CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

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La mort en Egypte pharaonnique

                               

 

 

 

                                                     

 

 

      

 

           1/   L’idée d’avant la mort

 

           2/   L’idée d’après la mort

 

 

 

 

 

 

                              1/   La mission de l’artiste artisan

 

         2/   Les critères de représentation

 

         3/   L’art pour l’au-delà

 

         4/   Les pyramides

 

 

 

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                              1/  La représentation du défunt

 

                              2/  La momification

 

                              3/  Une vision artistique des épreuves que vit le mort

 

                              4/  La représentation de la scène du jugement

 

        

 

         

 

 

 

                                      

 

 

La fabuleuse civilisation de l’Égypte ancienne a connu un destin mouvementé avant de rentrer dans l’histoire de  l’humanité. Après le christianisme du pays au IIème siècle, l’ART et la civilisation de l’Egypte ont sombré dans l’oubli, rappelés à la mémoire des hommes par les récits bibliques et des histoires fantastiques. L’art égyptien reflète la vie quotidienne et les croyances e se basant sur le travail bien fait de l’artisan. Les représentations artistiques se présente comme l’explication égyptienne sur cette idée de la mort. Sur ce, quelle conception de la mort avaient les égyptiens ? Quelle représentation artistique donnaient-ils à la mort ? Et quelle vision avaient-ils des faits et gestes de l’au-delà ? Telles sont les questions auxquelles nous apporterons les éléments de réponses au cours de notre exposé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     1/    L’idées d’avant la mort

 

Tout égyptien se préparait à la mort dès son plus jeune âge, car pour lui, la mort n’est pas une fin en soit, mais plutôt le début d’une nouvelle vie. Mourir sans sépulture ou à l’étranger était la pire des choses qui puisse arriver à un égyptien. Il fallait donc penser à faire construire et décorer sa tombe dès que possible: acheter son cercueil, préparer les divers objets que l’on voudrait emporter dans sa tombe pour ne manquer rien, faire des donations ou prévoir de l’argent nécessaire pour que les Prêtres continuent à rendre les offrandes et le culte… Tout ces préparatifs coûtaient fort chers mais il n’y a pas de prix pour accéder à la vie éternelle. C’est ainsi que le Pharaon conseillait Sinouhé : « Rentre en Egypte, il ne faut pas que tu meurs en pays étranger, il ne faut pas que les asiatique t’enterrent !  Pense au moins  à ton cadavre et reviens ! ».

 

 

 

 

     2/    L’idée d’après la mort.

 

 

Depuis l’époque la plus reculée, les égyptiens pensent qu’il y a une vie après la mort, mais ils ne se font pas une idée sur cette seconde vie et les croyances évoluent selon les époques. Certains pensent que le défunt entre dans une sorte de paradis champêtre : le champ d’Iliou, d’autres pensent que le mort habite le monde souterrain d’Osiris ou qu’il trouve place dans le ciel parmi les étoiles, d’autres encore pensent qu’il continue de vivre dans sa tombe ou qu’il perche dans les arbres avec les oiseaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     1/   La mission de l’artiste artisan

 

 

L’artiste égyptien est avant tout un artisan qui accomplit son travail d’une manière très consciencieuse. Il est chargé d’assurer une sorte de continuité entre le monde des vivants  et l’au-delà en reproduisant la vie quotidienne du défunt au sein même de sa tombe. Il faut dire que, dès la plus haute époque et bien avant les pyramides, les égyptiens  ont  cru à une vie après la mort : la vie céleste.  Les artisans tiennent un rôle important dans l’univers religieux des «égyptiens.  La décoration des temples est infiniment respective car les artistes obéissent à certaines règles qui caractérisent l’art égyptien, la touche personnelle est pratiquement inexistante.

Le travail parfait de l’artiste égyptien nous  laisse en admiration devant son œuvre. Sur certaines statues, comme celle de Rahotep et de son épouse Nefret (présentement au musée de Caire), le sculpteur et le peintre s’unissent pour donner une extraordinaire sensation de réalité, les deux personnages aux yeux incrustés de cristal, ont l’air si vivant que lors de leur découverte les ouvriers prirent peur et se sont enfuis.  Les couleurs sont appliquées sur un enduit de limon ou de chaux, les pigments sont d’origine minérale et végétale, ils sont mélangés au blanc de l’œuf et de l’eau pour une meilleure fixation. Des ocres pour le jaune, le rouge et le brun, des composés à base de cuivre pour le bleu et le vert, du calcaire et du  charbon pour le noir.

 

 

     2/   Les critères de représentation

 

Le meilleur exemple de ces conventions se trouve dans la représentation  de l’homme sur les bas-reliefs ou les peintures. La tête est de profil, l’œil est de  face, les épaules sont de face, la poitrine de profil, la région du nombril en face. On retrouve dans cette représentation le souci de donner à chaque élément du corps sa caractéristique : un nez est  « d’avantage » un nez lorsqu’il est représenté de profil et un œil  « d’avantage » un œil vu de face. Une autre convention importante dans l’art égyptien est la représentation de la hiérarchie sociale en rapport avec l’échelle. Sur un  même plan, le personnage le plus important est toujours de plus grande taille ; le roi est plus grand que les hommes qui l’entourent, mais il est à égalité avec les dieux. Il est plus grand que sa femme, mais si la tombe est celle de sa femme alors elle sera plus grande que les hommes. Les enfants qui accompagnent leurs parents sont de plus petite taille qu’eux, et généralement nus.

 

 

 

 

     3/  L’Art pour l’au-delà

 

 

Afin de garantir son bien-être dans le royaume des morts, le défunt doit s’assurer une nourriture pour l’éternité.  Ce sont les Prêtres qui se chargent d’apporter les offrandes, ces scènes sont d’ailleurs bien gravées sur les parois des tombes. La représentation de la nourriture est indispensable pour sa continuité

Spirituelle, c’est pourquoi on voit souvent le défunt accompagné de son épouse, assis devant une table garnie de mets qu’il consommait de son vivant. Chez les égyptiens, on voit dessiner sur le bas-relief l’univers quotidien  du défunt qu’il souhaitait retrouver après la mort. Il se fait enfermer dans sa tombe avec tout son mobilier, ses objets personnels ainsi que ses bijoux

 

 

     4/    Les pyramides

 

 

Une pyramide se définit comme étant un grand monument à base carré  et à facettes triangulaires.

Aux portes de la ville de Caire, se dresse la plus ancienne et la seule survivante des sept merveilles du monde : les trois (03) pyramides de Gizeh. Témoignage extraordinaire du génie humain. Cet ensemble fut élevé par les pharaons en quête d’éternité. Les pyramides sont situées à  Gizeh près du Caire, en Egypte. Ces merveilles étaient des monuments funéraires pour les pharaons, elles renferment leurs tombeaux. Leur construction a durée des générations et nécessite la main d’œuvre de dizaines de milliers d’ouvriers  artistes-maçons.

Les tris pyramides du site de Gizeh se présentent comme suite :

 

  • La pyramide de Kheops (-2538 à -2516). Cette pyramide mesure 232m de coté et de 146m de hauteur avec trois (03) chambres qui sont reliées entre elles par des couloirs. Cette pyramide aune galerie de 47m de long et 8,50m de hauteur.
  • La pyramide de Khephren, : elle mesure au moins 215m  de coté et 114m de hauteur. Moins grande que  la première, elle a un angle de 52°20 ‘.
  • La pyramide de Mykérinos : moins grande  que les deux premières, elle a un coté de 108m.   

 

 

   

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     1/   La représentation du  défunt

 

De même que les égyptiens se font une idée de façon diversifiée de la vie après la mort, la représentation du défunt après la mort pas vraiment fixée aussi. Selon la représentation artistique du défunt ; il peut réapparaître sous la forme d’un héron, d’un scarabée, d’une fleure de lotus sur l’eau….

A l’origine, seul le pharaon était représenté par les artistes comme pouvant accéder à la vie éternelle, on pensait que son corps traité autrement  continuait à vivre dans sa chambre (tombe) tandis que  ses principes spirituels s’unissaient au soleil. Mais peu à peu, l’idée que tout homme peut atteindre cette seconde vie se développe. Dès l’Ancien Empire, les notables pouvaient prétendre avoir aussi une éternité. Au Moyen Empire, le privilège de la survie après la mort se démocratise et tout homme peut y aspirer s’il respectait certaines conditions, mais le commun des mortels n’a pas la même représentation de destin cosmique que celle du pharaon.

 

  

 

     2/   La momification

 

 

La condition première et indispensable pour accéder à la vie éternelle était la bonne conservation du conservation du corps du défunt. La momification est donc le passage obligé pour tout homme qui veux accéder à l’autre vie.

En effet, les égyptiens _si on se base sur les prescriptions des artistes_ ne conçoivent pas l’être humain comme un être unitaire mais comme une composition de plusieurs éléments charnels et spirituels. A la mort, les éléments spirituels sont libérés du corps mais ils doivent retrouver la partie charnelle du corps pour qu’il puisse continuer de vivre.

Les sept (7) principes de la personne humaine sont :

 

  • Le djet : c’est le corps matériel (qui doit être momifiée).

 

  • L’akh : la puissance céleste. C’est l’un des élément immatériels de la personne, il contribut à  la survie de l’au-delà, il est représenté par un Ibis à crête (aigrette et incarne l’esprit lumineux qui rejoint les dieux).

 

 

  • Le ba : l’âme exterière. Il incarne l’âme du mort et est représenté sous la forme d’un oiseau, d’un ibis ou un faucon par exemple, à la tête humaine. C’est une sorte de double du défunt qui reprend sa liberté après la mort : comme un fantôme volant, il sort de la tombe, survole les endroits qu’aimaient le défunt avant sa mort, et revint se poser sur la momie.

 

  • Le ka : l’énergie vitale. C’est sans doute l’élément le plus important  que les artistes prennent toujours le soin de bien présenter. C’est l’énergie vitale, une sorte de force entretient la vie. Quant un homme naît son Ka est modelé par le dieu Khnoum sur son tour. Le Ka ne quitte jamais la personne. Et lorsque la personne meurt, le Ka continue de nourrir le défunt et c’est au Ka qu’on apporte des offrandes pour la vie de l’au-delà.

 

 

  • Le Shouyt : l’ombre (les dieux ont aussi une ombre). L’ombre ne quitte jamais  l’homme : dans un pays de soleil, elle évoque l’idée de bien-être, de repos, du calme. Elle est aussi représentée par les artistes comme étant la puissance sexuelle de l’individu.

 

  •  le  Cœur : pour les égyptiens, le cœur est le siège de la pensée, de la raison, et de la conscience morale. Lors du jugement d’Osiris, le cœur est pesé pour savoir si le défunt est digne d’être sauvé. Ces sept entités qui composent la personne humaine et qui doit être représentées par l’artiste sont indispensables  et inséparables  dans la représentation du défunt.

 

                       

 

      

  

                        Le shouyt                  L'akh                    Le KA

 

 

 

                    

                  

 

 

 

 

 

 

 

                                                                          

         

 

 

        

 

                    LE BA                                                               PESER DE CŒUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   3/   Une vision artistique des épreuves que vit le mort

 

Aux yeux des égyptiens et selon les représentations des différentes scènes par les artistes, nul ne peut accéder aux  royaumes de Dieu s’il n’a pas pratiqué la bonté et la justice durant sa vie terrestre. Ainsi, déjà  dans les Textes des Pyramides, le roi défunt était soumis à un interrogatoire avant d’être admis à rejoindre son père des cieux.

A partir du Moyen Empire, le développement de la religion osirienne impose à tout être humain une bonne conduite durant la vie terrestre pour y accéder aussi au royaume de la vie éternelle. C’est ainsi qu’on peut remarquer sur les stèles des tombes : «  j’ai donné du pain à celui qui avait faim, de l’eau à celui qui avait soif…

Au Nouvel Empire, le Livre des Morts impose un véritable jugement du cœur du défunt devant le tribunal d’Osiris. Pour peser sur le jugement, défunt fait recourt à des formules magiques ( la confession négative) qui rappellent la probité de sa vie terrestre : « je n’ai pas commis d’iniquité contre les hommes, je n’ai pas fait le mal, je n’ai pas porté la main sur l’homme de petite condition, je n’ai pas affamé, je n’ai pas tuer….. ».  Ces formules deviennent si nombreuses qu’il n y a pas assez de place pour les inscrire sur les cercueils, on les écrit alors sur un rouleau de papyrus qu’on dépose entre les jambes de la momie.

Toute fois, avant de se présenter devant le juge : Osiris, le défunt doit :

v  Traverser le fleuve qui le sépare du royaume des dieux. Pour cela, il doit demander à tous les éléments du bateau qui doit le transporter de s’assembler  et de décliner son nom et sa destination. Puis il nomme tous les composants de la barque funéraire.

v  Triompher des embûches du monde du monde souterrain : passer des portes gardées, combattre  le serpent Apophis… Pour cela, le défunt est aidé par les amulettes, les formules magiques du Livre des Morts et certains dieux lui apportent aussi de l’aide (Hathor) par exemple.

Quant le défunt a triomphé de tous les obstacles du monde souterrain, il peut enfin affronter le jugement d’Osiris. 

 

 

 

 

 

     4/   La représentation de la scène du jugement

 

 

En se referant  l’image ci-dessous, la scène du jugement se lit de gauche à droite et peut être décomposée en quatre (4) tableau.

 

a)      Anubis, gardien du monde du monde des morts, dieu de la momification conduit le défunt (le  scribe Hune Fer) dans la salle de la double  Maât ou salle des deux justices.

 

b)      Anubis procède au jugement du défunt (la pesée des âmes), il ajuste le peson  de la balance afin de vérifier si le cœur placé dans un pot dans le plateau gauche de la balance est plus Legé que la plume du Maât dans le plateau droite. Thot, patron des scribes enregistre les résultats de la pesée sur sa tablette d’argile. Si le cœur du défunt est plus lourd que la plume du Maât, c’est le signe que le défunt a commis beaucoup de péchés durant sa vie terrestre et son cœur sera avalé par la grande dévorante monstre combinant les traits du crocodile, du lion et de l’hippopotame.

 

 

c)      Dans le cas contraire, c’est-à-dire si le cœur du défunt est plus léger que la plume du Maât,  alors Horus, fils d’Osiris, invite le défunt à pénétrer dans le royaume de son père car son cœur est juste.

 

d)     Osiris, président du tribunal, assis sur son trône (placé sur le _ lac de natron_), s’apprête à accueillir le défunt dans son royaume d’éternité (l’Amenti). Derrière Osiris se tiennent les deux sœurs d’Osiris : Isis et Nephys qui ont pour rôle de protéger le défunt. Devant Osiris’ sur le une fleure de lotus (signe de la renaissance) se tiennent les quatre fils d Horus, ils préservent les organes du mort dans de vases à leur effigie. Sur le registre du hait, à gauche, Hune Fer a déposé sur une table des offrandes destinées aux juges du tribunal, les juges sont représentés en nombre de 42, un pour chaque province de l’Egypte et chacun représente un péché a que le mort a puis commettre dan sa vie terrestre.

Le papyrus est couvert des formules du Livre des Morts. Pour faire pencher la balance du bon coté, le défunt doit réciter ces formules sans se tromper. C’est le dieu  Thot qui avait rédigé lui-même ces formules (200 environ) pour aider les défunts à triompher des périls. Ainsi, la 125ème formule devrait être récitée au moment de la pesée du cœur : « salut à toi dieu grand, possesseur des deux Maât … Je viens vers toi et t’apporter la vérité et la justice après que pour toi, j’ai chassé mes mauvaises actions. Je n’ai pas maltraité les gens. Je n’ai pas blasphémé dieu ; je suis pur ! Je suis  pur ! Je suis pur ! »

Ces textes, certes, correspondent à la vérité mais il a le pouvoir magique de faire s’équilibrer les deux plateaux de la balance. Avec cette précaution, le mort est immanquablement sauvé et devint un Osiris car il est aussi pur que son dieu.

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                         

 

 

 

 

 

 

 

 

      

Au terme de notre étude, nous pouvons dire que la civilisation égyptienne a donné l’un des plus beaux exemples de la conception de la mort conjugué avec l’esprit artistique. La mort n’est plus vue comme un fait de désolation ou de tristesse, mais plutôt d’accomplissement de la vie d’ici bas auprès des dieux. De ce fait, l’art égyptien a plus que jamais reflété la vision d’un monde parfait crée par les dieux, protégé par les rois et suivi par les hommes. Ainsi, parti de la conception égyptienne de la mort, nous sommes arrivés à une représentation artistique des égyptiens sur la mort. Ce travail nous a aussi permis de pénétrer  un temps soit peu la civilisation multi-seculares  des égyptiens sur la mort en rapport avec l’utilisation de leur génie artistique  pour faire des représentations les plus merveilleuses du monde. De ce fait, on se demande quelle l’exemple que les autres civilisations ont puis tirer de cette fabuleuse civilisation de l’Egypte antique ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    



24/09/2012
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