La lutte politique et le terrorisme au Moyen Orient
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Le Moyen-Orient (en anglais Middle East) est une expression d'origine anglo-saxonne qui désigne pour les Européens, les Américains et les Africains, une région comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part, le Pakistan et l'Afghanistan d'autre part. Cette région se trouve essentiellement en Asie mais est parfois étendue à l'Afrique du Nord. Le Moyen Orient comprend à minima le Croissant fertile (Israël, Territoires palestiniens, Jordanie, Irak, Syrie, Liban), la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Yémen, Oman, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et la vallée du Nil (Egypte et Soudan). On y ajoute souvent l’Iran et la Turquie, parfois même le Pakistan et l’Afghanistan (héritage de la définition impérialiste britannique). De très nombreuses cultures se sont croisées au fil des siècles; indigènes, tels que les Perses ou les Arabes; mais également étrangères. Cet espace est témoin de guerres d'ordre territorial (conflit israélo-arabe, guerre Iran-Irak) et de nombreuses tensions liées directement et indirectement à l'extraction du pétrole et des matières premières dans la région. Ces événements font du Moyen-Orient depuis et toujours un espace de tensions, un centre de mouvements terroristes d’où l’intérêt de notre thème qui s’intitule la lutte politique et le terrorisme au Moyen Orient.
Dans la suite de notre travail nous nous efforcerons d’abord à montrer la situation politique au moyen orient au début XXème avant de nous atteler sur le terrorisme au Moyen Orient. Enfin nous verrons le rapport entre la lutte politique et le terrorisme, ainsi que les tentatives de lutte.
I - LA SITUATION POLITIQUE AU MOYEN ORIENT AU DEBUT DU XXème siècle
Le Moyen Orient est au début du XXème siècle colonisé par les grandes puissances coloniales européennes (la France, le Royaume Uni et L’Allemagne). Le 16 Mai 1916, sont conclus secrètement entre la France et le Royaume Uni les accords de Sykes-Picot, qui prévoient le partage du Moyen Orient au mépris des promesses d’indépendance faites aux arabes par l’Angleterre. Par la suite, des tensions annuleront l’application de ces accords.
1 - le moyen orient avant la création de l’Etat d’Israël
Après la première Guerre mondiale et le dépeçage de l'Empire ottoman, la Palestine revient sous mandat de la Grande-Bretagne. Or, dès le 2 novembre 1917, par lettre, le ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur James Balfour, avait déclaré son pays favorable à l'établissement d'un foyer juif sur le territoire de la même Palestine. La faveur de Londres s'affirme quand, de 56 000 habitants juifs en 1918, cette population passe à 550 000 en 1945, grâce aux migrations venues d'Occident. Mais, sous le nom de Palestiniens, musulmans et chrétiens présents depuis des siècles sont déjà 600 000 en 1918 et, par accroissement naturel, 1,2 million en 1945. Les arrivées massives de migrants juifs inquiètent ceux qui occupent déjà la terre. Afin de s'opposer à cette volonté d'inverser les rapports démographiques, ils manifestent violemment, pour la première fois en mars 1920 dans la ville de Jérusalem. Puis à nouveau en 1933, en 1935, enfin à partir du 19 avril 1936 pendant trois ans.
D'un côté il y a les Palestiniens qui se sentent dépossédés. De l'autre les juifs, associant peurs ancestrales et esprit messianique lié à l'Israël biblique. Entre les deux, les Britanniques tentant de réduire la violence du conflit. Pour se protéger, dès 1917, les juifs avaient créés la Haganah, une milice d'autodéfense. Avec des groupes plus radicaux, l'Irgoun (ou Etzel) créé en 1937 et le Léhi (ou groupe Stern), elle recourt au terrorisme contre les Arabes, mais aussi contre les Britanniques, pour obtenir la création de l'État d'Israël.
2 - LA CREATION DE L’ETAT D’ISRAEL
Engagé à défendre l’installation des juifs sur leur terre, la réaction des arabes entraine des émeutes ’’arabes’’ répétées et une révolte qui ont commencé l’histoire de l'inimitié entre Juifs et Arabes en Palestine. La Grande Bretagne arrêtera par la suite l’immigration juive en Palestine.
Après la mort de six millions de Juifs dans l’Holocauste nazi, une pression grandissante poussa l’Angleterre à autoriser de nouveau l’immigration juive en Palestine. En 1947, face à l’enjeu que représentait la révolte arabe et persistance des juifs une résolution de l’ONU propose la division du pays en deux états : un état arabe et un état juif. Les Arabes refusèrent la partition et la guerre éclata. La victoire décisive des Juifs leur permit d’agrandir leur état. Elle créa plusieurs centaines de milliers de réfugiés palestiniens. Les états arabes refusèrent de reconnaître Israël ou de faire la paix avec lui. Les guerres se succédèrent en 1956, 1967, 1973 et 1982 ainsi que les raids terroristes et les représailles.
II - LE TERRORISME
1 - Histoire du mot
Le terrorisme, c’est d’abord un mot qui terrorise. Il a une origine précise : la Terreur lancée par Robespierre en 1793. Le terme fait son entrée dans les dictionnaires à la fin du XVIIIe siècle pour désigner la propagation de cette Terreur d’État révolutionnaire à toute la France. Il faut quasiment un siècle pour que « terrorisme » prenne sa signification actuelle. Le mot est employé en 1866 pour stigmatiser des violences nationalistes en Irlande. En 1883 pour dénoncer les activités révolutionnaires en Russie. Dès 1892, la France connaît une série d’attentats dont ceux de Ravachol et l’assassinat du président Sadi Carnot. Pour leurs auteurs, il s’agit de « propagande par le fait ». Les « lois scélérates » de 1893-1894 répriment ces violences. Elles incriminent participation intellectuelle, incitation, complicité ou apologie des « menées anarchistes », mais tout cela sans employer la notion de terrorisme. Les journaux de cette époque ne parlent que d’anarchisme comme projet de « détruire la société ». Au même moment, l’Orim indépendantiste macédonienne créée en 1893 se reconnaît ouvertement terroriste, mais cela reste une exception. Le terrorisme a ainsi évolué mais sa définition reste toujours un débat.
2 - Définition
Le terme de terrorisme est aujourd'hui très fréquemment employé en droit international et par les institutions internationales, mais il ne donne pas lieu à une définition unique et universelle.
Certains éléments semblent faire consensus, le philosophe jacques Derrida écrit ainsi : « si on se réfère aux définitions courantes ou explicitement légales du terrorisme, qu’y trouve-t-on ? la référence a un crime contre la vie humaine en violation des lois (nationales ou internationales) y impliquant a la fois la distinction entre civil et militaire (les victimes du terrorisme sont supposées être civiles) et une finalité politique (influencer ou changer la politique d’un pays en terrorisant sa population civile) ».
Dans le cadre d'une guerre conventionnelle, il existe en effet un cadre juridique précis, le droit de la guerre. Les actes violant, le droit de la guerre sont alors qualifiés de crimes de guerre. les notions de terrorisme et d'actes terroristes servent donc à qualifier des actes en dehors du cadre bien défini de guerre conventionnelle et du droit de la guerre, même si leur définition précise n'est pas bien établie d'un point de vue strictement juridique, ou plus exactement, même si un usage peut en être fait à des fins d'intérêts politiques. Pourtant, même une fois exclus les crimes de guerre, le terrorisme reste difficile à définir avec une précision satisfaisante.
Par exemple, aucun réel consensus sur le sens du mot, malgré douze traités internationaux traitant de divers aspects du terrorisme : piraterie aérienne, financement… L’ONU n’a jamais réussi à s’entendre sur ce qu’est exactement un phénomène qu’elle condamne pourtant souvent. Il se trouve toujours des États membres pour refuser de qualifier de terroriste tel ou tel groupe qu’ils considèrent comme un mouvement de libération ou comme anticolonialiste. D’où blocage du processus. Avant l’ONU, à l’occasion d’un traité de 1937 qui ne fut guère appliqué, la Société des Nations, avait péniblement abouti à cette tautologie : le terrorisme, ce seraient "des faits criminels dirigés contre un Etat et dont le but ou la nature est de provoquer la terreur...". Autant dire que le terroriste terrorise. L’usage de ce terme infamant pose donc des difficultés insolubles, tant que l’on s’en tient à la question de la cause dont il se réclame.
En 2004 une définition proposée par le groupe de personnalités de haut niveau et le secrétaire général de l'ONU est soutenue par la France, elle précise : « toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d'un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d'intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s'en abstenir ». Le « terrorisme » ne décrit donc pas une réalité objective, qui s’imposerait à tous ».
Les sceptiques concluent que « les terroristes des uns sont les résistants des autres ». Ou que le terrorisme, c’est la violence de l’autre, un autre qui, souvent, n’a pas les moyens de lancer une guerre ou une révolution.
Certes, tous les États civilisés combattent les violences que constituent les actes terroristes, comme poser des bombes, prendre des otages, etc. Ils les considèrent comme criminelles en tout état de cause et les distinguent des faits de guerre. Le terrorisme prendra de l’ampleur au Moyen Orient avant de s’étendre sur toute la planète.
III - LE TERRORISME AU MOYEN ORIENT
1 - Histoire du terrorisme au moyen orient
Au premier siècle au Moyen Orient les zélotes( juifs extrémistes, aussi appelé galiléens) assassinaient de hauts dignitaires romains ou même des hébreux jugés trop modérés afin de s’insurger contre la domination latine. Un peu plus tard en Iran et en Syrie au XIème et XIIème, la secte chiite ismaélienne des assassins depuis ses bases Alamute (en Iran) exécute régulièrement des croisés ainsi que des turques seldjoukides sunnites en pratiquant notamment déjà les attentats suicides. Certains ont même cherché les ancêtres des terroristes dans des sociétés d’initiées vouées à l’assassinat : thugs en Inde (hindouistes adorateurs de Kali, actifs en Inde du XIIème au XIX, qui pratiquaient l’assassinat de voyagères par l’étranglement et qui auraient été responsable d’environ 2000000 de morts sur toute leur période d’activité. Au milieu du XXème siècle avec la création de l’Etat d’Israël, l’expression « terrorisme sioniste » est souvent employée pour faire référence à des actes terroristes perpétrés dans le but de favoriser les objectifs du sionisme. Cette expression est utilisée par les historiens pour évoquer les actes violents perpétrés par certains groupes juifs sionistes pendant la période du mandat britannique sur la Palestine et jusqu'à la création de l'État d'Israël en Mai 1948. En effet, le terrorisme a été un moyen efficace et stratégique pour s’affirmer sur leur position de retour sur ‘’la terre sainte’’.
D’une manière générale, les sionistes avaient pour objectif non pas d’établir un Etat juif en Palestine mais un foyer pour les juifs persécutés. Dans cette tentative, les arabes se placent en position de force pour la contrecarrer. Dès lors Herzl et ses compagnons multiplièrent les démarches auprès des grandes puissances de l’époque et surtout auprès du sultan, sans obtenir de réels succès. Face à cette hostilité arabe, la communauté juive mit au point des organisations de défense comme le « haganah » mais les plus radicaux « l’irgun » et le « stern », qui engagent la lutte non seulement pour défendre les colonies juives contre les agresseurs arabes mais aussi de s’en prendre à la Grande Brétagne. Par ailleurs le terrorisme sioniste allait des sabotages aux attentats : ainsi le 03 Août 1944 un commando du groupe Stern avait assassiné le haut commissaire anglais en Palestine, sir Harold Mac Michael. Notons enfin que l’Irgoun, le stern et Lehi, étaient qualifiées d'organisations terroristes à l'époque. Avec son évolution, de nombreux groupes terroristes se sont constitués au Moyen Orient.
2 - les différents types terroristes au moyen orient
- Al Jihad (AJ) : Al Jihad (AJ) a été formé à la fin des années 70, en Égypte, un mouvement violent issu des Frères musulmans. Ses objectifs consistent à renverser le gouvernement égyptien et à le remplacer par un État islamique. Les activités de l'AJ ont toujours ciblé d'importants dirigeants du gouvernement égyptien ainsi que les intérêts américains et israéliens en Égypte et à l'étranger. L'AJ a participé entre autres à l'assassinat du président égyptien Anwar Sadat en 1981, à un attentat à la bombe commis contre l'ambassade égyptienne à Islamabad en 1995, et aux attentats à la bombe commis contre deux ambassades américaines en 1998 en Afrique. Le groupe a des liens avec Oussama ben Laden, Al-Qaïda. Il est aussi l'un des signataires de la fatwa (décret religieux) de 1998 contre les États-Unis et Israël. On peut citer également Al Jamaa al-Islamyia (AJAI) qui a vu le jour au début des années 70 en tant que mouvement étudiant islamiste sur les campus égyptiens.
- Front de libération de la Palestine (FLP) : Le Front de libération de la Palestine (FLP) est un petit groupe dissident armé, lié à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Son objectif est la destruction de l'État d'Israël et la création d'un État palestinien indépendant, dont Jérusalem serait la capitale. Fondé en 1961 par Ahmad Jibril, le groupe opère principalement en Europe, en Israël, au Liban et dans d'autres régions du Moyen-Orient. Pendant sa période la plus active, il a commis plusieurs attentats très médiatisés, dont l'opération pour laquelle il est le mieux connu, le détournement en octobre 1985 du paquebot italien Achille Lauro. On note aussi Le Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général (FPLP-CG), créé en 1968, est groupe islamiste communiste qui s'est engagé à fonder un État palestinien et à détruire Israël. Il s'oppose à toute négociation avec l'État hébreu et croit que seule une solution militaire peut mettre fin au conflit israélo-palestinien.
- Hezbollah : Le Hezbollah est un groupe radical chiite dont l'idéologie s'inspire de la révolution iranienne. De tous les groupes terroristes dans le monde, il est parmi ceux qui disposent des meilleurs moyens techniques. Ses objectifs sont la libération de Jérusalem, la destruction d'Israël et, finalement, l'établissement d'un État révolutionnaire chiite au Liban reprenant le modèle de l'Iran. Formé en 1982 en réaction à l'invasion d'Israël au Liban, le Hezbollah est responsable de certains des attentats terroristes les plus tristement célèbres de la guerre civile libanaise, notamment de l'attentat suicide contre des casernes des Marines américains et des parachutistes français à Beyrouth et du détournement du vol 847 de la TWA.
- Al-Qaïda : Fondé en 1988 par Oussama ben Laden, Al-Qaïda constitue le centre stratégique et l'élément moteur du mouvement terroriste islamiste à l'échelle mondiale. Le groupe vise, entre autres, à unir les musulmans contre les États-Unis et leurs alliés, à renverser les régimes qu'il juge « non islamiques » et à chasser les Occidentaux et les non-musulmans des pays musulmans. Parmi les activités d'Al-Qaïda, on compte des attentats suicide, des attentats à la bombe simultanés, des enlèvements et des détournements d'avions. Al-Qaïda a consolidé ses liens avec d'autres groupes terroristes islamistes attachés aux mêmes principes et exerce son emprise sur ceux-ci au point de vue stratégique. Il est une source d'encouragement et d'inspiration pour ses organisations alliées partout dans le monde. Le réseau d'Al-Qaïda a été lié, à la fois directement et indirectement, aux attentats à la bombe perpétrés en 1998 contre deux ambassades des États-Unis et en 2000 contre l'USS Cole. En outre, il était l'auteur des attentats commis le 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone ainsi que d'une tentative d'attentat à la bombe contre le système de métro new-yorkais en 2009.
- Armée islamique d'Aden (AIA) : L'Armée islamique d'Aden est une organisation basée au Yémen qui préconise le renversement du gouvernement yéménite et l'instauration d'une théocratie islamiste. Luttant contre les influences occidentales non seulement au Yémen mais aussi dans le monde islamique. Guidée par ces objectifs, elle a recours à des tactiques terroristes pour parvenir à ses fins y compris le ciblage d'étrangers et des représentants politiques d'États étrangers. L'AIA a établi des liens avec d'autres groupes terroristes, notamment Al-Qaïda.
- Hamas (Harakat Al-Muqawama Al-Islamiya) (« Mouvement de résistance islamique ») : Le Hamas, acronyme en arabe du groupe Harakat Al-Muqawama Al-Islamiya, est une organisation terroriste islamiste-nationaliste radicale issue de l'aile palestinienne des Frères musulmans, en 1987. Il utilise des moyens politiques et violents pour atteindre son objectif, soit la création d'un État palestinien islamique en Israël. Depuis 1990, le Hamas a commis plusieurs centaines d'attentats terroristes contre des cibles aussi bien civiles que militaires. Pendant l'Intifada, qui a commencé en septembre 2000, le Hamas était l'un des principaux groupes impliqués dans les attentats suicide contre les Israéliens. En 2006, le Hamas a participé aux élections parlementaires en Palestine et les a remportées, ce qui lui a permis de négocier avec l'Autorité palestinienne au sujet de la formation d'un gouvernement de coalition. Toutefois, en 2007, le Hamas a renversé l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza et a pris le pouvoir. Même si les dirigeants politiques du groupe sont à Damas, le groupe concentre ses activités terroristes contre Israël dans la bande de Gaza.
- Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) : Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA), une ramification yéménite du réseau al-Qaïda d’Oussama Ben Laden, a annoncé sa création en janvier 2009. Ses principaux objectifs sont de débarrasser la péninsule Arabique de toute influence étrangère – surtout des militaires et des entrepreneurs occidentaux – et d’établir un seul califat pour remplacer les régimes au pouvoir en Arabie saoudite et au Yémen. Les attentats les plus marquants perpétrés par AQPA sont des attentats suicide. Toutefois, le groupe a aussi lancé des raids de type guérilla contre des cibles militaires et l’appareil de sécurité. AQPA est également responsable de l’attentat raté du 25 décembre 2009, lors duquel un de ses collaborateurs a tenté de faire détoner une bombe à bord d’un avion de la Northwest Airlines qui s’apprêtait à atterrir à Detroit.
IV - RAPPORT ENTRE LUTTE POLITIQUE ET LE TERRORISME AU MOYEN ORIENT ET TENTATIVE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME
1 - Le rapport entre lutte politique et terrorisme
Le terrorisme suppose une violence illégitime qui vise des fins politiques. Il a pour but d’exercer une coercition sur des gouvernements et/ou leur population civile voire d’influencer une politique ou un « public ». Depuis la création de l’Etat d’Israël, le caractère politique du terrorisme était explicite. Les mouvements sionistes ont usé du terrorisme tel que l’Irgoun le Stern et le Lehi, afin de parvenir à la création de l’Etat israélien en 1948. Jusqu’à ces dernières années, il était possible de classer les terrorismes en trois formes majeures, suivant leurs objectifs politiques.
- Un terrorisme de type révolutionnaire, « vertical ». Des anarchistes de la Belle
Époque aux Brigades Rouges, il se proposait de renverser l’ordre établi par une stratégie d’ébranlement. Dans cette optique l’acte terroriste doit servir de détonateur à la mobilisation du peuple et d’accélérateur à la Révolution. L’objectif est de détruire des institutions. Par exemple Al Jihad (AJ) avait pour objectifs de renverser le gouvernement égyptien et à le remplacer par un État islamique.
- Ø Un terrorisme « territorial », indépendantiste ou anticolonialiste, celui de l’IRA irlandaise. Il a pour but de chasser un occupant, ou un groupe allogène. Il s’agit d’une stratégie des coûts, de la négociation politique et de la pression idéologique: décourager la puissance « étrangère », lui faire payer sa présence d’un tel prix, en pertes matérielles et politiques, qu’elle parte ou qu’elle cède. Pour Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), ses principaux objectifs sont de débarrasser la péninsule Arabique de toute influence étrangère, surtout des militaires et des entrepreneurs occidentaux.
- Ø Un terrorisme « instrumental » de pure contrainte et souvent transnational. Il constitue un élément d’une stratégie de menace et négociation. Elle vise à obtenir un avantage précis, telle la libération d’un prisonnier, ou encore à contraindre une puissance étrangère à cesser de soutenir telle faction ou de s’interposer dans tel conflit. En exemple, nous avons Al-Qaïda vise, entre autres, à unir les musulmans contre les États-Unis et leurs alliés, à renverser les régimes qu'il juge « non islamiques » et à chasser les Occidentaux et les non-musulmans des pays musulmans.
2 - Tentative de lutte contre le terrorisme
Le terrorisme menace la sécurité humaine et a un impact dévastateur sur le développement. Les actes de terrorisme sont chaque jour plus destructeur et la menace terroriste crée des dangers sans précédant. Dans un monde de plus en plus interdépendant, aucun pays ne peut à lui seul s’attaquer efficacement au terrorisme. Depuis les attaques du 11 Septembre 2001 contre le World Trade Center et la multiplication des attentats terroristes au quatre coins de la planète, de nombreux pays ont adopté des lois dites antiterroristes.
En Amerique, sous le choc des attentats du 11 Septembre, le congrès américain adopte le 24 Octobre 2001, le Patriot Act qui renforce considérablement le pouvoir du gouvernement dans la lutte antiterroriste. Dans le cadre du patriot Act, les personnes soupçonnées de terrorisme se voient doter d’un statut d’exception qui les prive, une fois en détention, des droits qui leur sont reconnus par les différentes conventions de Génève.
En Grande Bretagne, l’Anti-Terrorism Crime and Security, adopté en 2000 et modifier en 2001, permet la mise en détention pendant une durée illimitée des personnes suspectées d’être des terroristes islamistes.
Pour sa part, la France n’a pas attendu les attentats du 11 Septembre 2001 pour se doter d’une législation antiterroriste. Cible d’attentats au milieu des années 1980 et 1990, la France est un des premiers pays à avoir légiférée pour lutter contre la menace terroriste.
Au sein même du système des Nations Unies, 16 instruments universels (c'est-à-dire 13 Conventions et trois amendements) ont été élaborés, et visent des activités terroristes particulières. Par l'intermédiaire de l'Assemblée générale de l'ONU, les États Membres se sont attachés à mieux coordonner leurs initiatives antiterroristes et à poursuivre l'élaboration de normes juridiques. Le Conseil de sécurité a lui aussi, lutté activement contre le terrorisme par ses résolutions et la création de plusieurs organes subsidiaires. Parallèlement, un certain nombre de programmes, d'offices et d'agences des Nations Unies se sont engagés dans des actions antiterroristes spécifiques, afin de soutenir les initiatives des États Membres. En septembre 2006, afin de renforcer et d'améliorer ces activités, les États Membres ont ouvert un nouveau chapitre de la lutte antiterroriste en convenant d'une Stratégie antiterroriste mondiale. Il s'agit de la première approche stratégique et opérationnelle commune à l'ensemble des États Membres des Nations Unies dans ce domaine de la lutte contre le terrorisme. Cette stratégie est le fondement d'un plan d'action concret :
- prévenir et combattre ce phénomène, prendre des mesures pour renforcer les moyens dont disposent les États pour lutter contre le terrorisme;
- renforcer également le rôle des Nations Unies dans ce domaine;
- garantir le respect des droits de l'homme dans le cadre de cette lutte contre le terrorisme.
CONCLUSION
Le terrorisme au Moyen Orient a connu une évolution considérable et s’est répandu dans le monde. Il est usé pour des raisons politiques, soit pour défendre une idéologie politique soit pour se libérer d’une tutelle ou soit pour le changement d’un système politique. Une définition concrète du mot soufre de critique et s’avère même inexistante et son sens dépend souvent du contexte et de son victime. Le terrorisme porte toute fois atteinte aux droits humains et sa présence dans tout le monde est une situation qui semble difficile à trouver une solution prépondérante. Il existe malgré tout des tentatives de solutions et de luttes qui ne sont pas à négliger. C’est ainsi qu’on peut citer l’action de l’ONU et des lois décrétées dans certains pays pour tenter d’héradiquer ce phénomène. Le terroriste étant devenu un phénomène international, tous les pays œuvrent selon leurs moyens à y faire face, mais ces tentatives demeurent vaines, on peut ainsi se poser la question à quand la fin du terrorisme vu ses conséquences économiques, politiques et sociales ?
BIBLIOGRAPHIE
~ Encyclopedia universalis de méteoro-néalit
~ Emile Llorca : Israël et le monde arabe
~ http://fr.wikipedia.org/wiki/Hezbollah
~ www.youssef.jebri.com, 2007-2010
~ www.google. com
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