Les conditions de vie et travail des esclaves
PLAN
INTRODUCTION
I.L’ESCLAVAGE EN AFRIQUE
1. EN AFRIQUE NOIRE
2. EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE
II.L’AFRIQUE FACE A LA TRAITE NEGRIERE
1. LA CAPTURE DES ESCLAVES
2. LE TRANSPORT DES ESCLAVES
III.LES CONDITIONS DE VIE DES ESCLAVES
1. LA VIOLENCE MORALE ET PHYSIQUE
2. LES CONDITIONS DE VIE SOCIALE ET MATERIELLES
IV.LE TRAVAIL DES ESCLAVES
1. EN EUROPE
2. EN AMERIQUE
CONCLUSION
INTRODUCTION
L’esclavage remonte à la nuit des temps pharaoniques. Il existait dans la plupart des continents (Afrique, Europe, Asie, Amérique), mais l’esclavage le plus marquant dans l’histoire de l’humanité fut la traite des noirs. Celle-ci se déroulait de la cote de l’Afrique, expédiés vers les colonies d’Amérique essentiellement et pratiquée par les européens du XVIème au XIXème siècle. Elle a eu pour but d’amasser de l’argent grâce au travail des esclaves de construire de belles colonies avec la sueur et le sang des captifs. Pour ce travail nous nous intéresserons d’abord à l’esclavage en Afrique, ensuite nous parlerons de l’Afrique face à l’esclavage et enfin nous traiterons des conditions de vie et de travail des esclaves.
I.L’ESCLAVAGE EN AFRIQUE
1. EN AFRIQUE NOIRE
L’esclavage existait chez les peuples noirs bien avant l’arrivée des européens. C’est l’exemple de l’empereur du Mali Kankan Moussa qui possédait pas moins de trois cents esclaves qui lui servaient de garde royale, ainsi que l’empereur Askia Daoud qui en possédait 200 dont certains étaient des Turcs achetés au Caire , chargés de la production du riz pour les greniers impériales. L’esclave pouvait être un prisonnier de guerre. Dans certaines sociétés, les voleurs et les assassins étaient mis en esclavage. Parfois, un chef de famille pouvait donner un de ses enfants en garantie pour une dette : cet esclave ne recouvrait la liberté qu’après le remboursement de la dette. Enfin, les descendants d’esclaves étaient généralement esclaves eux-mêmes.
Les esclaves travaillent pour le compte de leur maitre et étaient parfois bien traités, comme des membres de la famille. Certains pouvaient être vendus.
2. EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE
Vers la fin du VIIIème siècle, les arabes organisèrent la traite des esclaves noirs :ils venaient acheter des esclaves dans les villes de la boucle du Niger, organisaient de longues caravanes à travers le Sahara et les revendaient en Afrique du nord ou en Asie occidentale.
Les conditions de vie de l’esclave dans le monde musulman variaient selon le sexe de l’individu et le pays d’ « adoption ».D’une manière générale, les femmes étaient mieux traitées que les hommes ; ceux-ci servaient comme soldats dans les armées ou surveillaient les harems : dans ce cas, ils étaient castrés. Exceptionnellement, on vit certains captifs travailler dans les plantations de canne à sucre (surtout en Irak au IXème siècle).
Les femmes noires réputées pour leurs talents de musiciennes et de cuisinières, assujetties dans les pays musulmans souffraient moins que celles d’Amérique ou d’Europe. Quand elles n’étaient pas admises à la dignité de favorites, elles étaient servantes dans les harems, où elles devaient subir avec résignation les caprices des époux.
II.L’AFRIQUE FACE A LA TRAITE NEGRIERE
1. LA CAPTURE DES ESCLAVES
Une fois l’Afrique atteinte, la traite pouvait commencer ; le négrier pouvait pratiquer la traite volante, c’est-à-dire allé de baie en baie pour recueillir des esclaves. Cependant cette technique prenait beaucoup de temps et comportait de nombreux risques (attaque d’indigènes).La traite organisée s’imposa donc. Deux formules étaient possibles : dans le premier cas, les européens établissaient sur la côte, un préside avec quelques commis et quelques soldats chargés du rassemblement des esclaves. La seconde formule était un marché fixé par un contrat. A son arrivée, le capitaine s’assurait du concours d’un interprète qui rendait visite aux souverains, leur offraient des cadeaux, disputaient des tarifs. La vente était alors déclarée ouverte et les barèmes étaient fixés ; chaque qualité de noir était votée avec soin : par exemple, la meilleure marchandise était « la pièce d’inde », adulte mal, jeune et robuste. Afin d’éviter les fraudes, les esclaves amenés de force dans les ports étaient examinés par un chirurgien de bord. Celui-ci vérifiait les yeux, la bouche et les parties sexuelles. Les malades et les vieux étaient éliminés. Notons que ces esclaves venaient de toute l’Afrique et étaient réduits en servitude pour des causes diverses. Les prisonniers de guerre tribale, des débiteurs qui ne pouvaient rembourser leurs dettes et qui étaient réduit à l’esclavage, des criminels ainsi que des enfants vendus par leurs parents afin de se procurer des vivres. Venaient ensuite le marquage au fer rouge et l’embarquement des captifs sur des canots jusqu’aux navires.
2. LES CONDITIONS DE TRANSPORT
Les navires qui transportaient les esclaves étaient transformés à ct effet : l’entrepont était aménagé en parc à « nègre ». Durant ce voyage les nourrissons peu importe leur âge étaient séparés de leurs mères. Les hommes séparés des femmes, étaient enchainés deux par deux et alignés, couchés sur un espace de 50cm de large, l’entassement déjà insupportable se transformait à une promiscuité humide et nauséeuse quand le mal de mer et le mauvais temps s’en mêlaient : l’eau s’engouffrait dans l’entrepont, les vomissures, les déjections qui débordaient des baquets souillaient tout, faisant prospérer les maladies que les carences alimentaires, le manque d’hygiène ou la claustration engendrait déjà. Le jour, on faisait monter les noirs sur le pont pour qu’ils prennent de l’air et se délassent. Le taux de mortalité s’élevait de 10 à 20%. Les bateaux finissaient enfin par atteindre leur but , Amérique.
III.LES CONDITIONS DE VIE DES ESCLAVES
1. LA VIOLENCE MORALE ET PHYSIQUE
La violence morale commençait tout d’abord par le déracinement. C’est pourquoi de nombreux esclaves se sont suicidés. On changeait le nom des esclaves, souvent on ne leur attribuait qu’un simple surnom. De plus, on les baptisait deux fois : une première fois dans le bateau pour ceux qui ne survivraient pas au voyage et une seconde fois individuellement pour leur attribuer un nom. Par cet acte les esclavagistes s’appropriaient l’identité de leurs esclaves qui devaient subir bien d’autres humiliations.
La violence physique quant à elle s’exprimait dans les mauvaises conditions de vie et de travail, sans oublier la sous-alimentation. Les esclavagistes ne donnaient aux esclaves que le strict minimum pour qu’ils puissent réaliser leur travail quotidien. Les châtiments et la répression pouvaient se présenter sous diverses formes : le fouet, les brûlures, les mutilations, l’enchainement, la peine de mort. Par conséquent l’espérance de vie d’un esclave travaillant sur les plantations était courte, elle s’élevait à environ quinze ans. Les familles étaient souvent disséminées, leurs membres étant vendus dans des plantations séparées.
2. LES CONDITIONS DE VIE SOCIALES ET MATERIELLES
La vie sociale et matérielle des esclaves nous est connue grâce aux récits autobiographiques et notamment les interviews du « fédéral writer’s Project » qui réunit, dans les années 1930, les témoignages de quelques 2000 anciens esclaves. Les historiens ont longtemps imaginé les esclaves subissant leur sort sans grande marge d’autonomie, mais l’historiographie a évolué sensiblement depuis les années 1970 sur la base de ses témoignages.
Longtemps considérée comme inexistant chez les esclaves, la famille a vu son rôle considérablement réévalué, sous l’influence pionnière du sociologue Franklin Frazier. Sans existence légale, elle est toutefois souvent consacrée par une cérémonie religieuse et consignée sur des registres. Une grande partie de la vie sociale et matérielle s’organise autour d’elle. C’est à son échelle, et plus précisément au nom du père de famille, que sont effectuées les distributions de nourriture et de vêtements et l’attribution du logement. La société sudiste impose en la matière son modèle patriarcal, illustré par la division sexuelle du travail : l’homme assure l’entretien de la case, la chasse et la pêche, la femme est dévolue aux taches ménagères et à l’éducation des enfants. Quand les planteurs les autorisent, les économies financières sont inscrites au nom du mari. Les cases familiales ne dépassaient semble-t-il pas 25m² pour une moyenne de près de 6 personnes. Elles étaient regroupées dans des « quarters » situés à distance de la demeure du maitre, les plus grandes plantations pouvant en compter plusieurs disséminées sur l’exploitation. L’hygiène y était quasiment inconnue.
Dans certaines régions privilégiées comme les zones de riziculture de Caroline du Sud ou de Géorgie, les esclaves étaient autorisés à exercer une activité complémentaire en sus de leurs heures de travail obligatoire. Les compléments apportés par l’élevage et la culture de subsistance pouvaient être consommés ou revendus sur les marchés. Une économie parallèle semble s’être mise en place dans ces régions. Il était aussi de coutume d’octroyer un supplément financier pour la période de Noël et quelques propriétaires autorisaient leurs esclaves à conserver leurs gains au jeu (un esclave, Denmark Vasey,est connu pour avoir gagné à la loterie et acheté sa liberté).S’il était dépourvus de tout droit, et donc du droit de propriété, les esclaves pouvaient, dans certaines région, se voir octroyés la jouissance de biens, en particulier du bétail ou des outils. La transmission héréditaire de ces biens était semble-t-il tolérée par certains planteurs.
IV.LE TRAVAIL DES ESCLAVES
1. EN EUROPE
Parmi tous les pays qui s’adonnèrent à l’esclavagisme, ceux d’Europe sont rarement mentionnés. Et, pourtant, les noirs y étaient nombreux ; des documents remontants à l’extrême fin du XVème siècle l’attestent formellement. Les africains étaient présents en fort contingents dans la péninsule Ibérique et aux Pays-Bas.
En Europe les esclaves étaient essentiellement utilisés comme domestiques grâce à la générosité de leurs maîtres, quelques uns parvenaient parfois à sortir du lot. Mais c’était là une situation exceptionnelle, bien souvent, les soumis ne changeaient pas de situation, ils restaient des objets de parade et de plaisir entre les mains de leur propriétaire.
Leur vie cependant était moins pénible que celle de leurs frères d’Amérique qui travaillaient dans les plantations et les mines.
2. EN AMERIQUE
A ce niveau, on note que deux principaux systèmes ont coexistés au sein des plantations américaines : le task système et le gang système.
Le task système consistait à assigner à chaque esclave un travail donné. Une fois ce travail fait, il était libre de faire ses préoccupations personnelles. Le plus contraignant était le gang système qui était considéré comme l’équivalent du travail à la chaine dans le domaine agricole.
L’encadrement des esclaves était assuré par un régisseur représentant de l’autorité du propriétaire sur le terrain et d’un driver qui conduisait les équipes. Si le régisseur était un blanc, le driver était lui-même un esclave.
Dans les grandes exploitations, l’organisation du travail pouvait aboutir à une certaine spécialisation : forgerons, charrons, serruriers étaient des métiers au fonctionnement de la plantation dont la charge était héréditaire et réservée aux métis et aux esclaves à peau claire qui étaient mieux considérés que les autres. En effet la clarté de la peau était ainsi un élément d’appréciation de la valeur des esclaves sur le marché et les planteurs choisissaient de préférence des esclaves à peau claire comme concubine.
La distinction entre le task système et le gang système est celle qui fait la différence entre les travailleurs des champs et ceux domestiques. Cette ligne n’est pas, elle aussi inamovible. Une carrière d’esclave pouvait le conduire à exercer l’une ou l’autre des fonctions au gré des changements des cultures, des migrations et de son épuisement physique. De même il n’existait pas une hiérarchie établie entre esclaves sur la base de l’appartenance à l’un ou l’autre de ces deux métiers. Si les domestiques étaient mieux nourris et bénéficiaient des conditions de travail plus clémentes, ils subissaient également des décisions et des châtiments de leur maitre.
CONCLUSION
En somme, il ressort de nos analyses que l’esclavage existait chez les peuples d’Afrique bien avant le début de la traite négrière. Les conditions de vie des esclaves différaient d’un continent à l’autre. Elle atteignit son maximum au XVIIIème siècle suite à la mise en valeur des terres en Amérique du nord par les peuples européens à travers le commerce triangulaire. Ce commerce a dépeuplé l’Afrique tandis que l’Europe et l’Amérique en ont tiré des avantages considérables. Elle fut abolie en 1807 en Angleterre, en 1848 en France et en 1865 aux Etats Unis d’Amérique.
BIBLIOGRAPHIE
-TRAORE MOUSSA (dir), HISTOIRE-GEOGRAPHIE, cours moyen, 2ème édition histoire et 3ème édition géographie, Hatier, Abidjan, 4ème trimestre 2002.
-JOSEPH KI-ZERBO, HISTOIRE DE L’AFRIQUE NOIRE D’HIER A DEMAIN, Hatier, Paris, 1978.
-IPAM 4ème, HISTOIRE, LE MONDE DU XVIIème SIECLE AU DEBUT DU XIXème SIECLE, Edicef, 1970.
-IBRAHIMA BABA KAKE et ELIKIA M’ BOKOLO, HISTOIRE GENERALE DE L’AFRIQUE VOL 6, LA TRAITE NEGRIERE, ABC, Paris, 1977.
-WWW.wikipédia.fr.
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