L'école de la Nouvelle Histoire(2)
PLAN
Introduction
- Contexte et définition de l’école de la nouvelle histoire
- Contexte
- Définition
- Les précurseurs et la méthodologie de l’école de la Nouvelle Histoire
- Les précurseurs
- La méthodologie
- Les apports et les limites de l’école de la nouvelle Histoire
- Les apports
- Les limites
- L’influence de l’école de la Nouvelle Histoire sur l’historiographie africaine
Conclusion
INTRODUCTION
Le XIX siècle apparait dans l’histoire universelle comme une période assez décisive marquée par des diversités idéologiques , l’Europe par la révolution industrielle connait un grand rayonnement qui touche tous les domaines tant au niveau économique , politique , démographique etc. Cette révolution engendre la naissance de courants de pensée véhiculés à travers certaines écoles dont l’école de la nouvelle histoire qui fait l’objet de notre étude. Dès lors , qu’est ce que l’école de la nouvelle histoire? Dans quel contexte est–elle apparue? Quelle est son influence sur l’historiographie? Ces questions feront l’objet de notre analyse.
- I. CONTEXTE ET DEFINITION DE L’ECOLE DE LA NOUVELLE HISTOIRE.
- 1. Contexte
L’école de la Nouvelle Histoire nait dans un contexte ou les facteurs économiques et sociaux prennent de l’ampleur, où les masses sociales sont activement impliquées dans les révolutions sociales, les manifestations etc. En effet, la crise de 1929 a mis en évidence l’importance des réalités économiques et sociales comme le soulignait Jacques Le Goff et après lui, François Dosse. Celui-ci insiste aussi sur le traumatisme causé par la guerre de 1914-1918. Il s’est soldé par le « rejet politique » par la découverte de la destinée collective et de la dépendance de l’individu, de même que la relativisation du« message universel des européens ».Beaucoup d’autres « idoles » ont également favorisés l’apparition de la Nouvelle Histoire et l’Histoire des Mentalités, et a consolidé leurs assises .En tout premier lieu l’idole du sujet « maitre et possesseur de la nature » et maitre de soi tel que le concevait DESCARTES. La déconstruction du sujet entreprise depuis le début du siècle, a mis en circulation des idées dont s’est inspirée la Nouvelle Histoire.
- 2. Définition
La « Nouvelle Histoire », dont le terme renvoi à la Nouvelle vague qui touché les scénaristes français à la fin des années 1950, est le courant historiographique correspondant à la troisième génération de l’Ecole des Annales françaises, apparue dans les années 1970. En France, ses principaux représentants sont Jacques Le GOFF et Pierre NORA. En Grande-Bretagne, elle est animée par des revues telles Past and Present.
La Nouvelle Histoire est avant tout l’ « histoire des mentalités » : il s’agit d’établir une histoire sérielle des mentalités, c’est-à-dire des représentations collectives et des structures mentales des sociétés. En fonction de la question posée, l’historien-analyste s’efforce de proposer une interprétation rationnelle des données que lui a fournies son corpus de recherche.
- II. LES PRECURSEURS ET LA METHODOLOGIE DE L’ECOLE DE LA NOUVELLE HISTOIRE.
- 1. Les précurseurs.
Les précurseurs de la nouvelle histoire sont peu nombreux mais de taille. Rappelons VOLTAIRE qui affirmait que « Les trois ou quatre mille descriptions de batailles »qu’il avait lues ne l’avaient guère instruit sur les hommes et les mœurs des époques passées. MICHELET, le grand précurseur, qui détestait l’histoire décharnée avait voulu la « biographier » comme si c’était une personne, refaire le bios, c’est-à-dire la vie intégrale du passé. Il se voulait un « ressusciteur ».
- 2. La méthodologie
Si la Nouvelle Histoire et celle des Mentalités appliquent de nouvelles méthodes, c’est parce qu’elles s’arrogent un nouveau type de connaissances spécifiques : elles ne veulent plus raconter ce qui s’est passé, mais l’expliquer. L’ « Histoire-restitution » cède la place à l’ « histoire-interprétation »(F.FURET).Celles-ci pensent pouvoir révéler ce qui se cachait, éclaircir ce qui était opaque, retrouver la cohérence ou même la donner à des faits qui n’en avaient aucune.
Auparavant, on cherchait les faits, on les présentait, maintenant on veut les rendre intelligibles. Pour se faire, on les situe dans une structure, c’est-à-dire dans un ensemble fermé où ils entrent en relation avec d’autres faits semblables ou opposables. La Nouvelle Histoire qui plus qu’une histoire totale se veut ouverte à toutes les sociétés humaines, par cette nouvelle méthode, passe par l’utilisation des mathématiques et de l’informatique dans le traitement des données. Elle fait également appel à des techniques lexico-métriques et sémantiques, physico-chimiques notamment la datation au carbone 14, au potassium argon etc.…
En résumé, la Nouvelle Histoire fait appel à plus d’analyse, de rigueur, de ténacité afin de rendre l’histoire objective et pour faire jaillir la vérité historique. L’historien doit naviguer dans les profondeurs, et comme celles-ci ne sont pas visibles, elle se propose de les reconstituer par la force de l’intelligence, de la science. C’est pourquoi Lucien FEBVRE soutenait ceci : « il n’y a pas le passé qui engendre l’historien. Il y a l’historien qui fait naître l’histoire. »
- III. LES APPORTS ET LES LIMITES DE L’ECOLE DE LA NOUVELLE HISTOIRE.
- 1. Les apports
L’apport de l’Ecole de la Nouvelle histoire se situe à plus d’un niveau ; d’abord, la Nouvelle Histoire a révolutionné l’écriture de l’histoire. L’histoire devient totale, s’intéressant ainsi à tous les domaines de connaissance du passé. Le champ de l’histoire s’élargit encore et la discipline s’intéresse davantage aux phénomènes de longue durée.
En outre, par l’entremise de la Nouvelle Histoire, l’histoire acquiert un statut scientifique. En effet, les historiens de la Nouvelle Histoire se sont lancés dans l’analyse globale de très vastes ensembles, cohérents dans leur organisation sociale et économique et coiffés par un système d représentations homogènes.
- 1. Les limites
On reproche surtout aux historiens de la Nouvelle Histoire d’avoir perdu l’ambition d’effectuer une histoire totale, impulsée par Lucien FEBVRE et Marc BLOCH, à travers les Annales, et dont le Flambeaux a été repris par Fernand BRAUDEL et Ernest LABROUSSE.
La Nouvelle Histoire marque également la fin des grands travaux collectifs. Pour certains, notamment Hervé COUTAU-BEGARIE dans son ouvrage Le phénomène nouvelle histoire, considère que les limites de la Nouvelle Histoire se mettent en évidence par le manque de considération pour l’Antiquité, l’époque Contemporaine, et l’histoire politique, militaire, diplomatique.
L’ « histoire objective » ne s’écrit plus qu’entre guillemets. La subjectivité du chercheur est déclarée inévitable, quand elle n’est pas déclarée…admirable. Au lieu d’être un scribe, il est un savant. Il fabrique, il produit des théories explicatives du passé : il veut Faire de l’histoire, comme l’indique le titre d’un important ouvrage collectif sous la direction de Jacques GOFF et Pierre NORA.
Dans un des articles de cet ouvrage, « L’opération historique », Michel DE CERTEAU démontre que tout est invention et création de l’historien. C’est un penseur et un créateur, il s’arroge le pouvoir de récréer le passé, parfois même de le créer, tel qu’il n’a jamais été, c’est-à-dire doué de sens, cohérent, logique, clair. L’histoire qu’il écrit se veut en général fidèle à ce passé, véridique.
- IV. L’INFLUENCE DE L’ECOLE DE LA NOUVELLE HISTOIRE SUR L’HISTORIOGRAPHIE AFRICAINE.
L’impact de l’Ecole de la Nouvelle Histoire sur l’historiographie africaine a été très important. En effet, la Nouvelle Histoire a beaucoup contribué à l’écriture de l’histoire africaine à travers l’ouverture des colonnes de sa Revue Scientifique à l’histoire africaine.
En plus l’Ecole de la Nouvelle Histoire qui se voulait une histoire totale va s’intéresser au continent africain ; c’est ainsi que des facilités sont accordés à des chercheurs européens afin de leur permettre de se consacrer efficacement à leur travaux de recherches en Afrique : exemple de Yves PERSON.
Il convient de rappeler que les premiers Historiens africains sont le produit de l’Ecole de la nouvelle Histoire, donc elle a contribué à la formation de ces derniers.
L’impact la plus remarquable est surtout celle de la méthodologie dans l’écriture de l’histoire. En effet, les historiens africains étant face a un problème de rareté des sources dans l’écriture de leur histoire feront recourt à la tradition orale. Ainsi, ils seront orientés par l’Ecole de la Nouvelle Histoire à travers sa méthode qui fait recourt aux sciences auxiliaires et parce qu’elle est la plus compréhensible et moderne.
CONCLUSION
En somme, il ressort de notre analyse que L’Ecole de la Nouvelle Histoire éclot au moment où l’Europe est confrontée à des crises économiques, sociales. Ainsi, elle constitue une véritable « coupure épistémologique » car elle a modifié non seulement ce que l’on savait du passé, mais le type même de la connaissance historique, son but et ses méthodes. De même, elle a révolutionné l’historiographie en la modernisant et en faisant recourt aux sciences auxiliaires. En outre, l’Ecole de la Nouvelle Histoire a montré ses limites qui sont entre autre l’invention de concepts et de théories.
BIBIOGRAPHIE.
-Fernand BRAUDEL, La Méditerranée au temps de Philippe II
-Hervé COUTAU-BEGARIE, Le phénomène nouvelle histoire.
-François DOSSE, L’histoire en miettes. Des Annales à la nouvelle histoire, Paris, La découverte, 1987.
- Geoffroy LLOYD, Pour en finir avec l’histoire des mentalités, Paris, La Découverte /Poche, 1996.
-Gérard NOIRIEL, Sur la crise de l’histoire, Paris, Belin, 1996.
-Google.com
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