Le rôle des partis politiques dans l'accession de l'indépendance en Haute Volta
PLAN D’ETUDE
INTRODUCTION
I.SITUATION POLITIQUE DE LA HAUTE VOLTA DE 1945 à 1958
1.LA TENDANCE POLITQUE COLONIALISTE
2.LA TENDANCE POLITIQUE ANTI-COLONIALISTE
II. SITUATION POLITIQUE A LA VEILLE DES INDEPENDANCES(1957-1960)
1.LA FUSION DES PARTIS POLITIQUES
2.LA POSITION DU RDA ET DE SES SECTIONS FACE A
L’INDEPENDENCE
3.LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le processus qui a conduit une grande partie de l’Afrique à « s’émanciper » de la tutelle coloniale ne fut pas chose aisée. Des hommes périrent sous la férule, d’autres restèrent handicapés le restant de leur vie. Mais sans cesse, les peuples, leurs organisations développèrent des luttes de résistances appropriées qui, conjuguées à des facteurs, obligèrent le colonisateur à octroyer à nos jours la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale. A l’époque, les masses populaires africaines, voltaiques en particulier, ont enclenché et développé de puissantes luttes contre l’occupant français. Luttes qui devraient conduire à la naissance des partis politiques et qui vont œuvrer pour l’accession à l’indépendance. Quels sont ces partis politiques? Et quel rôle ont-ils joué dans l’accession à l’indépendance de la Haute Volta?
l. LA SITUATION POLITIQUE DE LA HAUTE VOLTA DE 1945-1958
L’histoire retient qu’à cette période, la colonie de la Haute Volta n’a pas eu de gouvernement autonome mais la vie y connaîtra un essor qualitatif à la faveur de certains facteurs intérieurs et extérieurs. En effet, la conférence de Brazzaville de 1944 avait préconisé la représentation des colonies à l’Assemblée nationale française. Ainsi, après la libération de la France, le générale De Gaule proposa l’élection d’une constituante à laquelle les territoires d’Outre-mer enverraient des représentants.
Les premières élections qui se sont déroulées en octobre et en novembre 1945 ont été le pont de départ la lutte pour le rétablissement de la colonie de la Haute Volta et de la prolifération des forces politiques. Nous sommes dans la période 1947, fin de la deuxième guerre mondiale; c’est une période qui connaîtra le sursaut et l’éveil de la conscience politique des masses africaines qui aspirent à plus de liberté.
C’est cette aspiration légitime qui fut traduite quelques années plus tard par Sékou Touré dans son discours d’accueil au général De Gaule, le 25 aoûte 1958 à Conakry: « nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage » dira-t-il. Cette formule de l’ancien président de la République de Guinée résume bien la montée des forces nationalistes africaines. Aussi en dépit d’un certain nombre d’obstacles, la Haute Volta verra le développement et la naissance de différents mouvements politiques que l’on peut regrouper en deux grandes tendances : l’une servira de levier au colonialisme française et l’autre aux positions anti-colonialistes.
1.LA TENDANCE POLITIQUE COLONIALISTE
C’est tendance que le gouvernement mouragues va s’employer à mettre en place et à renforcer dès son arrivée en avril 1948. C’est dans cette optique qu’est né l’Union Voltaique (UV) après l’Union pour la Défense et les Intérêts de la Haute Volta(UDIHV).
L’histoire de l’Union Voltaique débute en 1945 avec les élection de la constituante française. Lors de ces élections contre Félix Houphouet Boigny, l’Union pour la Défense et les Intérêts de la Haute Volta association créée par le Moogho Naaba, présenta le Baloum Naaba Tenga Ouédraogo qui fut battu. Sous la pression de ses conseillers politiques et tirant leçon de l’échec électoral, le Moogho Naaba décida que l’UDIHV se mue en véritable parti politique sous le nom de l’Union Voltaique (UV) en 1946. cette métamorphose permit au nouveau parti de s’implanter dans la plus grande partie du pays car il venait de prendre l’allure d’un grand rassemblement du peuple voltaique dispersé. Il se fixa pour objectif la lutte pour le rétablissement de la colonie de la Haute Volta dans ses frontières de 1932. Militeront en son sein des hommes comme Joseph CONOMBO, Henri GUISSOU, Mamadou OUEDRAOGO,Philippe zinda KABORE, Nazi BONI, et au très. Soutenue par les chefs des anciens royaumes mossis de l’administration coloniale l’union dominera la vie politique du pays qui vit son déclin, son éclatement et , par là même une ascension fulgurante du RDA. L’UV, après le départ de M. MOURAGUES pour le Mali en 1953 connaîtra son déclin au lendemain du rétablissement de la colonie de Haute Volta et donnera naissance à une kyrielle de partis :le MPEA(Mouvement Populaire de l’Evolution Africain) de Nazi BONI, le PSEMA(Parti Social d’Emancipation des Masses Africaines) sous la bannière de Henri GUISSOU et Joseph CONOMBO, le PPV(Parti Progressiste Voltaique) de Gerard kango OUEDROGO qui fusionnera en juillet 1956 avec le mouvement dorangiste du capitaine Michel D’ORANGE, militaire en retraite dans le Yatenga, pour donner le MDV(Mouvement Démocratique Voltaique).
2.LA TENDANCE POLITIQUE ANTI-COLONIALISTE
Elle est soutenue et conduite par la section voltaique du RDA animée par Ali BARRO,Domique KABORE, Djibril TIEMOUNOU. Dès 1946 et à la suite des dispositions prises lors de la conférence de Brazzaville est créée le Rassemblement Démocratique Africaine(RDA),dans le but de s’unir et de lutter contre la colonisation. Il a pour objectif « la lutte pour l’émancipation politique, économique et sociale dans le cadre de l’union française fondée sur l’égalité des droits et devoirs. Union de tous les africains quelles que soient leurs conceptions idéologiques ou religieuses, leurs origines, leurs conditions sociales dans la lutte contre le colonialisme. Alliance avec les forces démocratiques et progressistes du monde entier, en premier lieu avec celle du peuple français dans la lutte contre l’impérialisme .»
Il s’agit pour le RDA de se battre pour l’abolition du travail forcé et l’obtention de la citoyenneté française pour tous les africains. Cependant, le fait d’être apparenté au Parti Communiste Français(PCF), entraînera sur le RDA et ses militants les foudres du colonialisme. Cette répression sauvage et barbare aboutira en 1958 aux désapparentements du RDA du PCF et à son apparentement à l’UDSR(Union Démocratique socialiste de la résistance) de M. François MITTERAND. Cette tactique ne sera pas acceptée par tous et conduira à la scission qui donnera deux(02) tendances RDA :l’une fondamentaliste, fidèle aux principes définis au congrès constitutif de Bamako, l’autre, conciliatrice, « Houphouétiste» disait-on à l’époque. C’est dans cette dernière tendance que s’inscrit la section voltaique du RDA.
II. SITUATION POLITIQUE A LA VEILLE DES INDEPENDANCES
1957 à1960.
1.LA FUSION DES PARTIS POLITIQUES
Dans la mise en application de la loi cadre, loi octroyant une relative autonomie aux assemblées territoriales et mise en place de conseils de gouvernement locaux, le 31 mars 1957 se tient des élections. Le PSEMA,le MPEA,le MDV et RDA y prennent part, certains sous des nouvelles étiquettes. En effet, conscients du fait que le parti qui sortira majoritaire des élections aura en charge de former le premier conseil de gouvernement, des fusions verront le jour. Le mariage du RDA et du PSEMA donnera le PDU(Parti Démocratique Unifié). Mais le PSEMA reprendra sa liberté pour se remarier avec le MPEA et le MDV, ce qui donnera « le groupe des solidarités voltaiques». Ce groupe finit par se muer en PRA(Parti du Rassemblement Africain). A la suite du référendum du 28 septembre 1958 convoqué par De Gaule, le PDV-RDA deviendra UDV-RDA.
2.LA POSITION DU RDA ET DE SES SECTIONS FACE
A L’INDEPENDANCE
En violation des droits décisions du congrès de juillet 1958 de Cotonou qui avait préconisé l’indépendance immédiate, le parti a prêché « oui ». M.Gerard KANGO OUEDRAOGO déclarera que : « ce sont les anti-français qui demande un vote du non. Le PRA, en tout cas la section du Yatenga fera campagne pour le oui». M. NAZI Boni renchérira : « Vous les jeunes, vous voulez que nous votions Non pour que l’on nous élimine et que vous puissiez nous remplacer! Eh bien non, je voterai Oui et Oui. D’ailleurs, je l’ai dit à Cotonou ».
Il se dégage de ces différentes déclarations des leaders des grands partis, des positions nettement tranchées pour l’entrée du territoire au sein de la communauté et le re :jet pur et simple de l’indépendance politique. Nous sommes le 28 septembre 1958, le vote du Oui l’emporte massivement et la Haute Volta, tout comme tous les autres territoires d’outre-mer à l’exception de la Guinée choisit de rester au sein de la communauté franco-africaine.
L’événement marquant de cette période est également le décès de Ouezzin COULIBALY à Paris le 7 septembre 1958 peu avant le référendum. La constitution de 1958 créa la communauté : le contenu de l’autonomie interne était considérablement accru, tandis que les affaires communes à la France et aux nouvelles républiques africaines était désormais du ressort d’un conseil exécutif(réunissant les chefs de gouvernements africains et présidé par le chef de l’Etat français ), et d’un sénat de la communauté; les attributions de ces organes communautaires restaient vagues, mais la nouvelle constitution donnait à chaque territoire africain le droit de sécession
: c’est la voie que choisit la Guinée au référendum de septembre 1958. Sékou TOURE reproche au législateur africain de vouloir « balkaniser » l’Afrique et il affirme que c’est là une des raisons essentielles du « non » de la Guinée.
3. LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE
Le 11 décembre 1958, la Haute Volta opte pour le statut de la république autonome, membre de la communauté franco-africaine. Nous sommes le 12 décembre 1958, l’assemblée territoriale voltaique devient législative avec des membres désignés sous le nom de députés et plus conseillers territoriaux. La nouvelle assemblée législative opte immédiatement pour la fédération des Etats d’Afrique noire mais dans le cadre de la communauté. L’unanimité se dégage au niveau de tous les partis voltaique de l’époque; ils sont fédéralistes. C’est ainsi qu’ils participent à la conférence fédéraliste de Bamako du 28 au 29 décembre 1958 dont le but est de mettre en place un Etat fédérale regroupant le Sénégal, le Soudan(actuel Mali), le Dahomey(actuel Bénin) et la Haute Volta(actuel Burkina Faso). Cet Etat fédéral, s’il voit le jour, s’appellera le Fédération du Mali conformément à la décision de la conférence.
De retour de celle-ci, Maurice YAMEOGO fait ratifier la constitution de la Fédération du Mali le 14 janvier 1959. cet empressement de Maurice YAMEOGO ne fut qu’éphémère car celui-ci se ravise moins d’un mois après, le 28 février 1959 et devient anti-fédéraliste le 15 mars 1959 par référendum. Ainsi, on assiste à la naissance d’une organisation dénommée « Conseil de l’Entente » le 29 mai 1959 qui comprend alors le Dahomey, la Côte d’Ivoire, la Haute Volta et le Niger. Le dessein visé à travers la création de cette organisation est de saper l’idée de la fédération du Mali que les dirigeants de ces ont tous partagés et défendus au départ.
Entre temps, Gérard kango OUEDRAOGO Darasalami DIALO et François LOMPO rejoignent le RDA. Ils seront suivis par le PSEMA de Joseph CONOMBO. L’exemple de la Guinée indépendante, membre de l’ONU qui exprime sa souveraineté en concluant les accords avec les USA et l’URSS attise des envies chez ses voisins. Les peuples africains réclament cette indépendance qui est pour eux le symbole de l’affranchissement.
Le générale De Gaule embourbé dans une sale guerre en Algérie qu’il ne souhaite pas contagieuse déclare « par le fait des progrès accomplis dans nos territoires de la formation que nous donnons à leurs élites, du mouvement d’affranchissement qui apporte les peuples de toute la terre, nous avons reconnu à ceux qui dépendent de nous, le droit de disposer d’eux-mêmes ». C’est la voie ouverte aux indépendances. Leaders du Conseil de l’Entente n’ont plus d’autres choix que de concrétiser l’aspiration de leur peuple. C’est suite à cela que l’indépendance de la Haute Volta fut proclamé le 05 août 1960.
CONCLUSION
La Haute Volta actuel Burkina Faso a pris son indépendance le 05 août 1960. suite à l’étude de notre thème nous avons constater que la force des partis politiques n’est pas exempte dans l’indépendance de la Haute Volta. C’est en cela qu’au cours de notre étude nous avons aussi remarqué que plusieurs partis politique ont consenti leur effort pour l’autonomie des voltaiques. De plus, ce thème nous a montré les élites africain par le biais des partis politiques n’ont été en reste dans l’indépendance de la Haute Volta. Nous concernant, les partis politiques même s’ils n’ont contribué au développement économique de la Haute Volta, sont le moteur de l’affranchissement celle-ci qui était autrefois dépendant des colons. Mais vu les subventions faites au Burkina Faso par les occidentaux, pouvons nous dire que notre pays est vraiment indépendante?
BIBLIOGRAPHIE
-PETIT FUTE,Burkina Faso 2007-20O8
-CLARTES,L’encyclopédie du présent, Beaux-arts des origines à 1800, Paris, édition technique
1989 pp 110
-HISTOIRE, cours moyen première année par KONATE gnami valentin, inspecteur de
l’enseignement du premier degrés. IPB.
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