africaine. L’AOF allait ainsi orienter l’évolution économique, politique et sociale des territoires concernés. Elle fut constituée en plusieurs étapes et réunit la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français, la Guinée, le Niger, la Haute Volta et le Dahomey soit près de 25 millions de personnes au moment de sa dissolution.

              La loi du 20 Mars 1894 institue un véritable ministère des colonies, chargé de centraliser la gestion des colonies en remplacement du sous secrétariat d’Etat existant auparavant. Tous les territoires appartenant à la France ou protégés par elle hors d’Europe en relève désormais et les administrateurs sont formés par l’école coloniale. Une nouvelle entité territoriale: l’Afrique occidentale française est alors créée le 16 juin 1895 par l’union du Sénégal, du Soudan Français, de la Guinée et de la Cote d’Ivoire dans un premier temps.

Le gouverneur général de l’AOF qui est aussi le gouverneur du Sénégal réside à saint Louis. Le premier nommé à ce poste est Jean Baptiste Chaudié. Le 29 juillet 1901, la banque du Sénégal devient la banque de l’Afrique Occidentale. Créé sous forme de société anonyme, elle dispose de privilège d’émission et avait déjà quitté Saint Louis pour Dakar. En 1902, c’est la capitale elle même qui transférée à Dakar et elle y restera établie jusqu’à la dissolution de la fédération. Depuis 1895 le gouverneur du Sénégal assume aussi la fonction du gouverneur général de l’AOF. Après sept années de fonctionnement, il devient évident que la charge est trop lourde et les deux postes sont alors dissociés.

Un arrêté de 1903 établit la création du système scolaire en AOF et en 1904, la création et la formation d’un corps d’inspecteurs de l’enseignement est à l’origine de la future école William Ponty en 1916.

En 1904, on dénombre 06 colonies : Le Sénégal, Haut Sénégal et Niger, la Mauritanie, la Guinée, la Cote d’Ivoire et le Dahomey. Les troupes noires en provenance de ces pays sont mises à contribution pendant la première guerre mondiale et en 1917, Blaise Diagne, élu député en 1914 est chargé du recrutement des tirailleurs sénégalais.

                     En 1923, la ligne de chemin de fer reliant Dakar au Niger atteint Bamako ; symbole de l’avancée coloniale. En septembre 1940, le gouverneur général Pierre Boisson, resté Fidel au régime de Vichy fait échouer la tentative de débarquement des troupes alliées lors d’un affrontement naval, connu sous le nom de bataille de Dakar ou « opération menace ». Mais en 1942, l’AOF se rallie au général De Gaulles. Un projet de loi tendant à la suppression du travail forcé en AOF est soumis à l’assemblée nationale 1 Mars 1946 et adopté en 1947 sous le nom de Félix Houphouët-Boigny. La même année, la loi Lamine Gueye accorde la citoyenneté à tous les ressortissants de l’union française qui vient d’être institué et abolit le code de l’indigénat. C’est après le referendum de septembre 1958 sur la future communauté française que la fédération cessa d’exister : Les territoires membres votèrent leur transformation en république autonome, à l’exception de la Guinée qui se déclara pour l’indépendance en 1958 puis celles des autres républiques en 1960, marquant la fin de l’AOF. Cependant, notons que l’AOF qui était une désignation géopolitique émanant de l’organisation territoriale de la colonisation française avait un fonctionnement bien précis.

 

                      2-LE FONCTIONNEMENT

     L’AOF était placé sous l’autorité d’un gouverneur général (plus tard appelé Haut commissaire) dont dépendait plusieurs lieutenants gouverneurs. Les frontières de chacune des colonies composant l’AOF furent négociées avec les puissances coloniales voisines par des conventions. En cas de frontière franco-française intervenant une décision administrative. Au fur et à mesure de l’implantation française, le découpage du territoire était géré par des unités administratives, les cercles et les subdivisions.

                          Au terme du décret du 1 octobre 1802, portait l’organisation du gouvernement général de l’AOF, celui-ci comprenait :

                          -Quatre colonies administrées par un gouverneur, portant le titre de lieutenant gouverneur et assisté par un secrétaire général :

                          .La colonie du Sénégal, dont le territoire était réduit aux «  territoire d’administration directe » ;

                          .Les trois colonies suivantes maintenues dans leurs limites existantes : La Guinée française, la Cote d’Ivoire et le Dahomey ;

                          -Un territoire administré directement par un gouverneur général ou, par délégation spéciale, par le secrétaire général de gouvernement général, assisté par un conseil d’administration :

                          .Les territoires de la Sénégambie et du Niger, créé à partir des territoires du Haut Sénégal, du Moyen Niger et des pays de «  protectorat » relevant jusqu’alors du Sénégal.

                          Au terme du décret du 18 Octobre 1904, portant réorganisation du gouverneur général de l’AOF celui-ci comprenait :

                          -Cinq colonies, jouissant de l’autorité administrative et financière, administré par un gouverneur, portant le titre de lieutenant gouverneur assisté par un secrétaire général 

                          .La colonie du Sénégal, dont le territoire, jusqu’alors réduit aux «  territoires d’administration directe » était étendue aux « territoires de protectorat » de la rive gauche du Sénégal, relevant jusqu’alors de la Sénégambie Niger ;

                          .La colonie du Haut Sénégal et du Niger, créée à partir des anciens territoires du Haut Sénégal et du Moyen Niger et de ceux formant le troisième territoire militaire dont le chef lieux était établi à Bamako, subdivisé en :

                          *Cercle d’administration civile, comprenant ceux formant, jusqu’alors le deuxième territoire militaire ;

                          *Territoire militaire du Niger, administré par un officier supérieur, portant le de commandant ;

                          .Les trois colonies suivantes, maintenues dans leurs limites existantes : La Guinée française, la Cote d’Ivoire et le Dahomey.

               -Le territoire civile ne jouissant pas l’autonomie administrative et financière, administré par un commissaire du gouverneur général :

.Le territoire civile de la Mauritanie

Le décret du 1 Mars 1919 portant division de la colonie du Haut Sénégal et du Niger et la création de la colonie de la Haute Volta divisait la colonie du Haut Sénégal Niger en deux colonies distinctes : Dori

-La colonie de la Haute Volta dont le chef lieu était établit à Ouagadougou et dont le territoire recouvrait les cercles de Gaoua, Bobo Dioulasso, Dédougou, Ouagadougou, Dori, Say et Fada N’Gourma.

-La colonie du Haut Sénégal et du Niger, dont le territoire était réduit aux cercles restants.

                    Le décret du 5 septembre 1932, supprima la colonie de Haute Volta et repartit son territoire entre les colonies du Niger, du soudan français et de la Cote d’Ivoire.

                    La Cote d’Ivoire reçue les sept cercles de Ouagadougou, Koudougou, Tenkodogo, Kaya, Gaoua, Batié et Bobo Doulasso ainsi qu’une partie du cercle de Dédougou ; le Soudan français, le cercle de Yatenga ainsi que l’autre partie de Dédougou ; le Niger, le Gourma et le Liptako.

                    La loi n°47-1707 du 4 septembre 1947, tendant au rétablissement du territoire de la Haute Volta, abrogea le décret du 5 septembre 1932 et rétablit la Haute Volta comme territoire d’Outre Mer, membre de l’AOF :

    Le découpage est le suivant :

                    -La première colonie est celle du Sénégal. Son chef lieu est Saint Louis du Sénégal. Elle est divisée en 15 cercles

                    -Le Soudan français, issu des anciens empires du Ghana, du Mali et du Songhaï a pour chef lieu Bamako et est divisé en 21 cercles.

                    -La Guinée française a pour chef lieu Conakry. Elle est divisée en 18 cercles.

                    -La Cote d’Ivoire a pour chef lieu Binger ville et est divisée en 20 cercles.

                    -Le Dahomey a pour chef lieu Porte Novo et est divisé en 12 cercles.

                    -La Haute Volta a pour chef lieu Ouagadougou et est divisée en 10 cercles.

                    -Le Niger qui est la plus jeune colonie a pour chef lieu Niamey (anciennement Zinder) et est divisé en 12 cercles.

                    -La Mauritanie a pour chef lieu Saint Louis et divisée en 8 cercles.

                       II- LA COMMUNAUTE FRANCO-AFRICAINE

                   1-CONDITION DE NAISSANCE

Après la seconde guerre mondiale, on assiste a un changement dans les rapports entre les Etats de l’AOF et la métropole. En effet le mythe du blanc tombe et on réclame beaucoup plus de à des reformes qui vont aboutir au projet de la communauté franco-africaine.

A la conférence de Brazzaville en 1944, les gouverneurs de l’AOF et de l’AEF préconisèrent la décentralisation des gouvernements dans les colonies à cause du nombre élevé des députés africains à Paris. La vie politique et syndicale était devenue active dans les colonies. Ce qui pousse la France à proposer la constitution d’Octobre 1946 qui prévoit l’union française formée par la France, les territoires et les parlements africains.

                      Sur le plan politique, les reformes aboutirent à l’élection de 29 députés à l’assemblée nationale et tous les habitants des colonies deviennent des citoyens français par la loi Lamine Gueye en 1948.

Sous la pression des partis politiques et des syndicats, la France va offrir un cadre institutionnel aux colonies. Il s’agit de la loi cadre mise au point par le ministre français d’Outre Mer Gaston Deferre et Houphouët BOIGNI et adopté par le parlement français le 23 Juin 1956. Cette loi va apporter des changements dans les rapports entre la France et les pays de l’AOF. Des africains sont alors associés à la gestion de leur territoire, les assemblées territoriale gagne plus de pouvoir. Avec la guérilla Front National de Libération(FNL) en Algérie contre la France et sachant que la même chose peut se reproduire dans les autres colonies d’Afrique Noire, la métropole va prendre des mesures pour contenir la situation d’où la notion de la communauté franco-africaine.

                                 La création de la communauté découlait du mandat donné au gouvernement de Charles De Gaulle par la loi constitutionnelle du 3 Juin 1958, d’établir un projet de constitution permettant « d’organiser les rapports de la république avec les peuples qui lui sont associés ». Pour ce faire, les Etats devaient voter par referendum oui ou non à la communauté. Sur ce, seule la Guinée a voté non et a accédé immédiatement à l’indépendance et les autres votèrent oui pour la communauté. Elle comprenait la république française d’une part et d’anciens territoires français d’Outre Mer d’autre part. Mais comment devrait-elle être organiser et fonctionner.

                2-ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

La situation des Etats membres de la communauté était définie par les articles 76 et 77 de la constitution du 04 octobre 1958.En effet, les anciens territoires d’Outre –Mer qui étaient devenus des Etats membre de la communauté  du fait de la manifestation de  volonté de leur assemblée étaient désormais extérieure à la République française proprement dite. Ils jouissaient de leur économie  et s’administraient eux même et géraient démocratiquement et librement leurs propres affaires. Ils pouvaient ainsi définir leur organisation intérieure et établir leur ordre juridique particulier sous réserve de matière relevant du domaine de la compétence et de la communauté.

                     En plus, étant extérieur à la république française, les Etats membres de  la constitution du 4 octobre 1958 maintient  à titre provisoire simplement leur représentation  jusqu’à l’entré en vigueur de mesures nécessaires à l’application du titre 12.

                     En revanche, le président de la république française, assurant la présidence de la communauté, les Etats membres participaient à la composition  du collège électoral, chargé designer dans des conditions fixées par leur accord particulier passés entre eux et la république française.

                     Au terme de l’article 78 de la constitution, du 04 octobre 1958, le domaine de la compétence de la communauté comprenaient : la politique économique et financière  commune ainsi que la politique des matières premières  stratégiques sauf accords particuliers, l’organisation générale des transports extérieure et communs et des télécommunications.

                     Quant à l’article 77 de la constitution, il incluait dans le domaine de la compétence de la communauté, la citoyenneté et la nationalité.

                     Au terme de l’article 80 de la constitution du 4 octobre 1958,la communauté avait pour organe : le président de la République française, président  de la communauté, un conseil exécutif, distincte du gouvernement de la république française, un Sénat distinct du Sénat, une coure arbitrale.

Il faut noter que c’est le président de la République française qui présidait et représentait la communauté. Par la suite, les Etats membres de la communauté participaient à son élection dans les conditions prévues à l’article 6 de la constitution. Il présidait aussi le conseil exécutif de la communauté , ouvrait et clôturait les deux sessions annuelles du Sénat de la communauté, le saisissait afin qu’il délibère sur la politique économique et financière commune avant le vote des lois prises en la matière par le Parlement de la république française et le cas échéant, par les assemblés législatives des autres membres de la communauté; était représenté dans chaque Etat de la communauté.

Pour ce qui est du conseil exécutif, de la communauté, au terme de l’article 82 de la constitution du 04 octobre 1958, comprenait le président de la République française en sa qualité du président du conseil exécutif, le premier ministre du gouvernement de la France, les chefs de gouvernement chacun des autres Etats membres. Les ministres chargés pour la communauté des affaires communes.

           Le Conseil exécutif était chargé d’organiser la coopération des membres de la communauté sur le plan gouvernemental et administratif. L’ordonnance  n°58-1258 du 19 Décembre 1958 portant loi organique sur le conseil exécutif de la communauté, précisa que celui-ci était l’organe suprême de la coopération entre les entre les Etats membres sur le plan gouvernemental et administratif. Il devait connaitre les questions de politique générale de la communauté, délibérer sur les dépenses nécessités par la création et de ces dépenses entre les Etats membres.

          Pour ce qui est du Sénat de  la communauté, elle comprenait les délégués que le parlement de la république française et les assemblées législatives des autres membres de la communauté choisissaient en leur sein. Le nombre délégués de chaque Etat tenait compte de sa position ainsi que des responsabilités qu’ils assumaient dans la communauté. Le sénat délibérait sur la politique économique et financière  commune avait le vote des lois prises en la matière par le parlement de la République française et le cas échéant, par les assemblées législatives des autres membres. Il examine aussi les actes et les traités ou accord internationaux et visés aux articles 35 et53 de la constitution et qui engageaient la communauté. Ils prenaient enfin les décisions exécutoires dans les domaines où il avait reçu délégation des assemblées législatives des membres de la communauté.

Lorsque des litiges surviennent entre les Etats membres de la communauté, la cour arbitrale était compétente pour régler ce problème.

Toute cette organisation   de la communauté, enraciné dans la structuration interne va permettre une exploitation optimum sur le plan économique  de cette entité territoriale d’Afrique de l’ouest.

III.EXPLOITATION  ECONOMIQUE

  1. 1.       La fiscalité

Les Européens, en s’orientant en Afrique, murissaient des ambitions d’avoir de nombreux avantages dans les colonies : à savoir des positions stratégiques, des débouchés commerciaux, des matières premières à des prix avantageux. Cependant, ils s’aperçurent qu’ avant d’obtenir ces privilèges (profits), ils leur faillaient bien investir dans l’administration  les moyens de communications et dans les terres .Les ressources pour ce projet provinrent alors :

La douane : elle a été imposé aux colonies au cours des années 1892.Elle frappait les produits d’importations et d’exportations .Cette taxe sur les produits s’augmentait avec le développement de l’économie marchandes .Elle servait à alimenter les caisses de chaque colonies.

L’impôt : le produit des douanes ne suffisait pas à couvrir les frais de l’administration et ceux des premiers équipements (constructions de ponts et de routes), il a fallu recourir à l’impôt de capitation, soit à la corvée.

L’ impôts est une nécessité de la mise en valeur des colonies .Il a été introduit  en AOF à des dates différentes selon les territoires .A u tournant du XXe siècle ,il s’ est étendu aux habitants plus de 8 ans  avec des taux fixes par zones en fonction de la richesse présumée et des richesses potentielles que pouvaient en tirer la population(5f en Haute volta entre 1926-27).

La capitation est confiée aux chefs de villages et de cantons qui en abusent souvent .Ils doivent l’intégrité des sommes recouvrées aux caisses publiques. Ces derniers percevaient en retour des primes. L’impôt de capitation a obligé les populations autochtones à se mettre dans les cultures de rentes, il a contribué à l’extension de l’économie marchande et monétaire.

                          III. EXPLOITATION  ECONOMIQUE

                 1-  La fiscalité

Les Européens, en s’orientant en Afrique, murissaient des ambitions d’avoir de nombreux avantages dans les colonies : à savoir des positions stratégiques, des débouchés commerciaux, des matières premières à des prix avantageux. Cependant, ils s’aperçurent qu’ avant d’obtenir ces privilèges (profits), ils leur faillaient bien investir dans l’administration  les moyens de communications et dans les terres .Les ressources pour ce projet provinrent alors :

La douane : elle a été imposé aux colonies au cour des années               1892.Elle frappait les produits d’importations et d’exportations .Cette taxe sur les produits s’augmentait avec le développement de l’économie marchandes .Elle servait à alimenter les caisses de chaque colonies.

L’impôt : le produit des douanes ne suffisait pas à couvrir les frais de l’administration et ceux des premiers équipements (constructions de ponts et de routes), il a fallu recourir à l’impôt de capitation, soit à la corvée.

L’ impôts est une nécessité de la mise en valeur des colonies .Il a été introduit  en AOF à des dates différentes selon les territoires .A u tournant du XXe siècle ,il s’ est étendu aux habitants plus de 8 ans  avec des taux fixes par zones en fonction de la richesse présumée et des richesses potentielles que pouvaient en tirer la population(5f en Haute volta entre 1926-27).

La capitation est confiée aux chefs de villages et de cantons qui en abusent souvent .Ils doivent l’intégrité des sommes recouvrées aux caisses publiques. Ces derniers percevaient en retour des primes. L’impôt de capitation a obligé les populations autochtones à se mettre dans les cultures de rentes, il a contribué à l’extension de l’économie marchande et monétaire.

 

  1. 1.       L’EXPLOITATION ET PILLAGE : TYPOLOGIE

Le continent africain offrait aux colonisateurs, une grande diversité dans potentiel de richesse (terres fertiles, grandes forets aux distances précieuses,  gisements miniers etc.).Ainsi que son potentiel de mise en valeur (densités de populations donc de main d’ œuvre ,facilité d’ accès, proximité des mers etc.) .L’ exploitation s’ appuya sur les tendances et dynamiques économiques du XXe siècle et sur les structures économiques et sociales existantes , faisant  travailler pour son compte  certaines sociétés et écartant  celles qu’ il jugeaient inaptes à la mise en place d’ une production intensive cette exploitation varia d’ une région à l’ autre selon les moyens et les politique  des Etats coloniaux .Toutes ces différences ont donné  naissances à plusieurs méthode et systèmes d’ exploitations, analysées au travers d’ une typologie désormais classique qui distingue : l’ économie de prédation et l’ économie de traite.

Apparut dès la fin du XIXe siècle et premier mode d’ exploitation , l’ économie de prédation s’ est poursuivit  après la première guerre mondiale sur les produits tels que l’ ivoire , le caoutchouc et le bois ,avec des succès divers .En effet la surproduction  mondiale de caoutchouc fit tomber les cours à Londres ( en 1930 , son prix  était de 13% de celui de 1913) ,alors que le cour de l’ ivoire se maintient plutôt à la hausse, notamment  juste après la guerre , période pendant laquelle la demande en produit de luxe fit un bon en Europe ;mais l’ épuisement  des réserves commençait à  inquiéter et le renforcement de la réglementation fut définitivement passes l’ exploitation sous la barre de 100 tonnes en 1925 ; une ère s’ achevait .Le système de prédation commença a céder le pas à l’ économie de traite .

Système économique  prédominante en AOF notamment dans les colonies françaises ,  l’ économie de traite apparaissait comme un système d’ exploitation simple et rapide , puisqu’ il ne nécessitait  pas la présence massive colons blancs ,et à première vue ne transformait pas radicalement  les activités des Africains ruraux .Selon le géographe JEAN DRESCH ,théoricien et critique du système, «  la traite consiste donc, à rassembler et drainer vers les ports les produits du pays qui sont exportés bruts , à repartir  en échange des produits fabriqués. ». L’économie de traite se développa à partir de plusieurs impulsions. La première remonte au XIXe siècle et correspond à un choix des marchands et des paysans à s’engager dans l’accroissement de la production des denrées connues localement (huile de palm, arachides) ou destinés uniquement à l’exportation (café, cacao). La deuxième impulsion fut celle de la colonisation : les Européens choisissaient les cultures qui devaient être produites ; la ou ces produits existaient déjà, ils exigeaient un accroissement de la production ; la ou ces produits étaient inconnus, ils les imposaient aux agriculteurs grâce au système des cultures obligatoires ou plus simplement par le biais de l’impôt qui forçait les producteurs à entrer dans l’économie monétarisée. Une troisième impulsion eu lieu entre les deux guerres lorsque comme en cote d’ivoire, les africains entreprenants, chefs, cadre de l’économie ou de l’administration coloniale, se lancèrent dans les affaires et créèrent de lucratives plantations.

Le système de traite nécessitait peu d’aménagement  au niveau de la production :règle usuelle de répartition  de répartition des terres , méthodes d’ exploitations ,technique agricole étaient quasi inchangées ; tout au plus les structures villageoises  ou coopératives devaient elles s’ adaptées  pour être les interlocuteurs pertinents du système commerciale .Coté Européen, une véritable machine de drainage était mise en place : comptoirs ,hangars de stockages et de conditionnement ,infrastructures de convoyages.

 

 

 

  1. 2.       LA MACHINE DE GUERRE ECONOMIQUE

 

Exploitation ou pillage , l’ Afrique de l’ entre deux guerre voyait sa production agricole ou minière s’ accroitre .Tourné ,entièrement les besoins de l’ Europe ,elle réclamait tout une machine de guerre qui permettrait le transport des marchandises ,du producteur africain ,sous traitant ou ouvrier à l’ acheteur européen .Qui il se veuille libéral ( comme en Grande Bretagne ) ou même indicatif (comme en France ou plus encor en Belgique) , l’Etat permit aux acteurs l’ économie coloniale de mener à bien leur entreprise et de se développer .

Premier instrument du système commercial : la monnaie .Il a fallu plusieurs années pour mettre en circulation et faire accepter par les populations des systèmes de monétaires homogènes, permettant aux Européen de commercer sur une même base dans différentes régions. La création en AOF de la banque d’Afrique occidentale en 1901 pour l’ensemble des territoires français permit l’émission sur le continent noir de monnaie européenne ou de monnaie coloniale  liée aux monnaies européennes. A l’issue de la première guerre mondiale  le principe de la monnaie européenne avait commencé à prendre place dans l’économie africaine. Le papier monnaie manquait encore de crédibilité aux yeux de nombreux  Africains si bien que les commerçants européens devaient parfois transportés de gros volumes de pièces pour régler leurs affaires. L’inverse  l’absence de petites  monnaies amenait des payements parfois collectifs par un seul et même billet.

Dans la logique de la création de monnaie mais également des besoins en crédits et d’investissement, les premières banques furent leur apparition. Banque d’affaire mais aussi de banque de dépôt, certaines acquiert  un poids considérable dans l’économie africaine. En AOF, le crédit foncier de l’ouest africain fut crée.

Les autres pivots de la machine économique furent les grandes compagnies commerciales, infrastructures et les investissements, qu’une couche d’intermédiaire  étranger mise place pour multiplier l’action d’entreprise.

 Que ce soit dans le domaine agricole ,minier ,le commerce entre l’ Afrique et l’ Europe connu un formidable essor dans la première moitié du siècle et il y eut , dans l’ entre deux guerre , un boom des exportations africaines , boom qui concernait presque tous les produits .L’ économie coloniale reposait sur une volonté unique :accroitre la production et les échanges ; le succès se mesurait  aux volumes des échange commerciaux  entre les deux continents. L’ Etat encourageait cette situation d’ autant plus qu’ il tirait  du commerce des soldes substantielles , les taxes l’ importation et à l’ exportation : les droits de douanes étaient   très élevés et ,  dans la logique  de la préférence impériale , ils étaient plus sir les produits étrangers .Dès la fin du XIXe siècle , le commerce avec les colonies avait un caractère monopolistique et l’ apanage des grandes compagnies .Au XXe siècle , cette volonté de concentrer l’ activité marchande se renforça .Les turbulences économiques de l’ entre deux guerre et d’ après guerre ( crise de 1930) achevèrent le mouvement :structure plus faible mais beaucoup mois compétitives en matière de prix , les petites entreprises commerciales disparaissent .Fusion , acquisition ,filialisation ,création de holding et d’ accord se multipliaient , laissant sur le marché  un nombre restreint de compagnies puissantes . Les entreprises réussirent leur croissance  furent celles qui firent preuve de mobilité, d’ouverture de capacité de réaction.

Ainsi pour la France, en AOF on avait la SCOA (société commerciale de l’Afrique de l’ouest) et la CFAO (compagnie française de l’Afrique de l’ouest).

Le bon fonctionnement d’ une économie coloniale inspirée du modèle européen nécessitait la mise en place  d’ infrastructures  et l’ apport de fonds nécessaires au lancement  d’ une production  , à échelle industrielle .Le débat dans les métropoles a longtemps sur le cout supposé du développement des colonies et de la charge conséquente est ce qui motiva en grande partie la pression des Etat sur les colonies pour qu’ elles parviennent  à s auto financer . On sait aujourd’hui que , dans la plupart  des territoires africains le financement des équipements  s’ est fait en majeur partie si à n’ est pas totalement par des ressources propres .Les budgets des colonies étaient alimentés par les impôts directs versés par les Africains et les taxes douanières  , l’importation comme à l’ exportation ,auxquels s’ajoutaient la masse énorme du travail forcé non ou peu rémunératrice qui a permis la construction d’infrastructure : cet investissement humain , qui  n’a pas été évalué , accentue le constat selon lequel le développement des colonies reposait sur les épaules des Africains .On peut ne cependant pas négliger l’apport des métropoles dans le financement des équipements , même  si sa place fut d’ importance variable dans le temps .Ainsi ,en AOF la contribution de la métropole était de 36%.Des investissements réalisés de 1905 à 1913 ,de 0% de ceux réalisés de 1914 à 1930 et de 16% dans les années 30.

L’installation en Afrique  de population venue d’Asie, en partance des indes et de la péninsule arabique, était un phénomène  et le début de la colonisation accentua  le mouvement .L’ arrivés des Libanais en  AOF fut quelque peu accidentel.

 

Ces derniers trouvèrent et les Indiens leur place  dans le petit et le commerce intermédiaire .Ainsi que dans l’artisanat. Et ils y réussirent .Dans les deux communautés, les causes de succès  furent semblables. D’ une part , ils étaient issus de milieux pauvres et prêt à vivre simplement , l’inverse  des Européens , ils dépensaient  peu et pouvaient donc réinvestir l’ ensemble des profits  réalisés .

D’autre part , ils manifestaient un sens aigu pour les affaires , acheter et vendre en limitant leur bénéfice  pour gagner des marchés , jonglant avec les capitaux et ne laissant jamais l’ argent dormir , multipliant échoppes et boutiques , osant investir dans des coins reculés ou les Européens n’ allaient pas , inspiraient suffisamment confiance pour obtenir les crédits refusés aux Africains , pratiquant des près à des taux usuraires et surtout négociant les prix avec conviction. La solidarité interne des ces communautés, surmontant les clivages religieuses  et ethniques, joua un rôle dans leur ascension.

Mais à l’inverse les rapports africains, leur mode  de relation incluait peu d’obligation vis-à-vis de leurs familles autorisant le profit et la réussite individuelle. En quelques années ils évincèrent les Africains du commerce sauf des réseaux très anciens ou localisé comme le commerce de la kola et des affaires profitant de l’ attitude des Européens .Mais ils concurrencèrent  sérieusement et écartèrent nombre de petits  commerçants  européens .Ils pratiquaient sérieusement un commerce de gros servant d’intermédiaires entre les producteurs et les compagnies d’ exportations, mais possédaient aussi de nombreux magasins ou ils vendaient à bas prix  tissus , épicerie et aliments , ainsi que tous les produits importés d Europe.

 

 

 

 

 

 

4 .LA PLACE DES AFRICAINS DANS L’ECONOMIE

 

 

Exclus du monde des affaires et en particulier, de la fonction commerciale largement monopolisés par les Indiens, les Libanais et les Européens , mais en même temps contraint  d’ intégrer ce système économique monétarisé , la plupart des Africains n’ avaient que deux alternatives : travailler à la production de matières premières pour l’exportation ou devenir salariés .Dans ce premier cas , le paysans se retrouvait dans une dépendance totale , non seulement vis-à-vis de l’administration qui fixait le montant des impôts , mais également du réseau commercial qui fixait le prix d’achat de sa production et auprès duquel il s’endettait pour acquérir  les marchandises dont il a besoin .Son outillage ou ses techniques avaient généralement peu changé , mais une exploitation trop intensive des terres provoquait déjà un certains  épuisement des sols .Dans le second cas , plusieurs emplois salariés étaient disponible ,dans les plantations  , les mines , les grands travaux ou, pour les lettrés dans l’administrions ou les entreprises commerciales. Cette situation entraine la fin de l’ autosuffisance  alimentaire .La mise en valeur coloniale eut des effets différent sur les économies africaines et sur leur production de consommation locale .D’un coté , comme au Sénégal , un abandon massif  de la production des cultures vivrières au profit de la culture d’exportation demandée par les Européens obligeaient les Africains à chercher sur le marché  les produits nécessaires à leur consommation et les quelques jardins  tournés vers les besoins familiaux  ne suffisaient plus à maintenir les équilibres régionaux. Les zones consacrées aux produits de consommation locale  réduisant, il fallu procéder à des importations : dans la région sénégambienne, par exemple, le riz local faisait défaut on du en importer d’Asie. Cet impact de la colonisation se fait encore sentir aujourd’hui  puisqu’une partie de l’Afrique de l’ouest reste toujours dépendante du riz asiatique jusqu’à nos jours.

La fragilité du revenu monétaire des Africains liées à la fois aux exigences de l’administration et à la dépendance vis à vis des cours mondiaux et réseau commercial fit ressurgir et accentua les problèmes de malnutrition notamment dans les périodes difficiles de soudures .Dès la fin du xix siècle , des grandes famines firent leur apparition, et se poursuivirent pendant la guerre de 1914-1918 et dans les années suivantes touchant alternativement les différentes région du  continent.

La découverte en 1923 de villages jusqu’alors inconnu de l’administration, villages qui ne souffraient pas de famine, vint confirmer le rôle essentiel joué par l’intrusion européenne dans le passage d un manque à situation de famine effroyable.

La colonisation modifia totalement le mouvement d’urbanisation et le paysage urbain da l’Afrique en fonction de ses propres besoins. D’anciennes villes comme Gao, terminus du commerce transsaharien ou Kong, carrefour  du commerce internationale  sombrèrent dans un déclin irréversible. D’autre comme Ouagadougou, furent récupérés et développer par l’économie coloniale. D’autre encore comme Gorée, Porto Novo fleurons de l’époque négrière, furent délaissées .Des comptoirs plus ou moins anciens tel que Saint Louis tournés vers le commerce avec l’Asie, poursuivirent leur expansion dans une nouvelle dynamique. Mais surtout, la colonisation a aboutit à la création de toutes pièces, de nouvelles villes.

ependant, la plus part des villes créées par la colonisation furent pour de raisons économiques : tel fut le cas de nombreux ports de commerce, comme Dakar, Conakry y compris des ports intérieurs comme Kaolack au Sénégal qui offrait à la production arachidière un débouché sur la mer.

Cet essor urbain a entrainé une intensification de l’exode rurale qui commença réellement à remplir les villes entre les deux guerres .Le flux était inégal par endroit. Ainsi Ouagadougou comme la plus part des villes en AOF prit son essor pendant la crise des années 1930.

 

 

 

 

                                                        CONCLUSION

                     L’Afrique occidentale et française est une fédération de colonies, créée en 1895.Sa première capital fut  saint- Louis de 1895 à1902 puis Dakar de1902 à1960.Le territoire avait  pour langue commune le français et est passé par diverses étapes d’évolution depuis sa création. Ainsi l’évolution entrepris aboutit à la communauté franco-africaine qui va regrouper les colonies françaises et les territoires d’Outre- Mer au sein d’un même ensemble avec une politique économique et sociale commune. L’organisation et le fonctionnement de l’AOF a permis à la France d’essorer  l’exploitation économique par la mise en valeur du territoire. Ainsi l’économie coloniale s’articule autour de la fiscalité, de l’exploitation et du pillage, la monnaie et le système bancaire, l’industrie et le commerce. Bien que le système colonial ait apporté d’éléments nouveau et étrangers au africains, il faut reconnaitre qu’il s’est bien plus souvent assis sur des systèmes préexistant et a continué avec. L’intérêt 1er a été l’exploitation à l’intérêt de la France mais à un moment donné, la grogne ne pourrait plus être contenue. Militaire démobilisés après la seconde guerre mondiale, intellectuels, syndicats et partis politiques réclament la même chose : l’autonomie des territoires. Il éprouve la nécessité de diriger les affaires économiques, politiques et sociales de leur pays ; alors la France qui ne supportait plus le poids colonial avait entre temps institué la communauté qui a eu une vie très brève  et qui allait donner les indépendances aux différents Etats de l’AOF.

 

                                                                BIBLIOGRAPHIE

Suret-Canal. 1982. Afrique noire, l’ère coloniale 1900 -1945, Paris, éditions sociales, collection terrain, 636p.

Elikia M’Bokolo. 1992. Afrique noire du XXe siècle à nos jours, Paris édition Hatier

Liliane. Mandoline Debrié 1986. La politique économique de la France en AOF de 1919 à 1939

WWW. Legifrance.gouv.fr.



24/09/2012
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