CLUB D\'HISTOIRE JOSEPH KI-ZERBO DE KOUDOUGOU

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Les rivalités entre les grandes puissances au Moyen Orient

PLAN

Introduction

I-LES ENJEUX DU MOYEN-ORIENT

1-Enjeux stratégiques et culturels

2-Enjeux économiques

II-LES RIVALITES ENTRE LES GRANDES PUISSANCES

1-De la fin du XIXe siècle à la seconde Guerre mondiale

2-Depuis la Seconde Guerre mondiale

III-IMPACTS DES RIVALITES ENTRE LES GRANDES PUISSANCES AU MOYEN-ORIENT

1-Sur le plan socio-politique

2-Sur le plan économique

Conclusion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

            Le Moyen-Orient est l’une des parties du monde qui a suscité d’intérêts aux yeux des grandes puissances. Ces puissances sont entre autres la France, l’Angleterre, l’URSS, les Etats-Unis… Le Moyen-Orient est un vaste territoire qui regorge d’énormes potentialités. Et chacune des puissances va chercher à assoir son hégémonie sur les différents Etats de cette partie du monde; d’ou les rivalités entre les dites puissances. Notre travail qui concerne ces rivalités, s’articulera sur trois grandes parties. D’abord nous évoquerons les enjeux du Moyen-Orient, ensuite  des rivalités entre les grandes puissances et enfin leurs impacts.

 

 

I-LES ENJEUX DU MOYEN-ORIENT

 

  1. 1.     Enjeux stratégiques et culturels

Le Moyen Orient occupe une position stratégique importante dans les relations internationales du fait de sa position stratégique. En effet, il  correspond à la zone géographique comprise entre la rive orientale de la Mer méditerranéenne : le Bassin Levantin à l’Ouest, la ligne tracée par la frontière entre l’Iran d’une part, le Pakistan et l’Afghanistan d’autre part à l’Est ; la frontière Turko-Iranienne avec les pays du Caucase et celles turques avec la Bulgarie et la Grèce au Nord et les frontières respectivement terrestres de l’Egypte et maritime du Yémen et d’Oman au Sud. Le Moyen-Orient empiète donc à la fois en Asie jusqu’en Iran et en Europe avec la partie européenne de la Turquie.

Le terme de Moyen Orient définit aussi une aire culturelle ; donc, il ne délimite pas de frontière précise. Généralement, on inclut les civilisations arabe, turque, perse et des minorités régionales telles que les Juifs et les Chypriotes. Les pays africains comme ceux du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie) ou d’autres comme le Soudan, la Mauritanie et ceux de la corne de l’Afrique (Somalie, Ethiopie, Erythrée et Djibouti) sont liés au Moyen Orient, du fait de leurs fortes associations culturelles, historiques et commerciales avec cette région. En plus, il est le foyer des trois grandes religions monothéistes : l’islam, le christianisme et le judaïsme ; et abrite les lieux Saints. Cette partie du monde comporte des enjeux économiques.

 

  1. 2.     Enjeux économiques

 

              Au début du XXe siècle la découverte de quantité considérable du pétrole (plus                    de la moitié des réserves mondiales du pétrole s’y trouve) a placé le Moyen-Orient au cœur de la géopolitique mondiale du pétrole et permit le développement des Emirats pétroliers (Emirats Arabes Unis, Qatar…). Si la production et l’exportation du pétrole constituent largement la première source de richesses du Moyen-Orient, l’on ne doit pas occulter l’existence d’autres sources de richesses.

En effet, sur le plan économique, les activités commerciales et financières ont  pris un  essor important, grâce aux voies de navigation aisément contrôlable (Mer de Marmara en Turquie et canal de Suez en Egypte) et à l’importance des activités import-export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d’Asie Orientale, d’Asie du Sud-est, d’Inde et du Moyen-Orient, et à destination de l’Union Européenne et de l’Amérique du Nord. Il est au carrefour du monde. C’est le souci de contrôler ces potentialités que regorge le Moyen Orient, qui entraine les rivalités entre les grandes puissances.

 

 

 

 

 

 

II-LES RIVALITES ENTRE LES GRANDES PUISSANCES AU MOYEN-ORIENT

 

  1. 1.     De la fin du XIXe siècle à la 2nde Guerre Mondiale

L’histoire du Moyen-Orient depuis la fin du XIXe siècle est largement marquée par l’influence des grandes puissances. Ainsi chaque puissance voulait y garantir ses intérêts.

Ainsi pour les russes, il s’agit surtout d’avoir un accès à la mer navigable. Quant aux Anglais, leur préoccupation est de protéger la route des Indes, d’où leur intérêt particulier pour le Moyen-Orient, région intermédiaire entre la Méditerranée et l’Océan Indien.

Pour les Français, la défense des positions commerciales et culturelles passe par la protection des minorités chrétiennes du Moyen-Orient. L’Autriche craignant une extension de l’aire d’influence russe dans les Balkans, se bat pour contrecarrer cette extension ; d’où leurs intérêts particuliers à la Serbie voisine. Il y a enfin les Allemands qui allait eux aussi s’intéresser à l’empire Ottoman.

Les autres puissances européennes (France, Angleterre, …) s’inquiétaient aussi de cette expansion russe dans les Balkans et décident de barrer la voie à celle-ci. C’est ainsi que l’Angleterre dépêche une flotte à Istanbul pendant que l’Autriche déclare ouvertement la guerre à la Russie. Dans cette circonstance, l’Allemagne propose de réunir à un congrès à Berlin toutes les parties en vue de réexaminer la question.

Par ailleurs la menace égyptienne dans le détroit (occupation de la Syrie et la Palestine) inquiète énormément la Russie. La France et l’Angleterre interviennent pour imposer un accord aux turcs et aux égyptiens au Traité de Külayya le 29 mars 1933. Par la suite, les Anglais prendront position contre l’Egypte, dont la progression au Proche-Orient les inquiétait, tandis que la France continue de la soutenir.

 La première guerre mondiale et l’effondrement de l’Empire Ottoman compliquèrent la situation. En effet, par la « déclaration Balfour » du 02 novembre 1917, la Grande Bretagne s’engageait à favoriser l’installation d’un « Foyer National juif » en Palestine contre l’avis des arabes palestiniens qui craignent d’être à terme dépossédés. Les choses étaient encore compliquées par la signature secrète d’un accord entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste le 16 mai 1916 (accord Sykes-Picot), conduisant à un partage de l’empire Ottoman en zones d’influences. Il était prévu que la Syrie et le Liban soient placés sous la tutelle française alors que la Mésopotamie et la Palestine étaient sous tutelle britannique.

Dans les années 1920 et 1930, Français et Britanniques se disputent le contrôle de la région. Les seconds arrivent à imposer finalement leur influence avant d’être contraints à s’en retirer au lendemain de la seconde guerre mondiale.

 

2-Depuis la seconde guerre mondiale

 

Le Moyen-Orient a joué un rôle crucial dans les projets stratégiques à long terme de l’Angleterre comme de l’Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale. Pour l’Angleterre défendre ses positions au Moyen orient restait une question de vie ou de mort pour maintenir son empire colonial, car si elle perdait l’Egypte, l’Inde courait le risque de tomber entre les mains de l’Allemagne et du Japon. Juste avant la tentative d’invasion allemande en 1941, l’Angleterre avait même mobilisé 250 000 hommes pour la défense du canal de Suez.

Notons que l’un des objectifs à long terme de l’Allemagne en 1941 était qu’une fois la défaite russe consommée, l’Allemagne chasserait l’Angleterre du Moyen-Orient et de l’Inde. Immédiatement après la défaite attendue de la Russie, l’armée allemande avait planifié une offensive générale, pour occuper l’Irak afin d’avoir accès au pétrole irakien et de menacer les positions britanniques au Moyen-Orient et en Inde.

Après que les Anglais eurent défait les troupes italiennes en Libye en 1940-1941, l’Africa-Korps allemand, commandé par Rommel intervient en 1942 pour tenter de chasser l’armée britannique d’Egypte et de conquérir le canal de Suez.

L’entrée en guerre des Etats-Unis a changé la donne au Moyen Orient. Ainsi les Américains consolidaient leur position aux dépens de l’Angleterre qui devenait débitrice d’eux, alors que la France et l’Angleterre avaient été les principaux bénéficiaires de la chute de l’empire Ottoman après la Première Guerre Mondiale. Ces deux  pays se retrouvaient coiffer maintenant par les impérialismes américain et russe qui visaient tous deux à amoindrir l’influence coloniale française et britannique.

Le début de la guerre froide devait mettre le Moyen-Orient au centre des rivalités impérialistes. Ainsi la formation de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948 ouvre un théâtre de guerre qui resta au cœur des confrontations Est-Ouest pendant des décennies (crise du canal de Suez de 1956 à 1957, la guerre du golfe 1990-1991).

 

III-IMPACTS DES RIVALITES ENTRE LES GRANDES PUISSANCES AU MOYEN-ORIENT

 

  1. 1.     Sur le plan sociopolitique

 

Il est certain que les rivalités entre les grandes puissances au Moyen-Orient ont entrainé des bouleversements en profondeur. On assiste à la naissance des mouvements nationalistes. Ces derniers vont rejeter toutes les formes de tutelles coloniales que ce soit en Egypte qu’en Mésopotamie. C’est alors que la Syrie et le Liban vont se libérer de la tutelle française.

En outre, on assiste à la montée de l’islamisme politique. Celui-ci trouve son origine dans une lecture littérale et rigoriste des textes sacrés et devient un véritable projet politique et social avec l’Association des Pères Musulmans créée en Egypte en 1928. Toutefois, il n’émerge réellement que dans les années 1970, se manifestant de manière spectaculaire en 1979 avec la révolution en Iran qui chasse le Shah et porte au pouvoir les tenants d’un Islam radical. Se présentant comme une réponse à l’occidentalisation et au modernisme qui déstabilise les sociétés traditionnelles, l’Islamisme se diffuse dans les années 1970 et 1980 dans le Moyen-Orient et dans le reste  du monde musulman, grâce notamment au Djihad mené en Afghanistan contre l’occupation soviétique qui aboutit à la prise de pouvoir des talibans.

Développant une violente rhétorique antioccidentale, les différents mouvements relevant de cette tendance sont perçus comme une menace par les régimes en place, notamment ceux qui sont proches des Etats-Unis.

Ces rivalités sont source de tensions ou d’instabilité permanente dans cette région et également, elles ne sont pas sans conséquence sur le plan économique.

 

2- Sur le plan économique

 

Les mouvements nationalistes ont entrainé l’indépendance de certains pays du Moyen-Orient. Ces derniers reprennent le contrôle de leurs ressources pétrolières. Ils se heurtent parfois aux Etats consommateurs qui n’hésitent pas à intervenir dans les affaires intérieures quand leurs intérêts sont en cause. Plusieurs des Etats exportateurs de pétrole s’associent pour créer l’OPEP en 1960. Les pays du Moyen-Orient largement majoritaires dans ce mouvement appuient  la cause de l’ensemble des pays arabes. Ils prennent conscience de leur poids économique dans le système économique mondial et apprennent à faire du pétrole une arme politique.

Au début des années 70, la demande du pétrole s’accroît, notamment en provenance des Etats-Unis. Ceux-ci préfèrent s’approvisionner à bas prix au Moyen-Orient. Les pays exportateurs s’estimant exploités affirmèrent leur souveraineté sur leurs ressources pétrolières en tenant des discours radicaux. Les relations se durcissent au moment de la guerre de Kippour en octobre 1993. Par solidarité avec les Palestiniens, les pays arabes décident d’utiliser l’arme du pétrole et prennent des mesures suivantes : réduction du volume des exportations, embargo contre plusieurs Etats Occidentaux, dont les Etats-Unis. Ces mesures sèment la confusion dans le camp occidental. Les Américains, après avoir envisagé de se passer du pétrole de l’OPEP, prennent l’offensive et suscitent la création de l’Agence Internationale de l’Energie. Les pays européens, totalement dépendants, se divisent.

Ainsi la France, historiquement liée à de nombreux pays arabes, fait jeu à part, en souhaitant renforcer le rôle de l’ONU et repenser les dialogues Nord-Sud. Depuis la fin de la guerre froide, les tensions ne sont pas retombées. Elles prennent d’autres formes de nos jours et font apparaître de nouveaux acteurs.

 

 

 

CONCLUSION

 

Au terme de notre analyse, on peut retenir que le Moyen-Orient regorge d’énormes potentialités. Au nombre de ces potentialités, nous pouvons évoquer une quantité importante de Pétrole. Non seulement il est au cœur des cultures les plus anciennes et les plus développées, mais aussi, il occupe une position géostratégique dans le monde. Ces potentialités ne peuvent qu’attirer la convoitise des grandes puissances entrainant des rivalités entre elles. Ce sont ces rivalités qui sont entre autres à l’origine de la permanence des tensions dans la région. En proie à des tensions sociales croissantes, à une inégale répartition des richesses le Moyen Orient connait depuis la fin de la guerre froide de profondes recompositions géostratégiques entrainant une instabilité de l’équilibre politique. Ainsi dans le courant  2010-2011 s’est ouvert une série de révoltes sociales appelées <<Printemps arabe>> qui va changer la donne au Moyen Orient.

 

 

           

SOURCES

 

ü  LLORCA E. 1995 Israël et le monde arabe, Paris ed. ellipses

ü  BOUTIN C. 2009. Les grands discours du XXè siècle. Paris Flammarion

ü  Google. Fr

ü  Wikipédia

 

 



24/09/2012
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