la création des Etats arabes au Moyen Orient: contexte et enjeu
PLAN
INTRODUCTION
I. contexte de création des États arabes au moyen- orient
- contexte politique et social
- contexte économique
- contexte culturel
II. La formation de quelques des États arabes au moyen- orient
- Le Liban et la Syrie
- L’Irak et la Jordanie
- L’Arabie- Saoudite et le Yémen
- L’Emirats arabe unis, Bahreïn et Qatar
III. Enjeux de la création des États arabes au moyen- orient
- Enjeu politique
- Enjeu économique
- Enjeu social
CONCLUSION
INTRODUCTION
Avec la disparition de l’empire ottoman en 1918et l’irruption des États- unis sur la scène européenne en 1917, le terme de Near- East avait été largement écarté de l’usage courant, tandis que le terme Middle- East est appliqué aux nouveaux États du monde islamique qui désigne le moyen orient.
Le moyen orient correspond donc à la zone géographique comprise entre la rive orientale de la mer méditerranée c'est-à-dire le bassin levantin à l’ouest ; la ligne tracée par la frontière entre l’Iran d’une part le Pakistan et l’Afghanistan d’autre part à l’est ; la frontière turco-iranienne avec les pays du Caucase, et celle turque avec la Bulgarie et la Grèce au Nord et les frontières respectivement terrestres de l’Égypte et maritime du Yémen et d’Oman au sud. Contrairement à une idée rependue proche et moyen orient ne désignent pas deux espaces géographiques clairement séparés. Cet espace qui constituait autrefois l’empire ottoman connaitra une fragmentation donnant ainsi naissance à plusieurs États. Alors dans quels contextes ces États verront– ils le jour ? Et quels seront les enjeux de la création de ces États ?
I. CONTEXTES DE CRÉATION DES ÉTATS ARABES AU MOYEN ORIENT
1 Contexte politique
La Première Guerre mondiale conduit à la disparition de l’Empire ottoman. Malgré les promesses européennes, les nationalistes arabes ne réussissent pas à imposer la création d’un grand royaume arabe. Les négociations menées par la France et la Grande-Bretagne pour délimiter leurs zones d’influence au Proche-Orient. Angleterre et France organisent les Mandats que leur a confiés la Société des Nations au Proche-Orient. Leurs tentatives pour s’implanter durablement dans la région se heurtent à un nationalisme arabe mal défini, mais fort actif. Dans le Mandat britannique de Palestine les tensions s’aggravent entre populations arabes et juives. Le jeune prince wahhabite Ibn Saoud parvient à recréer le royaume de ses ancêtres et à donner naissance à l’Arabie saoudite en jouant sur le retrait britannique de la région. Soucieux de préserver une autonomie acquise sous les Ottomans, les nationalistes libanais font admettre à Versailles la création d’un État étendu autour du noyau chrétien du Mont Liban. L’union arabe, fer de lance du nationalisme au Proche-Orient durant l’entre-deux-guerres, se décline sous la forme de projets concurrents. Après la Seconde Guerre mondiale, les États de la région accèdent définitivement à l’indépendance. Mais la création de l’État d’Israël et l’échec des tentatives d’union arabe laissent le Proche-Orient profondément déstabilisé. Le partage de la Palestine proposé par l’ONU, est immédiatement refusé et combattu par les Arabes de Palestine et par les États arabes voisins. L’échec du plan de partage de la Palestine a conduit à une longue série d’affrontements entre Israël et les États arabes voisins. Après la création d’Israël, les Palestiniens, peu à peu déçus par les ambitions hégémoniques des États arabes, mènent, avec leurs propres armes, le combat pour la reconnaissance de leur peuple et le droit à un État. Reprenant le schéma général de la guerre entre l’Est et l’Ouest, le Proche-Orient est divisé jusqu’en 1973 entre progressistes et conservateurs. De 1975 à 1992, le Liban, dont le système politique repose sur un fragile équilibre intercommunautaire, est le terrain d’une guerre aux visages multiples, dont les enjeux sont aussi bien libanais que régionaux et internationaux. En 1980, après la révolution chiite iranienne, l’Irak entre en guerre contre l’Iran, puis, affaibli, cherche à envahir le riche Koweït, provoquant les réactions de la communauté internationale, avant de s’exposer au nouvel ordre mondial défini par les États- Unis.
2 Contexte économique
Les potentialités minières, énergétiques, agricoles et touristiques dont regorge le moyen orient ont été à l’origine de différents et de convoitises entre les différentes parties de cette aire géographique et des autres puissances du monde. E n effet, si la production et l’exportation de pétrole constitue toujours largement, la première source de richesse du moyen- orient, elle ne doit pas occulter le fait que d’autres sources de richesse ont permis le développement de certains pays sans engendrer de dépendance vis- à- vis parts de l’or noir. Des pays comme Israël, le Liban ou Chypre ont ainsi appuyé leur développement sur d’autres activités telles que le commerce, l’agriculture, les matières premières. D’autre part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds privés et publics arabes dans la finance et l’économie internationale. Pour la majorité des pays de l’organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du moyen orient- orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissement de l’étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. A titre d’exemple, 45a% des recettes publiques de l’Arabie saoudite, 55% de son PIB et 90% de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l’exploitation de ses gisements pétroliers.
Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des efforts pour diversifier leur économie, Abu Dhabi Investment Authority est aujourd’hui le plus gros fonds souverains mondial ; il gère 875 milliards de dollars et est en charge d’investir les revenus pétrolier de l’émirat d’Abu Dhabi à travers le monde pour les faire fructifier.
D’autres pays arabes ont également choisis de réinvestir leurs revenus pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « palm Island », le Burdj Khalifa ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux visent à développer des activités non- dé pendante du pétrole et à préparer les pays du golf à l’après pétrole ; les placements et les investissements réalisés représentent une rente et une opportunité de développer de activités tertiaires au sein des pays développés et ouvert aux étrangers de la péninsule arabique.
La Turquie, l’Égypte, Israël et Chypre bénéficie de facteurs favorable au développement du tourisme en provenance d’Europe et d’Amérique du nord, les sites touristiques, culturels et historique, l’héliotropisme et les investissements réalisés pour développer les activités touristiques ont permis de rendre cette région parmi les plus attractives de la planète.
L’agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l’emploi de la population active de certains pays moyen-orientaux ; le croissant fertile (Irak, Syrie, Liban), le Nil en Égypte, ou encore le développement des Kibboutzim et mochavim en Israël ont permis d’assurer la sécurité alimentaire nécessaire au développement économique des pays méditerranéens ; avant de développer les activités de services. Les activités commerciales et financières ont également pris un essor important, grâce aux voies de navigations aisément contrôlables(mer de Marmara en Turquie et canal de Suez en Égypte et à l’importance des activités d’import- export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d’Asie orientale, d’Asie du sud- Est, d’Inde et du Moyen- orient et à destination de l’Union européenne et de l’Amérique du Nord ).
3 Contexte culturel
Le moyen – orient est au carrefour de cultures parmi les plus anciennes et les plus développées au monde. Que ce soit la culture des populations Kurdes, arabes, turques, perses, ou encore, celle des religions juives, chrétiennes et musulmanes, leur sécularité a conduit à leur formidable développement qui représente aujourd’hui un attrait pour les touristes du monde entier. De nombreux sites archéologiques, constructions, ou sites naturels sont ainsi classés au Patrimoine mondial moyen- orient, répartis autour des nombreuses aires urbaines qui se sont progressivement développées.
- II. LA FORMATION DE QUELQUES ÉTATS ARABE DU MOYEN- ORIENT
1 Le Liban et la Syrie
- Liban
Après l'invasion du pays par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités françaises vichystes sont renversées et le Liban passe, comme la Syrie, sous le contrôle de la France libre. Malgré un accord de principe pour l'indépendance, les gaullistes tentent de maintenir le pays sous contrôle. Le 21 septembre 1943, Béchara el-Khoury devient Président de la République, Riyad es-Solh prenant de son côté la tête du gouvernement. Un conflit éclate entre ces partisans résolus de l'indépendance et le représentant français Jean Helleu, qui fait emprisonner le gouvernement le 11 novembre. Le 22 novembre, la France libre doit se résoudre à libérer le gouvernement et à accorder l'indépendance au pays.
- La Syrie
A l'indépendance, en 1943, Shukri al-Kuwatli est élu comme premier président de la république. Il obtient le retrait définitif des troupes françaises en avril 1946. Sous sa direction, le pays prend part à la première guerre contre l'établissement de l'État d'Israël en 1948.La défaite subie engendre l'instabilité politique. Shukri al-Kuwatli est renversé par un coup d'État militaire de Husni al-Zaim, en mars 1949. Ce coup d'État est suivi par d'autres, alimentés par l'opposition entre une faction pro-irakienne de l'armée et une autre faction pro-égyptienne.En 1955, après le retour de la démocratie, Shukri al-Kuwatli est de nouveau élu président, un poste à l'époque largement honorifique. Sous l'influence des pro-égyptiens, il signe en février 1958 l'union avec l'Égypte de Nasser, qui dure de 1958 à 1961 (R.A.U.: République arabe unie).Cette tentative de communauté des États arabes échoue, et les conservateurs reprennent le pouvoir jusqu'au coup d'État de 1963, à partir duquel le Parti Baas syrien s'est assuré le gouvernement du pays, en s'adaptant aux évolutions politiques.
2 Irak et la Jordanie
- L’Irak
Le Royaume- uni disposant ainsi d'un contrôle suffisant sur l'Irak, l'accord anglo-irakien du 30 juin 1930 remplace le haut-commissaire britannique par un ambassadeur. L'Irak devient alors officiellement indépendant même si la tutelle britannique est encore forte. Le nationalisme arabe commence dès cette époque à se développer en particulier dans l'armée et débouche sur une tentative de coup d'État en 1936.Le 8 juillet 1937, la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan signent le traité de Sa'dabad. Il prévoit entre autres une coordination de la lutte contre la « subversion » kurde
- La jordanie
Le 24 avril 1950 La Jordanie naît de la division de la Palestine qui était sous mandat britannique. La Transjordanie annexe la Cisjordanie et prend le nom de Royaume de Jordanie. A la suite de la création de l'Etat d'Israël en 1948, une active politique d'assimilation est menée, visant à intégrer les Palestiniens, qui obtiennent automatiquement la nationalité jordanienne
3 L’Arabie- Saoudite et le Yémen
- L’Arabie- Saoudite
Le royaume d'Arabie saoudite est fondé officiellement le 22 septembre 1932 par la fusion des provinces du Nejd et du Hedjaz. La rencontre du président Roosevelt et du roi Ibn Saoud, en Égypte en février 1945 a instauré la période de stabilité du royaume et son insertion dans l'économie de libre-échange d'après-guerre[]. En février 1945, le roi Ibn Séoud conclut avec les États-Unis le Pacte du Quincy, alliance stratégique qui en échange d'un accès au pétrole, engage les États-Unis à protéger militairement la dynastie des Saoud, et qui se poursuit toujours aujourd'hui. Abdelaziz accepte le concept de modernisation du pays et persuade les ultra- conservateurs religieux d'accepter les nouvelles technologies : les automobiles, la radio, le téléphone, l'avion et la télévision (il considérait cela comme des outils, et qu'on pouvait les utiliser dans le bien, ce qui rassura les oulémas saoudiens). Après cinquante ans de pouvoir, Abdel -Aziz meurt en 1953, lui succèdent ses fils : Saoud ben Abdelaziz, Fayçal ben Abdelaziz, Khaled ben Abdelaziz, Fahd ben Abdelaziz et depuis 2005 le roi Abdallah ben Abdelaziz
- Le Yémen
Le territoire du Yémen actuel était divisé en deux entités : le Yémen du nord et le Yémen du sud. Le Yémen du nord était inclus dans l’empire ottoman. Avec la chute de l’empire ottoman après la première guerre mondiale, le Yémen du nord prend son indépendance en 1918 et cela perdure jusqu’en 1990. Quant au Yémen du sud, il était sous domination britannique. Après le départ de ces derniers, la fédération d’Arabie du sud et le protectorat d’Arabie du sud se regroupent officiellement le 30 novembre 1967, pour former un nouvel État indépendant : La république populaire de Yémen du sud. Le 22 mai 1990, la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) et la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud) fusionnent pour former un seul État, la République du Yémen. Ali Abdallah Saleh en devient le président, la Constitution instaure un multipartisme et la liberté de la presse : c'est la naissance de la première démocratie dans le monde arabe[2].
4 Émirats arabe unis, Bahreïn et Qatar
Au début des années 1960, un premier puits de pétrole fut découvert à Abou Dhabi, ce qui permit le développement rapide de l’émirat, sous la conduite de Cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, qui fit construire des écoles, des hôpitaux, des logements et des routes. Dubaï fut également gagné par cet élan de développement économique, aidé par les recettes des exportations pétrolières. Les différents émirats commencèrent à se rapprocher et à reprendre le contrôle des mains des Anglais, notamment en formant un conseil qui leur permit de décider eux-mêmes des enjeux politiques les concernant. À la tête de ce conseil se trouvait Adi Bitar, le conseiller de Cheikh Rachid ben Saïd Al Maktoum. Enfin, en 1968, les Britanniques annoncèrent leur décision de mettre fin au traité de protectorat qui les liait aux États de la Trêve, ainsi qu'aux émirats du Bahreïn et du Qatar. Les 9 États tentèrent de former une union, mais ne parvenant pas à se mettre d’accord, Bahrein et Qatar déclarèrent leur indépendance respectivement en août et en septembre 1971. Mais un accord fut conclu entre six émirats (Abou Dabi, Dubaï, Charjah, Oumm al Qaiwain, Fujaïrah et Ajman). Il aboutit à la création d'une fédération, qui prit le nom d'Émirats arabes unis, née officiellement le 2 décembre 1971. Début 1972, le septième émirat, Ras al-Khaimah, rejoignit la fédération.
- III. ENJEUX DE LA CRÉATION DES ÉTATS ARABES DU MOYEN- ORIENT
1 Enjeu politique
Une fois l’indépendance acquise, les États du Proche-Orient s’efforcent de maintenir la cohésion territoriale issue des découpages coloniaux et de réaliser l’unité nationale. La France et la Grande Bretagne avaient divisé pour régner et s’étaient appuyés sur les minorités. Le but des nouveaux États consiste à dissoudre les identités communautaires au profit de l’identité nationale. La tâche est difficile au Liban car l’union des chrétiens et des musulmans, à travers le Pacte National de 1943, repose sur le maintient du communautarisme institutionnel. Le parlement libanais comporte un nombre fixe de députés par communauté. En 1946, les diverses communautés chrétiennes se partagent 60% des sièges alors que les chrétiens sont à peine majoritaires. Avec les accords de Taëf de 1989, qui mettent fin à la guerre civile, la représentation parlementaire chrétienne est réduite à 50% mais il faut souligner que le poids démographique des Chrétiens n’était plus que de 40% de la population libanaise, et que depuis il n’a cessé de réduire. En Syrie, le communautarisme politique fut abolit en 1950, mais il se maintient en Jordanie : chrétiens, Tchétchène, Tcherkesses et bédouins possèdent toujours des sièges réservés au parlement. Au Proche-Orient l’appartenance confessionnelle est prise en compte par la loi pour les mariages et les héritages. L’absence de mariage civil contribue donc à maintenir la forte endogamie communautaire que les États auraient dû normalement s’efforcer de réduire dans le cadre d’une véritable politique d’intégration nationale. Le nationalisme arabe est devenu après l’indépendance l’idéologie officielle des nouveaux États car il permet de transcender les clivages religieux. Mais il les entraîne vers deux nouveaux écueils : le rejet des populations non arabes (turkmène et kurdes principalement) et la programmation de leur propre disparition puisque l’arabisme a pour but l’unification de la nation arabe au sein d’une république arabe unie. Cette finalité n’est pas pour réjouir la famille Hachémite qui règne sur la Jordanie ainsi que les autres familles régnantes, mais l’engouement que suscite l’arabisme dans la population est tel qu’il est impossible de le combattre ouvertement. En 1958, la Syrie accepte de s’unir avec l’Egypte de Jamal Abdel Nasser au sein de la République Arabe Unie. La même année des troubles éclatent au Liban entre le gouvernement de Camille Chamoun et la gauche libanaise qui exige que le Liban suive le chemin de la Syrie. Le régime de Camille Chamoun sera sauvé par une intervention américaine. En 1961 la Syrie décide de mettre fin à son union avec l’Egypte car elle rapidement ressentie plutôt comme une annexion qu’une union entre peuples arabes égaux. Sans doute le président égyptien avait-il en tête la célèbre phrase de Joseph Staline : « Tous les peuples de l’Union Soviétique sont frères mais le peuple russe est l’aîné ». La rupture de la République Arabe Unie en 1961 fera retomber la pression unitaire dans la région.
2 enjeu économique
Les pays du Golfe ont bâti une économie puissante grâce à la rente pétrolière. Ils n’ont pas développé seulement une économie de services mais également une base industrielle exportatrice. Le port de Djebel Ali à Dubaï est devenu le principal hub portuaire de la péninsule arabique avec un fret de plus de 100 millions de tonnes par an. Les marchandises sont redistribuées dans l’ensemble des pays du Golfe mais également vers le Proche-Orient. Beyrouth et Lattaquié n’ont qu’un trafic annuel de 6 millions de tonnes, seul Aqaba dépasse les 10 millions de tonnes grâce au transit pour l’Irak. Cet exemple illustre parfaitement la marginalisation économique du Proche-Orient arabe dans la région et au niveau mondial. Le PIB des six pays du Conseil de Coopération du Golfe est en moyenne de 20 000 dollars hab./an, le Qatar possède le deuxième PIB/hab. au monde derrière le Lichtenstein avec 50 000 dollars (2009). En 2007, les six pays du CCG avaient un excédent commercial de plus de 150 milliards de $ par an, soit l’équivalent de la Chine mais pour une population 40 fois moindre. Certes cet excédent est fluctuant car lié aux exportations d’hydrocarbures plus qu’à de la production manufacturière, mais il contribue à une immense prospérité comparé aux autres régions du monde arabe. Les excédents commerciaux offrent aux pays du Golfe des capacités d’investissements à l’étranger très recherchées. Les six pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn, Émirats Arabes Unis et Oman) compte Jusqu’au début des années 1990, les pays du Proche Orient n’étaient guère attractifs pour les capitaux du Golfe arabe. La guerre au Liban, le dirigisme économique en Syrie et la faiblesse des opportunités en Jordanie couplée à un certain dirigisme limitaient les opportunités d’investissements. Le retour de la paix au Liban, l’ouverture économique syrienne et les espoirs d’un règlement de paix régional après les accords d’Oslo en 1994 ont modifié progressivement la perception des investisseurs potentiels. A partir de 1997, les flux d’IDE (Investissements Directs Étrangers) en direction de la Jordanie et du Liban ont commencé a augmenter rapidement, puis en 1999 pour la Syrie. La croissance fut particulièrement spectaculaire au Liban puisque le montant des IDE est passé de quelques dizaines de millions d’euros dans les premières années de la reconstruction à 1,8 milliards d’euros en 1997 pour se maintenir à ce niveau jusqu’en 2007.
3 Enjeu social
Pour comprendre le Liban actuel il faut revenir à la répartition des communautés confessionnelles dans l’espace proche oriental durant la période ottomane. Les communautés dominantes (les arabes sunnites) et leurs protégés juifs et chrétiens (grecs orthodoxes et catholiques) résident dans les villes, lieux de pouvoir et de richesses. Elles dominent les meilleures terres tandis que les communautés hétérodoxes (alaouites, druzes, chiites duodécimains, maronites, etc.), souvent persécutées, sont rejetées dans les périphéries : montagnes refuges et marges steppiques. Dans les villes, chaque communauté possède son propre quartier résidentiel, les musulmans se trouvent autour des principaux lieux de pouvoir et de la grande mosquée, les chrétiens et les juifs se regroupent autour de leurs églises, synagogues et écoles confessionnelles. Les musulmans sunnites sont toujours l’élément dominant, les non musulmans ne représentant pas plus du tiers de la population citadine. Beyrouth constituait une exception car le développement de la ville après la création de son port en eau profonde en 1860 avait attiré les populations chrétiennes de l’arrière pays et dès le début du XXème siècle la ville est en majorité chrétienne (Courbage, 1970). La population jordanienne est la plus homogène des trois États du Proche Orient arabe sur le plan communautaire : plus de 95% d’arabes sunnites, une communauté chrétienne estimée à 3 ou 4% de la population, une trentaine de milliers de Tcherkesses et quelques milliers de Druzes. Il est à noter que les Tcherkesses constituent la garde rapprochée du roi et sont donc la communauté la plus fidèle à la monarchie depuis son installation sur le trône en 1920. Après l’indépendance, les souverains hachémites ont caressé le rêve d’une grande Jordanie intégrant les territoires palestiniens. La Cisjordanie était partie intégrante du royaume jusqu’en 1967, date à laquelle elle fut occupée par Israël. Après la guerre des six jours, la Jordanie a maintenu l’administration civile dans ce territoire occupé, espérant son retour dans le giron jordanien. Cependant l’Intifada de 1987 a montré que le nationalisme palestinien était le plus fort, et le roi Hussein décida d’abandonner toute prétention sur la Cisjordanie et retira son administration des territoires occupés en 1988 pour se recentrer sur la Transjordanie d’origine.
Cependant, le problème identitaire demeure car la majorité de la population jordanienne est d’origine palestinienne. Les recensements officiels affirment que la population d’origine palestinienne est inférieure à 50% mais en réalité elle atteint 70%. Certes, l’ensemble de cette population ne se sent pas forcément étrangère en Jordanie et ne compte pas revenir en Palestine.
CONCLUSION
La création des États arabes est la conséquence de la fragmentation de l’empire ottoman après la première guerre mondiale. Cette création intervient à un moment ou le moyen- orient faisait l’objet de convoitise des puissances étrangères. Cette balkanisation politique par ces grandes puissances du moyen- orient avait pour but la spoliation des richesses les sunnites aux dont regorge cette région. La religion a aussi joué un rôle actif dans cette segmentation. Il s’agit des conflits opposant les chrétiens aux musulmans et chiites.
BIBLIOGRAPHIE
Livre d’histoire 5eme
Dictionnaire encyclopédie 2000
Samir A. L’Afrique et le monde arabe
Www.Google. Fr
Www.Yahoo. Fr
Georges Duby, Atlas historique mondiale
Phillipe Rekacewicz, atlas de poche
A découvrir aussi
- Le système politique des Etats Unis
- L'économie de la Haute Volta
- Les techniques matérielles de la peinture et de la sculpture
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 177 autres membres